Harper devrait rester à la tête d'un gouvernement minoritaire

Publié le 14/10/2008 à 00:00

Harper devrait rester à la tête d'un gouvernement minoritaire

Publié le 14/10/2008 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Dans ce contexte difficile, le Premier ministre conservateur Steven Harper devrait conserver son poste mais il risque fort de ne pas obtenir ce mardi la majorité qu'il convoitait en convoquant des élections législatives anticipées.

Les derniers sondages comme les analystes politiques prévoyaient un nouveau gouvernement minoritaire pour M. Harper, qui espérait obtenir avec ce scrutin un mandat clair, c'est-à-dire 155 des 308 sièges de la chambre des Communes. Depuis 2006, son pouvoir est en effet précaire puisqu'il doit composer avec l'opposition pour faire adopter les lois.

En ces temps de marasme financier à l'échelle mondiale, il paie d'une certaine manière sa lenteur de réaction à la crise des marchés financiers. Son attentisme pourrait lui avoir coûté la majorité. "Il semble avoir manoeuvré pour se mettre en position de conserver le pouvoir, mais il ne sera pas en mesure de mettre en oeuvre son programme", analyse Robert Bothwell, directeur du programme de relations internationales à l'université de Toronto.

Les sondages donnaient raison à M. Harper en début de campagne en lui prédisant une majorité parlementaire. Mais le Premier ministre a semble-t-il inversé cette tendance favorable en affirmant, au cours d'un débat, que les Canadiens n'étaient pas inquiets pour leur emploi et leurs crédits. Quelques jours plus tard, il qualifiait de "bon marché" les actions en bourse. Et la principale place boursière du Canada enregistrait sa pire semaine en 70 ans.

Le chef des conservateurs a depuis tenté de redresser la barre, assurant comprendre les préoccupations de ses concitoyens et comparant la situation économique de son pays à celle du voisin américain.

"Les Américains sont en déficit. Nous sommes bénéficiaires. Les Américains contractent des dettes. Nous réduisons notre dette", a-t-il fait valoir, promettant que le Canada serait épargné par la crise qui frappe les Etats-Unis et l'Europe. Reste que son gouvernement a annoncé la semaine dernière qu'il rachèterait aux banques canadiennes quelque 21 milliards de dollars de crédits hypothécaires douteux.

Selon les observateurs, le Premier ministre voulait se faire réélire avant la présidentielle américaine de novembre, susceptible d'amener un démocrate à la Maison Blanche et donc de donner l'idée aux quelque 23 millions d'électeurs canadiens de se choisir un moins conservateur que lui. Mais, entre-temps, la crise financière a éclaté et compliqué le jeu pour M. Harper.

Selon le dernier sondage Harris-Decima pour La Presse Canadienne, le Parti conservateur, avec 34% des intentions de vote, possède une avance de neuf points sur son rival le Parti libéral (centre, 25%), qui devance le Nouveau Parti démocratique (gauche, 19%). Le Bloc québécois (indépendantiste) est à 11%, et le Parti vert à 9%.

A la veille du scrutin, Stephen Harper s'est lancé dans un périple-éclair à travers tout le Canada, cherchant à rassembler des voix de dernière minute. Son rival du Parti libéral, Stéphane Dion, a lui aussi traversé le pays d'est en ouest à bord de son avion.

Pour son dernier jour de campagne, M. Harper a pris bien soin de se démarquer de George W. Bush. "Le principal job du prochain Premier ministre du Canada est de protéger l'économie de ce pays, nos salaires, notre épargne, nos emplois, en ces temps d'incertitude économique généralisée", a-t-il déclaré sur l'Ile-du-Prince-Edouard, avant de s'envoler pour Vancouver, sur la côte Pacifique, et de finir sa tournée-express à Calgary, dans l'Alberta.

Face à lui, le libéral Stéphane Dion, ancien ministre de l'Environnement, est attaqué avec virulence sur son projet controversé de taxe sur le carbone, qui, selon les conservateurs, augmenterait le coût de l'énergie. En outre, ce Québécois a du mal à communiquer avec les électeurs en anglais.

Au Nouveau-Brunswick, M. Dion a une nouvelle fois demandé aux électeurs qui seraient tentés de voter pour le NPD et le Parti vert de se rallier au Parti libéral, les exhortant à un "vote de conviction". S'il a admis que les Canadiens comprenaient mal son "Tournant vert", il en a rejeté le blâme sur Stephen Harper, l'accusant de mentir sur le projet environnemental libéral.

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