Y a-t-il une vie après le Grand Prix de F1 ?

Publié le 12/06/2009 à 00:00

Y a-t-il une vie après le Grand Prix de F1 ?

Publié le 12/06/2009 à 00:00

Nasser Faleh ne croit pas que son commerce survivra à l'été. « Les affaires ne sont pas bonnes », dit le propriétaire de la Boutique du Grand Prix, qui a déjà porté un nom, disons, plus vendeur.

L'absence, pour la première fois en 30 ans, du grand cirque de la F1 à Montréal lui a évidemment fait mal. « J'ai perdu la moitié de mon chiffre d'affaires par rapport à pareille date l'an dernier », dit M. Faleh, qui a ouvert son commerce sur la rue Saint-Paul, dans le Vieux-Montréal, il y a 10 ans.

Difficile de vendre des t-shirts de l'écurie McLaren à 75 $ durant une fin de semaine où les vélos, et non les autos, étaient en vedette.

Plus au nord, rue Peel, au coeur de ce qui était la grande fête de la F1, Alain Creton, propriétaire du resto-bar Chez Alexandre et porte-parole de l'Association des marchands de la rue Peel, ne décolère pas. « Ça reste une immense déception, dit-il. Toute l'année, on attendait le Grand Prix. » Il écoulait entre 150 et 200 bouteilles de champagne lors de cette période bénie, par rapport à une trentaine pendant une semaine normale.

Ses amis restaurateurs sont dans la même situation. Le riche Libanais qui flambait des sommes invraisemblables dans l'achat de magnums chez Latini ne s'est pas pointé cette année.

Les chambres d'hôtel du centre-ville ont bradé leurs prix, « alors que les hôteliers louaient une chambre autour de 600 $ lors de cette fin de semaine-là », dit M. Creton.

Simplement irremplaçable

Les retombées économiques du Grand Prix de F1 étaient évaluées à près de 100 millions de dollars.

« En trois jours, Montréal faisait le plein », souligne Paul Arseneault, directeur du Réseau de veille en tourisme de la Chaire Transat à l'UQAM.

La perte de la plus importante manifestation sportive au Canada a fait mal aux détaillants, aux hôteliers et aux restaurateurs. « C'était la pire année pour perdre le Grand Prix, en raison de la récession », dit M. Arseneault.

Dans ce qu'il appelle « l'écologie des événements », un Grand Prix de F1 qui existait depuis 30 ans se situe bien en haut de la grande chaîne économique. L'activité se déroulait à un moment idéal (à la mi-juin, quand la saison estivale n'était pas commencée et celle des congrès était terminée), et ses retombées étaient sans prix. L'industrie touristique tente toujours de pallier cette perte avec d'autres événements, un Festival du cirque, par exemple. Mais selon Paul Arseneault, « rien ne peut remplacer un Grand Prix de F1 sinon un autre Grand Prix de F1... à la même date. »

Il faut environ cinq ans avant qu'un événement ou un festival prenne son élan et commence à avoir un effet sensible. Même si on trouvait l'idée du siècle, « cela prendra entre 5 et 10 ans avant qu'elle devienne rentable », dit M. Arseneault.

Alain Creton et ses collègues marchands de la rue Peel n'attendent pas Tourisme Montréal pour « trouver quelque chose ». Personne chez Tourisme Montréal n'a d'ailleurs pu faire état de la stratégie post-Grand Prix.

En attendant, la rue Peel se prépare à la course Nascar, qui aura lieu du 26 au 28 août. La rue sera fermée durant trois jours et on sortira, par nostalgie, les Ferrari.

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