Forêt: les industries québécoises et ontariennes au front

Publié le 17/03/2009 à 00:00

Forêt: les industries québécoises et ontariennes au front

Publié le 17/03/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Le Canada est notamment sommé de verser 68 millions $ en amende à son voisin américain pour avoir dépassé ses quotas d'exportation.

Dans une rare conférence de presse conjointe, le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ) et l'Ontario Forest Industries Association (OFIA) ont demandé, mardi, qu'Ottawa négocie jusqu'au bout avec Washington pour trouver une autre façon de régler cette amende que par l'imposition d'une taxe à l'ensemble des compagnies exportatrices. Dans son jugement rendu le 26 février, le tribunal de Londres a imposé une taxe supplémentaire de 10 pour cent aux exportateurs tant que le montant de 68 millions $ ne sera pas entièrement récupéré.

"On est à l'agonie, on est à veille de passer aux soins palliatifs. S'ils arrivent avec leur taxe de 10 pour cent, je peux vous dire qu'il y en a qui vont être dans la chambre des mourants", a insisté le président du CIFQ, Guy Chevrette.

Les deux associations croient que c'est au gouvernement fédéral de régler la note. Si elle est imposée malgré tout à l'industrie, le CIFQ et l'OFIA préféreraient que les compagnies fautives paient leur juste part plutôt que soit imposée une taxe à l'aveuglette aux prochaines entreprises du secteur exportant vers les Etats-Unis.

Si ce n'était pas le cas, ce serait les compagnies en meilleure santé qui risqueraient de se retrouver le bec à l'eau.

"On pénaliserait les compagnies qui sont parvenues à survivre à la période la plus difficile de l'histoire du secteur forestier. Ces entreprises sont pourtant celles que vous souhaitez voir opérer dans votre province, (...) celles qui sont compétitives", a indiqué la président de l'OFIA, Jamie Lim.

Pour l'instant, les deux associations espèrent que le gouvernement fédéral haussera le ton.

"Je ne sais pas s'ils (nous) défendent mal ou s'ils ne savent pas se défendre, interprétez-le comme vous voudrez. Moi, je peux vous dire qu'on ne sent pas une fièvre bien bien forte (...)", a laissé tomber M. Chevrette.

En fin d'après-midi, M. Chevrette a eu un entretien téléphonique avec des hauts fonctionnaires du ministère du Commerce international qui lui auraient indiqué que plusieurs scénarios étaient envisagés, dont celui de régler carrément la note.

Garanties de prêts

En plus de faire face à cette amende élevée, le secteur forestier a également un problème d'accès au crédit selon M. Chevrette, qui réclame, aux côtés du Bloc québécois, des garanties de prêts pour l'industrie. Le gouvernement conservateur plaide pour sa part que les garanties de prêts contreviendraient aux accords canado-américains sur le libre-échange et le bois d'oeuvre.

M. Chevrette a affirmé avoir fait parvenir mardi aux ministres fédéraux Denis Lebel et Jean-Pierre Blackburn un avis juridique faisant valoir le contraire. Il prétend que ce serait d'ailleurs à la demande de ces ministres qu'il aurait consulté une firme d'avocats; MM Lebel et Blackburn lui ayant confié la semaine dernière qu'ils souhaitaient un document écrit sur le sujet.

Selon cet avis du groupe Fraser-Milner-Casgrain, l'Accord sur le bois d'oeuvre signé en 2006 n'empêcherait pas les gouvernements d'offrir des garanties de prêts aux compagnies qui en ont besoin.

Au bureau du ministre Lebel, on a affirmé ne pas avoir reçu l'avis juridique envoyé par courriel le jour même par M. Chevrette. Personne au bureau du ministre Blackburn n'a été en mesure de confirmer ou non l'existence d'un tel courriel.

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