Plexiglas: Québec ne sait pas quoi en faire après la pandémie

Publié le 08/04/2021 à 16:07

Plexiglas: Québec ne sait pas quoi en faire après la pandémie

Publié le 08/04/2021 à 16:07

Par La Presse Canadienne

Au Québec, aucune entreprise n'est capable de recycler le plexiglas selon le ministre Benoit Charrette. (Photo: Jacques Boissinot pour La Presse canadienne)

Québec cherche, mais n’a toujours aucune solution en vue pour disposer des milliers de tonnes de plexiglas dont se débarrasseront tous les gestionnaires d’endroits publics lorsqu’ils ne seront plus requis.

Interrogé en marge d’une conférence devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), jeudi, le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, a reconnu qu’il voit « toutes ces quantités-là avec un oeil inquiet », puisque le Québec — ou même le Canada — ne dispose d’aucune entreprise capable de recycler le plexiglas. De plus, aucune mesure n’a encore été mise en place en prévision de sa récupération et de son entreposage en attendant de trouver une façon d’en disposer.

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« C’est un défi important au niveau environnemental. La solution parfaite, bien qu’on évalue différents scénarios actuellement, n’existe pas. On n’a pas de démonstration d’une technologie qui nous permettrait d’arriver avec des avantages plus grands que les inconvénients actuels auxquels on est tous confrontés », a-t-il admis.

 

Le défi de l’entreposage

Cependant, il note que le matériau lui-même est durable et qu’il n’y a pas de risque qu’il se détériore, mais encore là, cela implique de le récupérer et de l’entreposer.

« Pour ce qui est de sa récupération, c’est un défi au niveau de l’entreposage, c’est certainement un défi. On ne peut pas entreposer sur de très longues périodes des quantités aussi importantes de plexiglas », a-t-il précisé.

Certes, son ministère étudie avec Recyc-Québec « différentes possibilités » et il mentionne qu’il serait possible d’envisager « une valorisation, donc récupérez du plexiglas pour l’utiliser sous forme de plexiglas dans d’autres contextes. Il faut par contre réaliser que ce serait une infime proportion de ce qui a été mis en marché au cours de la dernière année. » 

Ultimement, devra-t-on se tourner vers l’enfouissement de quantités massives de cette matière plastique?

« On ne le souhaite jamais, surtout qu’on a une politique de plus en plus agressive à l’égard de l’enfouissement. (…) Donc on va souhaiter qu’il puisse être réutilisé à d’autres fins, mais l’enfouissement demeurera toujours la dernière option qui sera privilégiée » a-t-il affirmé, tout en admettant que, pour le moment, « on n’a pas de recette miracle et on ne voudrait pas laisser entrevoir une solution ou laisser poindre un espoir qui n’est pas réaliste ». 

 

Une expansion du marché du carbone?

Dans un autre dossier, le ministre estime que la décision de la Cour suprême qui a récemment confirmé le pouvoir du gouvernement fédéral de taxer le carbone représente une occasion en or pour étendre le marché du carbone conjoint du Québec et de la Californie.

« Il y aura des approches. On a déjà préparé notre stratégie en conséquence avec certaines provinces canadiennes qui étaient très réticentes face à l’approche fédérale. »

Québec se donne donc comme mission de démontrer aux provinces qui se hérissent à l’idée d’une taxe imposée par le fédéral que le marché du carbone est la voie à suivre.

«Plusieurs souhaiteraient ne pas avoir à composer avec une taxation sur le carbone, c’est dans la nature humaine, mais quant à la possibilité de devoir choisir entre la taxe fédérale et le système mis en place par le Québec, le système québécois est plus avantageux compte tenu des effets sur la diminution des gaz à effet de serre, mais la grande entreprise est appuyée aussi avec ces fonds-là pour revoir ses procédés industriels», fait-il valoir.

 

VUS : électrifier plutôt que décourager

Le ministre a également discuté des cibles du Québec en matière de réduction de gaz à effet de serre. Devant les invités du CORIM, il a fait sienne la maxime de son directeur de cabinet : « C’est difficile de maigrir lorsqu’on est déjà maigre », rappelant que le Québec est l’État où les émissions par habitant sont les plus basses en Amérique du Nord et ceci, en raison de ses réserves d’hydroélectricité.

La solution, selon lui et selon toute la planification gouvernementale, est de s’attaquer aux transports, qui sont les plus importants générateurs de gaz à effet de serre (GES) de la province, à hauteur de près de 45 %.

Une réduction passera inévitablement par l’électrification des transports. Cela vaut pour le transport par camionnage, le transport en commun, le transport scolaire et le transport privé. Pour Benoit Charrette, il n’est toutefois pas question de s’attaquer au VUS, dont la popularité croissante contribue à l’augmentation des émissions de GES puisqu’ils sont plus gros et plus lourds que les voitures compactes ou intermédiaires.

D’après lui, les gains que l’on pourrait obtenir en s’attaquant aux publicités constantes des constructeurs automobiles ou en taxant l’achat de VUS ou même en obtenant des véhicules utilitaires sport plus légers ne valent pas l’effort.

« La solution ne peut pas être uniquement par rapport à la taille des véhicules. C’est réellement le type de (propulsion). Petit ou moyen véhicule, il faut miser sur l’électrification pour réellement voir une différence. C’est encore un secteur qui est en progression actuellement. »

En d’autres termes, ce sera lorsque ces véhicules seront électriques que des gains significatifs pourront être obtenus et non pas en cherchant à décourager les acheteurs de s’en procurer.

« Il faut un changement plus majeur que ça et ça passe par l’électrification de nos véhicules personnels. »

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