"Après les deux mois de grève d'OC Transpo, on se demandait si on n'allait pas tout simplement fermer définitivement nos portes. On avait déjà licencié 35 pour cent de nos employés, a souligné Jean-Pierre Hot, un des gérants du restaurant de la rue York. Mais après la visite du président, c'est incroyable avec quelle rapidité les affaires ont repris."

Sans s'annoncer, M. Obama avait conclu sa visite officielle du 19 février dernier par une tournée du marché By. Son cortège s'est immobilisé quelques instants devant le Moulin de Provence et le chef d'Etat en a profité pour y acheter des biscuits au glaçage rouge et blanc en forme de feuilles d'érable. L'image a fait le tour du monde et l'Obama Cookie était né.

M. Hot se souvient que les premières semaines qui ont suivi la halte du charismatique président ont été extraordinaires au niveau des ventes de biscuits. Jusqu'à 8000 par semaine.

"Au début, on en vendait facilement de 700 à 1000 par jour. Et c'était sans compter les commandes spéciales qu'on recevait d'associations américaines", a expliqué le gérant.

En effet, les patrons du Moulin de Provence disent avoir reçu des commandes de groupes basés à New York et à Washington. Parfois jusqu'à 5000 biscuits d'un coup. "Il fallait leur faire parvenir dans des boîtes spéciales et prendre des arrangements particuliers (avec le service postal) pour assurer la livraison", a raconté la gérante Ailicea Gonzalez.

Le fameux biscuit était déjà le meilleur vendeur du Moulin de Provence même avant qu'il ne soit rebaptisé en l'honneur de M. Obama, a affirmé Mme Gonzalez.

Depuis, c'est devenu une véritable marque de commerce. Une affiche montrant le président américain tout sourire en achetant ses biscuits, placée bien en vue près de la porte du café, ça n'en prend pas plus pour faire tourner les têtes et inciter les touristes à entrer.

Le prix du biscuit est toutefois demeuré le même soit 2,25 $ l'unité plus taxes, malgré sa popularité, a souligné Mme Gonzalez.

L'Obama Cookie demeure en vogue, bien que ses ventes se soient estompées de moitié au cours des dernières semaines. Le Moulin de Provence affirme en vendre encore quelque 350 à 550 par jour.

Mme Gonzalez mise sur la venue de touristes américains à Ottawa, cet été, pour redonner un peu de souffle à l'Obamania des deux derniers mois.

Pour souligner la Confédération du Canada et le jour de l'Indépendance des Etats-Unis, les 1er et 4 juillet, le Moulin de Provence prévoit d'ailleurs décorer une fournée spéciale de biscuits aux couleurs des drapeaux canadien et américain.

Barack Obama a été élu à la Maison-Blanche, en novembre dernier, en promettant de relancer l'économie. Pour les patrons du Moulin de Provence, en tout cas, c'est mission accomplie.