Comment durer 100 ans en affaires

Publié le 27/10/2012 à 00:00, mis à jour le 23/10/2013 à 15:31

Comment durer 100 ans en affaires

Publié le 27/10/2012 à 00:00, mis à jour le 23/10/2013 à 15:31

Par Marie-Eve Fournier

La majorité des magasins de votre enfance n'existent plus. Traverser les époques, les tempêtes et les modes quand on oeuvre dans la vente au détail constitue tout un défi. Certains réussissent cependant à ajouter des décennies au compteur. Les Affaires publie cette semaine le premier classement des plus anciens commerces de propriété québécoise. Voici leurs trucs pour être encore en affaires aujourd'hui.

Une bonne idée de dévoiler son âge ?

Comme plusieurs femmes, certains détaillants hésitent à dévoiler leur âge. Les magasins Bovet, spécialisés dans la mode masculine, ont passé sous silence leur 100e anniversaire, en 2007. «J'estimais que ça ne donnait pas de valeur ajoutée à l'entreprise de célébrer ça. On n'a pas débloqué de budget spécial. D'ailleurs, on ne s'est jamais servis de notre âge dans nos publicités. Je ne sais pas si ça peut nuire de révéler son âge, mais je ne crois pas que ça aide», raconte Pierre Bovet, petit-fils du fondateur.

À l'inverse, le magasin Laliberté, à Québec, a toujours mis en évidence l'année de sa fondation, 1867. D'ailleurs, la mention «Laliberté fête ses 145 ans !» est bien visible sur la page d'accueil de son site Internet. Mais le détaillant s'apprête à changer le message dans ses publicités, afin de rajeunir son image. Le temps est venu de revoir la stratégie, de parler d'autre chose, confie la vice-présidente Lucie Morisset, petite-fille de celui qui a acheté le magasin dans les années 1950. «Il faut que nos publicités reflètent mieux ce que nous sommes, poursuit-elle. Nous avons des marques jeunes et branchées comme Mexx et Desigual.»

Chez Simons, les publicités imprimées dans les journaux ne font jamais mention des 172 ans d'histoire du détaillant. Mais la section «Carrières» de son site fait référence à l'année de fondation.

«Ça attire les touristes»

L'épicerie de Québec J.A. Moisan, qui affirme être «la plus vieille épicerie en Amérique du Nord», est loin de cacher ses origines. Elles sont devenues un véritable outil marketing, explique l'un des trois copropriétaires, François Saint-Laurent. «Ça attire les touristes, mais on ne parle pas de ça [l'âge de l'entreprise] avec nos clients réguliers. Eux, c'est le choix qui les intéresse.» L'été, les touristes représentent 50 % de la clientèle.

Chez Ogilvy, on croit aussi qu'afficher un âge vénérable est un atout. «C'est une preuve de longévité, de notoriété, de longues relations avec la communauté», dit celui qui en gère la destinée depuis un quart de siècle, Bernard Paré. À son avis, être centenaire et l'afficher ne nuit pas au renouvellement de la clientèle, car les clients «s'identifient au positionnement et aux messages marketing», non pas à l'âge d'un commerce.

Si plusieurs entreprises centenaires n'ont pas encore de site Internet (surtout les quincailleries et les magasins généraux), celles qui en ont un proposent généralement une section «Histoire». Bien documenté et illustré, le site de Labelle Fourrure contient notamment des catalogues d'époque qui nous rappellent qu'un manteau de mouton de Perse coûtait 475 $ en 1947, l'équivalent de 5 662,75 $ aujourd'hui.


Ils n'ont pas encore 100 ans... mais presque !

Mayrand, Montréal - 1914
Épicerie (vente au détail et en gros)


Yellow, Montréal - 1916
Chaussures


M. Cossette, Pohénégamook - 1916
Magasin général


Lingerie Courval, Westmount - 1917
Lingerie


Giroux et Giroux
, Mansonville - 1918
Quincaillerie (membre de Rona)


Reno L'Abri
, Trois-Pistoles - 1918
Quincaillerie (membre de Home Hardware)


Juneau, Québec - 1919
Peinture


J. Omer Roy et Fils, Montréal - 1919
Bijouterie


Taylor, Saint-Lambert - 1920
Mode


Sources : D&B Canada, Les Affaires. Merci à Info entrepreneurs pour sa collaboration.

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