Électrification des transports : tout part d'en haut

Publié le 21/02/2018 à 06:00

Électrification des transports : tout part d'en haut

Publié le 21/02/2018 à 06:00

­La ­Compagnie électrique ­Lion innove en terme de transport électrique, de l’autobus scolaire au camion de transport, en passant par le minibus.

Le gouvernement du Québec performe bien en matière de transport électrique. En revanche, de l'avis de Marc Bédard, il pourrait faire encore plus.

Le président de La Compagnie électrique Lion estime que l'adoption, en 2015, du Plan d'action en électrification des transports 2015-2020, par le gouvernement, était un pas dans la bonne direction. Québec a choisi d'y investir un peu plus de 420 M$ sur cinq ans. De cette enveloppe, 30 M$ sont consacrés à la mise en place d'un programme visant à encourager les responsables de transport scolaire à amorcer une transition vers l'autobus électrique.

Le hic, selon M. Bédard, est que le message ne semble pas être passé dans chacune des instances impliquées. Le plan est là, les programmes aussi. Les commandes d'autobus électriques continuent toutefois de se faire rares.

Le diesel demeure roi

À l'heure actuelle, on estime que 8 000 autobus scolaires fonctionnant au diesel sillonnent le Québec. Bon an mal an, près de 800 sont remplacés par des nouveaux. Du nombre, seulement une cinquantaine seront électriques.

Pourquoi ? Tout simplement parce que personne, à l'heure actuelle, n'est tenu d'acheter un autobus électrique, affirme M. Bédard. « Les opérateurs attendent le mot d'ordre des commissions scolaires. Et les commissions scolaires attendent le mot d'ordre du gouvernement. Bref, tout le monde attend un peu après tout le monde. » En attendant que les choses se clarifient, les commissions scolaires manquent de leviers pour exiger des opérateurs des flottes de véhicules tout électriques. Dans l'intervalle, à défaut de mieux, la plupart se tournent vers la solution la plus économique : celle du renouvellement de leur flotte par des véhicules au diesel.

Chez Lion, un autobus scolaire traditionnel de classe C coûte environ 125 000 $, comparativement à 285 000 $ pour un eLion, son autobus tout électrique. Depuis 2016, l'achat d'un autobus électrique profite d'une aide provinciale de 125 000 $, portant donc son coût à l'achat à 160 000 $. En dépit des économies de carburant et d'entretien promises, le choix de l'électrique reste plus coûteux à l'achat.

Un petit coup de plus

« Ce n'est pas que l'aide financière n'est pas suffisante, précise le président de Lion, qui la souhaiterait quand même accompagnée de mesures incitatives plus agressives. C'est surtout qu'il faut que le message de l'électrification soit clair, que le gouvernement lance des directives précises aux commissions scolaires, comme cela s'est fait en Californie et dans d'autres pays. »

Ce n'est qu'ensuite, estime-t-il, que les commissions scolaires auront le pouvoir d'exiger des opérateurs qu'ils commencent à en garnir leurs flottes de véhicules électriques. Difficilement avant. « Tout doit partir d'en haut », résume-t-il.

« La journée où, comme en Californie, le Québec va affirmer qu'il est une société qui s'électrifie, il va falloir agrandir nos activités. Je vends environ 200 véhicules par année actuellement. Je pourrais facilement quintupler la production s'il le fallait. Ce qui bloque, ce qui l'empêche, ce n'est que le manque d'acheteurs. »

Sans directive ou mesure claires, les progrès sont difficiles. « Si le gouvernement n'avait pas fait des lois sur les systèmes antipollution ou fini par imposer une directive sur le port de la ceinture au volant, il y aurait encore des groupes qui discuteraient de la nécessité d'imposer de telles mesures. C'est la même chose avec l'électrique. Il faut que les gouvernements prennent une décision et disent : let's go, on s'en va par là. »

C'est apparemment ce que New York est en train de faire. Même chose pour la Californie, le Massachusetts, la Floride et la Pennsylvanie. « Le Québec est bien positionné pour en faire autant. Sincèrement. Ça prendrait juste un petit coup de plus. »

Les prochaines élections provinciales pourraient être l'occasion de faire clarifier l'engagement gouvernemental à cet égard. Mais Lion refuse de se mouiller. « Nous, on compte sur le gouvernement, peu importe lequel. On pense que tous les partis, y compris celui qui dirige actuellement le gouvernement, ont une grande volonté d'électrification. Tout ce que nous disons, c'est que ça prend une bonne stratégie de communication. »

 

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