Le Bourget: commandes records pour les rivales de Bombardier

Publié le 19/06/2013 à 06:32, mis à jour le 19/06/2013 à 06:44

Le Bourget: commandes records pour les rivales de Bombardier

Publié le 19/06/2013 à 06:32, mis à jour le 19/06/2013 à 06:44

Embraer a frappé un grand coup au Bourget. Une commande d'envergure se fait toujours attendre pour Bombardier.

A côté des annonces tonitruantes d'Airbus et Boeing, des constructeurs moins connus comme la brésilienne Embraer et l'européenne ATR annoncent aussi des commandes géantes au Bourget pour assurer les lignes régionales. Faute d'annonces d'envergure, Bombardier est sur la touche en Bourse: l'action a perdu 3% mardi.

«Le marché des moyens et long-courriers a bien résisté à la crise. Mais tous les autres marchés, y compris celui des avions régionaux ont connu des temps difficiles», explique Nick Cunningham, analyste aéronautique chez Agency Partners.

Mais aujourd'hui «la production redémarre» sur ces segments malgré l'âpre concurrence de l'A320 d'Airbus et du 737 de Boeing, poursuit Christophe Menard, analyste chez Kepler Cheuvreux.

Selon le constructeur de turbopropulseurs (à hélices) ATR, il y a de nombreuses occasions à saisir en Asie et en Amérique du Sud, Indonésie et Brésil en tête. Et le constructeur européen de rappeler que 30% des passagers dans le monde (900 millions de personnes) voyagent sur des distances inférieures à 550 km, soit le rayon d'action des avions régionaux.

Résultat: des commandes géantes sont annoncées au salon du Bourget, ce qui est rare pour ce type de constructeurs.

Lundi, Embraer a fait carton plein avec sa nouvelle gamme d'avions à réaction E2 (jusqu'à 144 sièges) qui seront livrés dès 2018.

Plusieurs compagnies dont le transporteur régional américain SkyWest ou la société américaine de location d'avions ILFC ont manifesté leur intérêt pour 365 exemplaires de ces jets (100 commandes fermes, 215 intentions d'achats assorties de 50 options). Des contrats qui se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Timide Bourget pour Bombardier

Mardi, c'est l'européen ATR (Avion de transport régional) qui annonçait «l'une des plus grosses commandes jamais enregistrées» (plus de deux milliards de dollars).

C'est là aussi un loueur d'avions, le danois Nordic Aviation Capital (NAC), qui est à l'origine de cette commande portant sur 35 turbopropulseurs ATR-600 (jusqu'à 70 places environ), avec une option sur 55 autres.

Ces avions à hélices, perçus comme un peu désuets, font un retour spectaculaire depuis 2005 notamment parce qu'ils consomment moins, argument de choc pour les compagnies face au prix des carburants.

«On a beaucoup investi dans le design de la cabine. On veut casser cette image d'un avion qui serait pas aussi moderne ou aussi fiable que les autres», explique un porte-parole d'ATR.

«Et nos appareils ont un grand avantage par rapport à Bombardier qui tient au nombre d'opérateurs (180) qui le font voler dans 90 pays. Cela fait 180 occasions de location pour les sociétés de leasing», souligne-t-il.

En effet, à côté, Bombardier n'a «que» 50 clients dans 35 pays pour son turbopropulseur Q400 (70 à 80 sièges).

Et d'ailleurs, pour l'instant, Bombardier est le parent pauvre des commandes au Bourget. Sur le stand de la société montréalaise, on se défend: «on ne vient pas au Bourget pour annoncer des ventes mais pour montrer nos appareils».

Reste qu'à côté des méga-commandes d'Embraer et ATR, Bombardier a annoncé un seul modeste contrat sur le segment des avions commerciaux mardi avec Alaska Air Group, qui a transformé trois options sur le Q400 en commandes fermes et reconfirmé sept autres options.

Un contrat qui se chiffre à moins de 100 millions de dollars, selon les prix catalogue.

«Bombardier est un peu décevant, mais le salon n'est pas terminé et le constructeur est surtout attendu sur le CSeries», son nouveau moyen-courrier qui doit voler pour la première fois d'ici la fin juin pour une entrée en service en 2014, tempère Christophe Menard.

Le CSeries n'a pas encore annoncé de nouveau client, au-delà des 145 commandes fermes déjà recueillies, mais pourrait attendre le premier vol pour le faire, prédit l'analyste.

L'action de Bombardier a perdu près de 3% à 4,56$ mardi, pendant que les Bourses augmentaient. Le titre sera à surveiller mercredi. L'absence d'une annonce d'envergure pourrait l'affaiblir davantage.

À lire: Bombardier garde l'espoir de vendre son CSeries à EasyJet

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