Ceux qui s’attendaient à des détails abondants sur la politique d’assouplissement quantitatif de la Banque du Canada auront été déçus. Dans sa revue de politique monétaire, la banque centrale reste vague et ne prévoit pas l’adoption de l’assouplissement quantitatif dans l’immédiat.

Elle présente plutôt le prochain tournant de la politique monétaire dans les grandes lignes, se refusant à des chiffres, des actions précises ou à des dates. En fait, le gouverneur de la Banque du Canada parle de cet outil «avec des si», c'est-à-dire, si d’autres chocs négatifs venaient à secouer l’économie canadienne.

«Il semblerait qu’il faille que la conjoncture se détériore de manière significative pour que la Banque du Canada embarque sur cette voie», fait remarquer Douglas Porter, économiste à la BMO, qui pense que la Banque du Canada demeure réticente à utiliser cet outil pour le moment.

"Je pense même que la Banque du Canada pourrait ne jamais adopter l'assouplissement quantitatif", commente Carlos Leitao, économiste en chef à la Banque Laurentienne.

"Après tout le système financier canadien  n'a pas subi le même choc que celui des États-Unis et le crédit demeure plus accessible chez nous que là-bas", ajoute-t-il.

Si la Banque du Canada met les freins à l’assouplissement quantitatif, c’est qu’elle est «consciente de son mandat de maîtrise de l’inflation», estime James Marple, économiste chez TD Securities.

«La Banque du Canada a choisi une approche prudente. Elle reconnait que les risques associés à l’adoption d’outils monétaires non-conventionnels ne saurait être négligés», ajoute-t-il.

Si la Banque du Canada venait à utiliser cet outil au bout du compte, les mesures seraient annoncées aux dates prévues pour les annonces de taux d’intérêt. Ce qui ramène au plus tôt au 4 juin prochain.