La première dame de Desjardins, banquière et virtuose

Publié le 11/12/2008 à 00:00

La première dame de Desjardins, banquière et virtuose

Publié le 11/12/2008 à 00:00

Par François Rochon

La récipiendaire reçoit cet hommage avec l'humilité de ceux qui sont habitués aux honneurs et aux premières.

Jamais sans son calepin

Mme Leroux, 54 ans, a toujours été une pionnière. Comptable de formation, elle est la première femme nommée associée chez Ernst & Young, à l'âge de 34 ans. Plus tard, elle préside l'Ordre des comptables agréés, une première présidence féminine en près de 115 ans d'existence.

Sa victoire-surprise à la tête du mouvement coopératif lui a valu la publication de multiples portraits dans les médias.

"Conservatrice visionnaire, artiste rationnelle et fonceuse prudente", a dit d'elle, dans le magazine L'actualité, Charles Sirois, qui vient lui-même d'être nommé président du conseil de la Banque CIBC.

"Dynamique, passionnée et chaleureuse", souligne, pour sa part, Daniel McMahon, président et chef de la direction de l'Ordre des comptables agréés, dans la revue Commerce.

D'autres retiennent sa rigueur, son pragmatisme et son sens de l'organisation. "Je me promène avec un petit cahier dans lequel je note des réflexions ou les rencontres que je fais", nous dit-elle, brandissant l'objet pendant l'entrevue par vidéoconférence.

Invitée à se décrire elle-même, la femme d'affaires au sourire éclatant parle de son amour des gens, de son optimisme face à la vie et de son ardeur au travail.

Le blues de la businesswoman ? Elle ne connaît pas, car elle est une artiste accomplie. Sa virtuosité au piano a fasciné les journalistes. Tous ont souligné qu'elle avait fait le conservatoire.

Ses journées de pdg sont bien remplies, ponctuées d'allers-retours entre ses bureaux de Montréal et de Lévis, où se trouve le siège social de Desjardins. En dépit d'un agenda surchargé, la mère de famille prend le temps, à son réveil, de planifier la journée d'école avec sa fille Anne-Sophie, 12 ans.

L'ancienne cadre de la Banque Royale et de Quebecor reste une outsider. Entrée chez Desjardins sur le tard, elle a d'abord occupé la vice-présidence de la division assurances, en 2001, avant de devenir chef de la direction financière du Mouvement, en 2004.

"J'apporte une expertise complémentaire. Ailleurs, j'ai travaillé au Canada et avec des sociétés internationales", dit celle qui se donne comme objectif de faire croître Desjardins en Ontario. La proportion des revenus réalisés hors Québec atteint 22 %. Mme Leroux vise 50 %.

Son élection ne doit absolument rien à la chance. Elle s'y est investie avec l'énergie que ses collaborateurs lui connaissent au travail.

Son oreille de musicienne, elle s'en est servie pour écouter. Elle a appelé personnellement une, deux, voire jusqu'à trois fois tous les membres du collège électoral qui ont accepté d'être sollicités.

Le retour en force de l'épargne

De cette consultation, elle a retenu un grand désir de décentralisation des décisions de la Fédération vers les caisses populaires, cheville ouvrière de l'institution de Lévis.

Elle a de plus annoncé la tenue d'un congrès d'orientation, en 2009. "Au-delà d'avoir les bonnes stratégies, le rôle des dirigeants est de susciter une grande mobilisation du personnel. Ça nécessite une entreprise qui a une âme pour mobiliser les gens", dit-elle. La nouvelle patronne a formé 10 équipes multidisciplinaires de réflexion pour garder cette âme en vie. Parmi les thèmes abordés, le retour en force de l'épargne occupera une place de choix au congrès.

"La mission de départ des caisses, si on retourne en 1900, était fondamentalement de favoriser l'épargne", rappelle la dirigeante, alors que la crise du crédit fait rage.

Elle se dit également prête à discuter de la pertinence de la direction unique, la chef de la direction présidant également le conseil d'administration.

Quant à son rôle de modèle auprès des prochaines générations, elle croit que son élection aura un effet d'entraînement sur la place des femmes en entreprise, dans les conseils d'administration en particulier. Les caisses populaires devront donner l'exemple à ce chapitre.

Au Québec, le successeur d'Alphonse Desjardins est une personnalité publique et ses opinions font les manchettes.

Quelle est l'urgence dans le contexte économique actuel, selon elle ? "L'urgence est à la concertation et à la coopération. Au-delà des rivalités, le moment est venu de se serrer les coudes et de travailler ensemble", dit-elle. Un message qui a toutes les apparences d'un appel du pied à la classe politique.

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