Les propositions de Bombardier ne régleront rien, soutient le syndicat

Publié le 11/05/2017 à 16:20

Les propositions de Bombardier ne régleront rien, soutient le syndicat

Publié le 11/05/2017 à 16:20

Le départ de Pierre Beaudoin, à titre de président exécutif du conseil d’administration de Bombardier, ne réglera rien au problème de «rémunérations indécentes» accordées aux dirigeants d’entreprise du Québec et de leur conseil d’administration.

Cet avis est celui de David Chartrand, vice-président de la FTQ et coordonateur québécois de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA). «Le départ annoncé de Pierre Beaudoin le 30 juin prochain ne réglera pas le problème de fond (…)», a-t-il réagi, aux changements présentés ce matin par la direction de la multinationale québécoise.

Par voie de communiqué, Bombardier a annoncé ce matin que Pierre Beaudoin quitterait son poste de «président exécutif du conseil d’administration» de l’entreprise pour occuper à compter du 1er juillet, celui de «président non exécutif du conseil d’administration».

«Notre position demeure la même depuis le début, a déclaré M.Chartrand. Les hausses de rémunération des hauts dirigeants (de Bombardier) étaient inappropriées surtout dans le contexte de la participation des deux paliers de gouvernement dans l’entreprise.»

Cela étant, M. Chartrand a émis l'opinion que Pierre Beaudoin a servi de bouc émissaire au cours des derniers jours. «Les dirigeants de Bombardier ne sont pas les seuls à abuser sur le plan des rémunérations, a-t-il dit dans une déclaration écrite. Ce phénomène-là est un cancer généralisé. C’est un problème qui affecte toute la société et qui nuit à une saine répartition des richesses.»

Le syndicaliste a invité les élus à réfléchir à cette problématique, en ajoutant que le syndicat américain AFL-CIO dévoilait pas plus tard qu'hier que les grands patrons américains ont gagné 347 fois plus que leurs salariés de base. Et selon le Centre canadien des politiques alternatives au Canada les PDG d’ici gagnent 193 fois le salaire moyen des Canadiens, qui est établi à 49 510 $.

«Au Québec, nous avons des PDG comme Alain Bouchard (Alimentation Couche-Tard) qui gagne 403 fois le salaire de ses employés. Il y a beaucoup d’argent au Québec, mais de moins en moins dans les poches de travailleurs. Pour tous les employés permanents, les salaires ont augmenté de seulement 0,5 % par rapport à l'an dernier, moment où l'on était déjà dans un creux historique.»

Espérant que cette histoire de rémunération se termine au plus vite, le représentant de l’AIMTA a rappelé que des emplois de travailleurs étaient en jeu. «La dernière chose que nous voulons c’est que toute cette histoire vienne nuire à leurs emplois. En tant que représentant de ses travailleurs nous allons demeurer attentifs à cette situation tout en continuant de défendre leur droit.»

L'action de Bombardier a progressé de 7,80% aujourd'hui et a terminé la journée à 2,21$. Depuis le début de 2017, son titre a reculé de 0,11$, ou de 5,09%.

À (re) lire sur le même sujet: Bombardier: Pierre Beaudoin quitte son poste au CA, mais...

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