Transat assure qu'elle travaille en coulisses

Publié le 11/03/2021 à 16:55

Transat assure qu'elle travaille en coulisses

Publié le 11/03/2021 à 16:55

Par La Presse Canadienne

«Nous voulons être prêts à toute éventualité», a affirmé jeudi le président et chef de la direction de Transat A.T. (Photo: 123RF)

Alors que son mariage avec Air Canada semble de plus en plus incertain, Transat A.T. s’active également en coulisses advenant un échec de la transaction, répondant ainsi aux récentes sorties de certains de ses principaux actionnaires qui incitent le voyagiste à tabler sur un plan B.

Une vente au plus important transporteur aérien demeure l’option privilégiée, mais si l’arrangement devait prendre fin, la société mère d’Air Transat dit évaluer d’autres options. Elle a ouvert la porte à poursuivre ses activités de manière importante et pourrait considérer d’autres offres, comme celle de l’homme d’affaires Pierre Karl Péladeau.

« Nous voulons être prêts à toute éventualité, a affirmé jeudi le président et chef de la direction de Transat A.T., Jean-Marc Eustache, dans le cadre d’une conférence téléphonique avec les analystes visant à commenter les résultats du premier trimestre terminé le 31 janvier. Il ne faut pas s’inquiéter. Beaucoup de travail se fait en coulisses. »

En dépit du contexte actuel, M. Eustache s’est montré optimiste pour l’avenir du voyagiste en affirmant qu’il entrevoyait la « lumière au bout du tunnel », peu importe ce qu’il adviendra au cours des prochains mois.

Pourtant, le communiqué de presse concernant les résultats signalait qu’au 31 janvier, il existait une « incertitude significative » quant à la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités et que celle-ci avait besoin, « au minimum », d’un demi-milliard de dollars en cas d’échec de la transaction avec Air Canada.

La date butoir du 15 février visant à conclure la transaction, qui a obtenu un feu vert conditionnel d’Ottawa, mais qui attend toujours l’approbation de la Commission européenne, ayant été franchie, les deux parties peuvent désormais mettre fin à l’entente

à tout moment. Bruxelles avait suspendu son évaluation en décembre, mais le processus devrait bientôt reprendre, selon M. Eustache. Une décision est attendue d’ici la fin juin, mais « il est loin d’être assuré » qu’elle sera « favorable ».

Cette situation avait récemment incité la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que le Fonds de solidarité FTQ, deux des trois principaux actionnaires de Transat A.T. qui détiennent ensemble 17,35 % des titres en circulation, à évaluer d’autres options.

« Maintenant, nous allons être plus clairs avec tout le monde disant que nous avons un plan B et un plan C », a dit M. Eustache.

Air Canada propose désormais 5 $ pour chaque action de Transat A. T dans le cadre d’une offre évaluée à 190 millions $, en forte baisse comparativement à la mouture initiale de 720 millions $. M. Péladeau offre 5 $ en espèces pour chacune des actions du voyagiste.

Si l’entreprise n’a pas fermé la porte à des discussions avec l’homme d’affaires, elle a prévenu que cela serait possible uniquement si l’arrangement avec Air Canada prend fin. L’actionnaire de contrôle de Québecor n’avait pas commenté, jeudi après-midi, les propos de M. Eustache.

« À notre avis, le ton (de jeudi) était bien différent par rapport à celui de la conférence téléphonique du mois de décembre, lorsqu’Air Canada semblait la seule option pour arriver à survivre », a souligné l’analyste Mona Nazir, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, dans un rapport.

 

Dans le rouge

Le premier trimestre s’est soldé par une perte nette de 60 millions $, ou 1,60 $ par action, pour Transat A.T., par rapport à une perte nette de 33,8 millions $, ou 90 cents par action, il y a un an. En raison de la crise sanitaire, qui a fait plonger la demande, les revenus se sont contractés de 94 %, à 41,9 millions $.

Après avoir suspendu temporairement ses activités aériennes le 29 janvier dans la foulée de la demande d’Ottawa de suspendre les vols vers les destinations soleil, le voyagiste a dit tabler sur une relance progressive vers la mi-juin _ un échéancier qui pourrait être révisé.

Sa haute direction a expliqué tabler sur un plan où l’entreprise sera plus efficace et en meilleure posture lorsque l’industrie touristique reprendra du poil de la bête. Transat A.T. estime être particulièrement bien positionnée pour profiter du segment des voyages pour rendre visite aux parents et amis, ce qui devrait être prisé lorsque les frontières rouvriront.

Entre-temps, le voyagiste a récemment prolongé l’échéance de sa facilité de crédit de 250 millions $ et cherche maintenant à boucler un financement d’au moins un demi-milliard de dollars, notamment auprès de prêteurs et des autorités gouvernementales. Le voyagiste pourrait notamment se tourner vers le programme de Crédit d’urgence pour les grands employeurs (CUGE) et discute avec Investissement Québec, le bras financier de l’État québécois. La société espère également pouvoir profiter d’un coup de pouce financier si Ottawa accepte d’octroyer une aide sectorielle à l’industrie.

Au 31 janvier, la trésorerie du voyagiste était estimée à environ 303 millions $. Elle était de 682 millions $ il y a un an, avant l’arrivée de la pandémie.

À la Bourse de Toronto, le titre de Transat A.T. a clôturé à 5,70 $, en hausse de 16 cents, ou 2,9 %. L’action d’Air Canada s’est appréciée de 98 cents, ou 3,15 %, pour terminer à 29,67 $.

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