Les capitaux de risque étrangers fuient le Québec

Publié le 17/02/2009 à 00:00

Les capitaux de risque étrangers fuient le Québec

Publié le 17/02/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker
«La situation est alarmante, en particulier pour les entreprises québécoises en phase de démarrage», lance François Chaurette, coprésident de Réseau Capital et associé prinicipal chez Novacap.

Que s’est-il passé? «Les investisseurs étrangers – qui proviennent à 99% des Etats-Unis, et en majorité de la Nouvelle-Angleterre – ont retiré leur mise. C’est tout simplement l’effet de la récession et du manque de liquidités aux Etats-Unis qui se fait maintenant sentir au Québec», explique M. Chaurette.

Moins d’argent, moins de bénéficiaires

La fuite des capitaux de risque étrangers du Québec est symptomatique de la crise sévère qui frappe le secteur au Québec.

De manière générale, le montant des capitaux investis a chuté au Québec de 46% en 2008, à 349 millions de dollars, selon une étude Thomson Reuters menée pour le compte de l’association Réseau Capital. Et le nombre de sociétés québécoises financées par du capital de risque s’est élevé à 141, en baisse de 26%. C’est la pire performance depuis le milieu des années 90.

De plus, le Québec a représenté l’an dernier 26% de tous les investissements au Canada, au lieu de 31% en 2007. «Sans vouloir minimiser la chute, il convient toutefois de nuancer celle-ci en soulignant que l’on compare la situation actuelle à celle de 2007, qui a été la meilleure année depuis 2001», précise M. Chaurette.

L’avenir économique du Québec est en jeu

Les entreprises québécoises les plus touchées sont celles qui sont en phase de prédémarrage : elles n’ont touché que 3 millions de dollars l’an dernier, en chute de 66% en un an. Celles qui démarrent ont à peine été mieux soutenues, s’étant partagées 47 millions de dollars (-24%). Et celles qui sont considérées comme en croissance, au nombre de 44, ont dû se partager 100 millions de dollars, soit 57% de moins qu’en 2007.

«Cet indicateur est, selon moi, le plus inquiétant. Plus personne du secteur du capital de rsique n’encourage les entrepreneurs québécois qui veulent lancer un projet. Si la tendance se poursuit, c’est le développement économique du Québec qui va en pâtir, et pour longtemps», dit Kirk Falconer, directeur, recherche, investissement privé, de Thomson Reuters.

Qui mise encore sur les biotechs ?

Avec 112 millions de dollars, c’est moitié moins d’argent qu’en 2007 qui a été investi dans les entreprises québécoises de biotechnologie. Du coup, cette industrie a vu sa part des investissements diminuer à 32%, au lieu de 40% un an plus tôt. Et le secteur des technologies de l’information (TI) lui est passé devant, avec 157 millions de dollars et une part de 45% (33% en 2007).

«Les biotechs souffrent notamment d’avoir des cycles de production plus longs que d’autres secteurs. Il faut croire que des investisseurs ont perdu patience. Mais rien ne dit qu’ils ne reviendront pas, une fois la crise économique passée», dit M. Chaurette.

Justement, la dégringolade généralisée de 2008 risque-t-elle de se poursuivre? «Difficile à dire, mais je ne crois pas qu’une reprise significative puisse survenir avant 2010», dit M. Chaurette.

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