Appuyer une bonne cause sur Facebook est devenu très populaire. La Fondation des maladies du coeur compte près de 1 000 sympathisants à ce jour, lesquels peuvent échanger sur leur histoire et expliquer comment les dons ont pu sauver la vie d'un proche. Une multitude de groupes se sont formés sur le site de réseautage social pour appuyer différentes causes, de celle des sans-abri au réchauffement de la planète.
Qui dit Facebook dit aussi YouTube. Certains organismes sans but non lucratif ont vu dans le site de partage de vidéos une belle occasion de faire valoir leur cause. C'est ainsi que des organismes comme la Société canadienne du cancer et la Fondation des maladies du coeur se sont créées un " canal YouTube " où l'on trouve plusieurs capsules vidéo expliquant leur cause et les publicités qu'ils ont faites à ce jour. Jusqu'à présent, ces capsules ont été visionnées par des dizaines de milliers de personnes, comme en font foi les compteurs placés sur la page d'accueil de leur site.
Les dons en ligne de plus en plus populaire
Ces nouvelles façons de rejoindre la population et de la sensibiliser aux différentes causes n'ont pas laissé les gens indifférents. À l'Hôpital de Montréal pour enfants, les dons en ligne sont passés de 20 000 $ en 2007 à 500 000 $ en 2008. " Les gens sont beaucoup moins hésitants que par le passé ", estime Marie-Josée Gariépy, directrice des dons planifiés et secrétaire de la Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants.
À l'Itinéraire, un organisme qui vient en aide aux sans-abri, les dons en ligne, possibles depuis plus de deux ans, représentent maintenant de 15 à 20 % du total des dons, explique Guillaume Lacroix, coordinateur à l'administration.
Chez Jeunesse au Soleil, de cinq à huit dons sont faits en ligne chaque semaine. " Malheureusement, nous avons été lents à démarrer sur le Web. Ça ne fait qu'un an. La seule réserve qu'on a avec ces dons est la commission que prennent les banques. Mais c'est certain que lorsque nous voudrons que le don en ligne devienne le moyen principal pour donner, il faudra investir davantage ", croit Gaétan Lévesque, adjoint au vice-président des finances.
Pour la Fondation québécoise du cancer, 2009 sera une année pour développer la stratégie Web. " Nous lançons un nouveau site et nous voulons développer les multiples plateformes Web ", explique Nancy Radford, directrice des communications.
" Le Web, c'est là où on s'en va ", estime Pierre Brochu, président de Logilys, éditeur du logiciel ProDon. " Les jeunes sont plus portés à donner en ligne et les fondations voient le potentiel du Web. Nous sommes à l'aube de la naissance d'une nouvelle façon de faire les choses ", enchaîne M. Brochu.
Le don traditionnel demeure
Il ne faudrait pas penser que la sollicitation par publipostage soit dépassée. Elle demeure un outil de collecte de fonds très important, assurent les organismes interrogés pour la rédaction de cet article. " Tout ne peut se faire en ligne. Étant donné que nous dépendons des dons majeurs, nous devons continuer à développer des relations privilégiées avec les gens ", explique Marie-Josée Gariépy. Le publipostage permet d'aller chercher les gens dans leur intimité, ajoute Nancy Radford, de la Fondation québécoise du cancer.
L'idée est de marier le traditionnel à l'Internet, croit Jean-Nicholas Marziali, associé, directeur régional des Maritimes pour la firme Bolduc Nolet Primeau et associés, spécialisée dans les stratégies de collecte de fonds. " Depuis deux ans, on voit beaucoup de mouvement. Mais il y a des organismes qui vont trop vite. Il faut qu'il y ait une stratégie derrière cette démarche. Le publipostage doit continuer de venir en soutien à l'Internet ", rappelle-t-il.
