Le nouveau chef de la direction de Ford Jim Farley (Photo: Richard Drew pour La Presse Canadienne)
Le nouveau chef de la direction de Ford Jim Farley n’a pas mis de temps à prendre des décisions: à sa première journée en poste, il a annoncé le départ du directeur financier ainsi qu’une série d’autres changements.
Le constructeur automobile a indiqué, jeudi, dans un communiqué, que son chef de la direction financière Tim Stone allait quitter son poste le 15 octobre afin de devenir le chef de l’exploitation d’une société spécialisée dans l’intelligence artificielle. M. Stone avait laissé son poste chez Amazon pour rejoindre Ford en avril 2019.
John Lawler, qui compte plus de 30 années de service au sein de l’entreprise établie à Detroit, sera le nouveau chef de la direction financière.
S’il a souligné les progrès réalisés sous la gouverne de son prédécesseur, M. Farley a néanmoins expliqué qu’il souhaitait accélérer le plan de restructuration en place depuis maintenant plus d’un an. Ford souhaite gonfler ses revenus et générer une marge bénéficiaire avant impôts de 8 %, mais on ignore la stratégie qui permettra d’atteindre ces objectifs.
Ford compte bonifier sa présence dans le segment des véhicules utilitaires grâce à de nouveaux services logiciels. L’entreprise prévoit également offrir davantage de véhicules électriques à travers le monde − notamment une version de ses populaires camions F-150. Le géant de l’automobile prévoit également d’ajouter des véhicules plus abordables à sa gamme, bien qu’aucun détail n’ait été donné.
M. Farley a également décidé de réorganiser la structure de gestion de la compagnie en trois unités: les Amériques et les marchés internationaux, l’Europe ainsi que la Chine.
« Nous allons (…) allouer des capitaux afin de générer une croissance plus élevée et des occasions de création de valeur et gagner des clients à vie grâce à des produits de qualité et à une expérience enrichissante », a-t-il fait valoir, dans le communiqué.
Plus tôt ce mois-ci, la société a annoncé qu’elle offrirait des départs anticipés à la retraite afin d’éliminer quelque 1400 postes supplémentaires de cadres. Cette décision s’inscrivait dans un plan de restructuration de 11 milliards $ US déployé il y a plus d’un an. Les analystes de Wall Street ont soulevé des questions sur la cadence de la restructuration.
L’année dernière, la société a annoncé qu’elle supprimerait 12 000 emplois en Europe et 7000 postes dans le monde en réduisant les dépenses. Les 7000 salariés représentaient 10 % du total de l’effectif de Ford dans le monde.
Comme d’autres constructeurs automobiles, Ford a connu des difficultés cette année alors que la pandémie de COVID-19 a forcé les fermetures d’usines et chassé les clients des concessionnaires. Les usines fermées fonctionnent depuis plusieurs mois et la demande est de retour.
D’avril à juin, Ford a affiché des résultats meilleurs que prévu avec un bénéfice net de 1,12 milliard $ US. L’entreprise a pu bénéficier d’un gain comptable de 3,5 milliards $ US. Autrement, elle aurait perdu 1,9 milliard $ US.
