Vers un "gouvernement économique" de l'Europe

Publié le 21/10/2008 à 00:00

Vers un "gouvernement économique" de l'Europe

Publié le 21/10/2008 à 00:00

Par Olivier Schmouker
Devant les députés européens, le président en exercice de l'UE a estimé que, après la crise financière, il n'était "pas possible que la zone euro continue sans un gouvernement économique clairement identifié". Ce "gouvernement économique" pourrait prendre la forme d'un "eurogroupe qui se réunit au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement", comme cela a été le cas à Paris récemment.

Le président français a demandé une coordination de la politique des Etats-membres face à la crise économique. "Je ne peux pas m'imaginer qu'on m'explique que, face à la crise financière, il fallait une réponse unie européenne et que face à la crise économique, il ne faut pas une même réponse unie européenne", a-t-il lancé. "Pour la crise financière, nous avons proposé une boîte à outils (...) Et bien je pense que pour la politique économique, il faudra la même chose".

Mais "cela ne veut pas dire: 'vider les caisses'", a-t-il précisé ensuite lors d'une conférence de presse. "On peut être pour une politique économique structurelle européenne sans être pour l'accroissement des déficits".

Nicolas Sarkozy a également suggéré devant les députés la création de "fonds souverains nationaux". "Je n'aimerais pas que les citoyens européens, dans quelques mois, se réveillent en découvrant que les sociétés européennes appartiennent à des capitaux non-européens qui auraient acheté au plus bas des cours de bourse", a-t-il prévenu. Il a donc souhaité que "nous réfléchissions à l'opportunité (...) de créer, nous aussi, des fonds souverains dans chacun de nos pays".

Ces fonds pourraient "défendre les intérêts nationaux et européens, profitant d'un argent qui n'est pas cher pour acquérir des actifs stratégiques qui sont eux-mêmes dépréciés, le temps que la crise passe".

Le président français a aussi posé "la question de politiques sectorielles européennes pour défendre l'industrie européenne", citant notamment l'industrie automobile.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé qu'il proposerait à ses partenaires la tenue d'un sommet européen pour préparer les sommets internationaux sur la refonte du système financier mondial. "J'ai bien l'intention (...) de prendre des initiatives pour que nous, les Européens, nous allions à ce sommet d'une seule voix", a-t-il expliqué. "Le statu-quo n'est pas une option" et "nous n'avons pas le droit de laisser passer cette opportunité".

"L'Europe doit porter l'idée d'une refondation du capitalisme mondial" et "d'une nouvelle régulation", a-t-il affirmé. Il faut "trouver les voies et les moyens pour que ça ne se reproduise plus" et "si c'est pour mettre des rustines, c'est pas la peine de faire un sommet international", a-t-il martelé.

"Nous avons une crise qui a ouvert les esprits. Il y a maintenant un potentiel de changement. Utilisons-le!", a également plaidé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

Réunis à Camp David, George W. Bush, Nicolas Sarkozy et José Manuel Barroso se sont mis d'accord samedi pour proposer une série de réunions internationales destinées à plancher sur la crise financière et les réformes mondiales nécessaires. Un premier sommet devrait se tenir aux Etats-Unis peu après la présidentielle américaine du 4 novembre.

Nicolas Sarkozy a notamment proposé mardi "qu'aucune banque qui travaille avec l'argent des Etats ne puisse travailler avec des paradis fiscaux", "qu'aucune institution financière", y compris les 'hedge funds', "ne puisse travailler sans être soumis à une régulation financière" ainsi qu'un système de rémunération des traders qui ne pousse pas "à la prise de risques inconsidérés". De même, "le système monétaire" doit être "repensé", a-t-il estimé.

Le président français s'en est pris à mots couverts au Luxembourg, paradis fiscal européen. "On ne peut pas demander la transparence aux autres et ne pas se l'appliquer à soi-même", a-t-il prévenu. "Il faut bien savoir que ces règles s'appliqueront à nous-mêmes".

Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il profiterait de sa présence en Chine en fin de semaine pour "convaincre les puissances asiatiques de participer à cette refondation".

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