Mirabel: 150 emplois menacés chez L-3 MAS

Publié le 18/12/2009 à 16:22

Mirabel: 150 emplois menacés chez L-3 MAS

Publié le 18/12/2009 à 16:22

L-3 vient de terminer un contrat de maintenance sur une flotte de F-18. Photo: Bloomberg

Quelque 150 employés d’usine de la société aéronautique L-3 MAS, de Mirabel, pourraient perdre leur emploi d’ici le printemps, si la direction n’arrive pas à regarnir rapidement son carnet de commande.

En effet, LesAffaires.com ont appris que déjà 70 employés d’usine ont été mis à pied depuis août dernier et que quelque 80 autres pourraient subir le même sort d’ici la fin mars, advenant que le creux de production actuel ne puisse être comblé.

«Des programmes se terminent, alors que d’autres débutent, explique Benoît Beaulieu, directeur des ressources humaines de L-3 MAS. Nous faisons tout pour éviter ce genre de situation. Mais malheureusement, on n’y arrive pas toujours.»

Cette situation vise directement 150 des 350 employés syndiqués, affectés à la réparation, à l’entretien, et à la remise en état d’avions, surtout militaires. On parle donc de plus de 40% de sa main-d’œuvre technique, anciennement des employés de Bombardier, Division service à la défense (DSD).

«Tout le monde fait état des mises à pied de CAE, Pratt et Bombardier, mais jamais de celles que fait L-3 Com depuis des mois, affirme un employé inquiet, désireux de taire son identité. J'ai des collègues qui perdent leur emploi après avoir travaillé 20 ans ici. C'est toute une carrière. Et c'est encore pire pour les non syndiqués, qui ont parfois près de 30 ans d'expérience lorsqu'ils apprennent qu'on n'a plus besoin d'eux. Je vous le dis, ce qui se passe ici est vraiment difficile.»

Peu d’ouvrages à l’horizon

La division Défense de Bombardier Aéronautique est devenue L-3 MAS en 2003, une division de l’américaine L-3 Communications Integrated Systems, alors que Paul Tellier dirigeait Bombardier. L’entreprise est aujourd’hui dirigée par Sylvain Bédard, ancien président et vice-président de l’exploitation de Bombardier Aéronautique - Service à la défense. Ce dernier n’était pas disponible au moment de notre appel.

À la fin octobre, L-3 MAS a terminé avant l’heure un important contrat qu’elle avait décroché avec la Royal Australian Air Force, en partenariat avec BAE Systems Australia, pour des services de maintenance et de modification de sa flotte d'avions F-18. Au lieu des 40 avions espérés, L-3 MAS en aura obtenu que dix des Forces australiennes.

Un autre contrat, cette fois pour le compte de Boeing, doit se terminer en mars. Tant et si bien qu’aujourd’hui, les hangars de L-3 MAS à Mirabel abritent seulement six appareils, soit la moitié du nombre qu’ils comptaient en 2006-2007.

«Il y a longtemps qu’on ne s’était pas trouvé dans une situation aussi difficile que maintenant, admet Luc Caron, président d’usine et de griefs de l’Association international des machinistes et travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA), local 712. À part l’entretien des F-18 canadiens et les contrats de Lockheed Martin (récupérés des installations aujourd’hui fermées de L-3 à Edmonton), il n’y a pas grand chose qui nous attend après le mois de mars.»

Inquiétude palpable

Impuissant devant la situation, Benoit Beaulieu se montre pour sa part moins pessimiste, tout en disant sympathiser pour le sort de ceux qui sont remerciés.

«C’est sûr qu’on sent leur inquiétude. Mais que voulez-vous ? Même si nous avons bien des programmes en négociation, nous ne pouvons nous remettre à rappeler notre personnel, tant que les contrats ne sont pas signés.»

Heureusement, précise-t-il, alors que le travail technique manque, l’entreprise dit toujours embaucher dans d’autres corps de métier, du domaine de l’ingénierie notamment. Au total, l’entreprise employait au printemps quelque 1100 personnes au Québec et en Australie.

 

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