Auparavant, le gouvernement fédéral injectait de l'argent dans ces logements sociaux, comme les HLM (habitations à loyer modique), coopératives d'habitation et OSBL d'habitation (organisme sans but lucratif) et le gouvernement provincial y ajoutait sa part.
Le Frapru calcule que dans la région métropolitaine de Montréal seulement, ce sont ainsi 30 000 logements sociaux qui ont été perdus.
Au Canada, "c'est au moins 200 000 logements" sociaux ainsi perdus, déplore M. Saillant. Il souligne que la situation est encore pire dans le reste du Canada, parce qu'au Québec, au moins, le gouvernement provincial a continué à investir, ce qui n'est pas le cas dans la majorité des autres provinces.
Sans les 28 000 logements que le Québec a continué à financer, ce serait donc 80 000 logements sociaux perdus plutôt que 52 000, note M. Saillant.
"La conséquence, c'est qu'on a laissé des gens dans la misère", déplore-t-il.
En conséquence, il demande aux partis fédéraux en campagne électorale de "réparer ça" en reprenant un rythme d'investissement plus soutenu dans le logement social. "On sait qu'on ne rattrapera jamais les 52 000 logements qu'on a perdus, mais qu'on revienne à ce niveau de développement, à tout le moins, de 5000 à 6000 logements sociaux par année, au Québec, financés par les deux paliers de gouvernement. On serait quand même dans une meilleure situation que maintenant, où il y en a environ 2000 qui sont financés par le gouvernement du Québec", affirme M. Saillant.
Si le Frapru s'en prend autant aux conservateurs qu'aux libéraux pour ces compressions dans le logement social, c'est que le retrait avait été annoncé par le gouvernement Mulroney en avril 1993, effectif le 1er janvier 1994, ce qui survenait après une réduction graduelle du financement. Les gouvernements libéraux qui ont suivi ont emboîté le pas. Aucun gouvernement n'est revenu sur la décision depuis.