Sortie de zone trouble pour Bombardier

Publié le 19/11/2015 à 12:02

Sortie de zone trouble pour Bombardier

Publié le 19/11/2015 à 12:02

Photo: Bloomberg

L’investissement de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) de ce matin vient sortir Bombardier de la situation trouble dans laquelle elle se trouvait sur le plan financier, soutient sa direction.

«Cette entente vient atténuer les risques (de-risking) et inquiétudes qu'on associait à notre situation financière, a déclaré Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier, au cours d’une conférence téléphonique. Cela nous permet de nous tourner vers l’avenir et d’aborder chacun de nos projets avec un haut niveau de confiance.»

Ce matin, Bombardier a annoncé la création de BT Holdco, un nouveau holding chapeautant les actifs du secteur transport de Bombardier, et dont le siège opérationnel demeurera en Allemagne. Trente pour cent des actions de cette nouvelle entité seront détenues par la Caisse de dépôt qui verse 1,5 milliard de dollars US pour ce faire.

La nouvelle société sera dirigée de façon indépendante par un nouveau conseil d'administration de sept membres, dont trois seront nommés par la Caisse. Alain Bellemare présidera ce conseil, tandis que Lutz Bertling, président de Bombardier Transport, continuera d'assumer ses fonctions actuelles. La multinationale en a profité pour annoncer qu'elle mettait fin à l’analyse des choix de financement pour Bombardier Transport entrepris plus tôt cette année.

Avec ces dernières entrées d'argent, portant les liquidités de Bombardier à 6,5G$US, « nous serons  en mesure de terminer nos programmes en cours, (...) et même de nous constituer un filet de sécurité pour faire face aux imprévus. (...) Mais aussi et surtout, de rétablir la confiance de nos clients en nos moyens », a déclaré avec enthousiasme M. Bellemare.

Parmi les projet en cours, outre la mise en service du CS100, le premier-né de la gamme Cseries, Bombardier vise la complétion des programmes de fabrication du CS300, du Global 5000 et du Global 7000. Pour le moment, le programme Learjet demeurera sur les tablettes. «Le mot d'ordre actuellement, c’est le focus», a tranché le pdg.

Ce nouvel apport de la Caisse (1,5 G$US) dans les activités ferroviaires de Bombardier s’ajoute au milliard de dollars (1G$US) investi au début novembre par le Gouvernement du Québec, spécifiquement dans son nouveau programme d’avions CSeries.

Investissement Québec possède donc maintenant 49,5% de la société en commandite qui regroupe les actifs, passifs et obligations du CSeries. Et de son côté, la Caisse de dépôt et placement du Québec possédera 30% des actifs du holding à la tête des activité de Bombardier Transport.

Aux analystes, Bombardier a clairement indiqué que les fonds ainsi générés par l’entrée de la Caisse dans le capital de sa division ferroviaire pourraient très bien servir aux besoins d’un autre secteur, sa division aéronautique par exemple. «Ces sommes iront là où elles seront requises», s’est contenté de répondre M. Bellemare, rappelant que 2G$ devront encore être investis d’ici trois ans dans le programme CSeries avant qu’il n’atteigne le niveau d’équilibre de ses flux de trésorerie (break even cash flow).

Est-ce que cet apparent retour à la «santé financière» de Bombardier signifie qu'elle n'aura plus besoin de l'aide du gouvernement fédéral? Voilà un pas que Alain Bellemare a préféré ne pas franchir. Ce dernier a confirmé avoir des discussions avec Ottawa, mais a vite ajouté ne pas vouloir commenter ces mêmes discussions.

De son côté, Michael Sabia, pdg de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a déclaré ne jamais avoir envisagé d’investir dans le programme CSeries avec le gouvernement du Québec et s’est dit plus que satisfait de son investissement dans Bombardier Transport, une «société résiliente et d’envergure mondiale».«Je ne veux pas dire qu’il s’agit d’une transaction parfaite, a-t-il dit, mais disons qu’elle est presque parfaitement enlignée avec nos attentes et celles de nos déposants.»

«Bombardier et la Caisse poursuivent un objectif commun, soit de tirer avantage du portefeuille novateur de produits et de services, du talent d'ingénierie et de la présence mondiale de Bombardier Transport pour accroître sa marge de profit»

Peu après 13 :00, les marchés boursiers réagissaient peu, mais négativement. Son action avait perdu 1,56% de sa valeur, et se négociait à 1,26$ à la Bourse de Toronto. Depuis un mois, le le titre de Bombardier a perdu 0,33$ ou 20,50% de sa valeur.

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