Rousseau : je suis responsable, mais…

Publié le 09/03/2009 à 00:00

Rousseau : je suis responsable, mais…

Publié le 09/03/2009 à 00:00

Responsable, oui, notamment pour les décisions relatives au papier commercial adossé à des actifs, Henri Paul Rousseau a tenu devant les invités de la Chambre de Commerce une défense agressive des résultats de la Caisse de dépôt en 2008, soit une perte de valeur de 39,8 milliards de dollars.

D’emblée Henri-Paul Rousseau souligne que la Caisse est «en bien meilleur état qu’on ne le pense». Certes, la valeur de ses actifs a chuté, mais il n’a cessé de répéter que 22,4 milliards des 39,8 milliards, est composée de provisions, soit des charges préventives en vue d’éventuelles pertes de valeur.

«Les actifs de la Caisse ne se sont pas envolés », a-t-il martelé. Les provisions sont, à son avis, des mesures imposées en raison des normes comptables auxquelles la Caisse doit se tenir et qui imposent une évaluation au prix du marché de ses actifs.

Quant à la politique de protection contre les risques de change qui a valu à la Caisse des pertes sèches de 8,9 milliards, Henri-Paul Rousseau l’attribue à la tempête parfaite qui a vu une dépréciation historique du dollar canadien. Il estime que cette politique est «neutre à long terme».

Enfin, au sujet du PCAA, l’ancien président de la Caisse juge que les responsables de la débâcle du PCAA sont les banques étrangères qui se sont défilées de leurs obligations de fournir de la liquidité sur ces titres en faisant jouer des clauses d’exception. Il garde confiance dans la capacité de la Caisse à récupérer la valeur de ces placements, désormais restructurés, sur la durée de leur échéance.

Trop de risques ?

Ce qu’Henri-Paul Rousseau réfute avec véhémence est l’idée selon laquelle la Caisse de dépôt aurait pris plus de risque que les autres, ces risques ayant engendré les pertes de 2008.

Il insiste au contraire que la politique de diversification menée ayant mené la Caisse à investir dans des actifs non-traditionnels, apportait de meilleurs revenus sans accroître le niveau de risques. Cependant, «aucune politique de diversification ne met à l’abri d’un écrasement simultané de tous les marchés», affirme-t-il.

Il montre d’ailleurs son irritation à la comparaison des résultats de la Caisse de dépôt à celles des autres caisses de retraite canadiennes. Il estime qu’une comparaison plus large incluant les caisses de retraite des États-Unis aurait été plus appropriée.

Se défendant d’avoir contribué, par sa politique de placements, à l’appauvrissement de la Caisse, Henri-Paul Rousseau, affirme l’avoir au contraire mieux positionnée. Il soutient que si la Caisse de dépôt s’était contentée des rendements obtenus dans les années 90, elle aurait été plus pauvre de 11 milliards de dollars.

Les leçons de la crise

Après cette crise financière, le secteur financier et le monde du placement ne sera «jamais plus pareil», avoue Henri-Paul Rousseau.

Avouant que le secteur est désormais «plus humble», il anticipe des changements radicaux dans la gestion du risque, dans les politiques de diversification et aussi dans la manière d’appréhender «l’improbable, voire l’impossible».

Pour l'avenir, il estime légitime que la Caisse se porte à l'écoute de ses déposants qui demandent plus de transparence, une meilleure gestion des risques pour générer un rendement moyen avoisinant 7% sur une période de dix ans.

Le discours d'Henri-Paul Rousseau

Visionnez des extraits de la conférence de presse donnée par Henri-Paul Rousseau

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