IAG finalise une grosse commande d'avions Boeing, bouffée d'air pour le constructeur

Publié le 19/05/2022 à 11:31

IAG finalise une grosse commande d'avions Boeing, bouffée d'air pour le constructeur

Publié le 19/05/2022 à 11:31

Par AFP

Les avions doivent être livrés entre 2023 et 2027. (Photo: 123RF)

Londres — Le transporteur britannique IAG, maison mère de British Airways et Iberia notamment, a annoncé jeudi la finalisation d'une commande de 50 Boeing 737 MAX avec 100 autres en option, un signal de confiance envers l'avionneur américain qui traverse une période de turbulences.

Au prix catalogue, les 50 appareils coûtent 6,25 milliards de dollars américains, mais IAG précise dans son communiqué avoir bénéficié d'une ristourne «substantielle».

Le transporteur a, dans le détail, commandé 25 appareils 737-8-200, d'une capacité maximale de 200 sièges, 25 avions 737-10, pouvant transporter jusqu'à 230 passagers, et posé une option sur 100 appareils supplémentaires. 

Les avions doivent être livrés entre 2023 et 2027.

«Ces nouveaux appareils de dernière génération sont plus économes en carburant que ceux qu'ils remplacent et s'inscrivent dans le cadre de notre engagement d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050», a commenté Luis Gallego, directeur général d'IAG, dans le communiqué.

Il y a près de trois ans, avant la pandémie de COVID-19, Boeing avait annoncé au salon du Bourget avoir reçu une lettre d'intention d'IAG portant sur 200 MAX, en pleine crise pour le constructeur après deux écrasements aériens de ce modèle d'appareils.

«Cette commande parle plus des problèmes du secteur que d'autre chose», a estimé Michael Hewson, analyste de CMC Markets interrogé par l'AFP.

IAG, également maison mère de Vueling ou Aer Lingus, «obtient un rabais pour remplacer ses vieux appareils plus consommateurs de carburant et Boeing parvient ainsi à écouler des 737-MAX (…) dans la foulée de deux écrasements aériens qui ont sali sa réputation», ajoute-t-il.

 

«Fortement revu à la baisse»

Boeing a de fait connu deux années de disette liées à la pandémie et aux déboires du 737 MAX. 

Ce modèle phare du groupe reprend graduellement du service depuis fin 2020, après avoir été cloué au sol pendant vingt mois à la suite de deux accidents mortels rapprochés. 

Mais le constructeur peine encore à faire remonter la production à pleine puissance et à livrer rapidement les appareils. 

Le groupe fait aussi face à d'autres déconvenues, dont la suspension depuis un an des livraisons du long-courrier 787 Dreamliner, en proie à d'importants problèmes de production depuis la découverte de vices de fabrication à l'été 2020. 

Boeing a par ailleurs dû de nouveau repousser, à 2025, les premières livraisons du 777X — le plus gros biréacteur au monde lancé en 2013 — pour satisfaire à de nouvelles exigences réglementaires.

Son principal concurrent Airbus engrange pendant ce temps-là les commandes, y compris auprès de clients jusqu'alors fidèles à Boeing.

Le groupe américain a été sévèrement critiqué lundi par le patron de la compagnie européenne Ryanair, Michael O'Leary, selon qui la direction de Boeing «court comme un poulet sans tête, incapable de vendre des avions». 

«Même les avions qu'ils livrent, ils ne sont pas en mesure de les livrer à temps», a-t-il critiqué lors d'une conférence téléphonique: Ryanair a dû réduire son programme de vols pour les prochains mois faute d'avoir réceptionné à temps certains avions. 

Les commandes ont quand même commencé à rebondir depuis 2021, avec par exemple en mars celle de 20 appareils 737 MAX par la nouvelle compagnie caribéenne Arajet ou en janvier la commande de 36 exemplaires de la version cargo du 777X par Qatar Airways. 

L'accord avec IAG «a mis du temps à voir le jour et a été fortement revu à la baisse, mais représente un coup de fouet pour la compagnie qui a traversé des turbulences sur son carnet de commandes, des retards de production, des inquiétudes sur sa chaîne de production et l'inflation», résume Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.

C'est également une marque de soutien au 737-10, un appareil qui n'a pas encore été certifié par les autorités américaines alors même que doit entrer en vigueur à la fin de l'année une nouvelle norme sur les alertes dans le cockpit.

L'accord reflète aussi la reprise de la demande pour les voyages en avion, remarque Mme Streeter.

IAG «s'attend à ce que les ventes de billets soient dynamiques, surtout sur les courts trajets, donc le renouvellement de la flotte est une priorité, mais avec ses niveaux de dette élevés, la compagnie adopte une approche plus prudente, en ramenant la commande initialement prévue de 200 appareils à 50, avec le potentiel de l'augmenter», détaille l'analyste.

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