Bombardier: stupeur et inquiétude à Belfast

Publié le 02/05/2019 à 14:11

Bombardier: stupeur et inquiétude à Belfast

Publié le 02/05/2019 à 14:11

Les unités de productions de Bombardier à Belfast sont à vendre. Photo: Bombardier

L’annonce par Bombardier de la mise en vente de ses installations de Belfast, en Irlande du Nord, promet de provoquer de vives réactions au Royaume-Uni, toujours plongé dans les tumultes du Brexit.

Avec quelque 3 600 travailleurs à son service, Bombardier est présentement le plus important employeur d’Irlande du Nord. Ces derniers oeuvrent en outre à la fabrication de pièces destinées au A320 d’Airbus, aux avions d’affaires de Bombardier (Learjet, Global, etc.), de même qu’à l’assemblage des ailes du CSeries, devenu A220 depuis sa cession au géant européen. 

« L’annonce d’aujourd’hui sera un choc pour toute la main-d’œuvre de Bombardier en Irlande du Nord », a déjà réagi Jackie Pollock, un représentant syndical de la Unite Trade Union. Le gouvernement britannique doit travailler au maintien de ces emplois. Bombardier est simplement trop importante pour l’économie de l’Irlande du Nord pour espérer moins.»

À (re)lire: Restructuration chez Bombardier et ventes d'actifs en Irlande et au Maroc

Il faut dire que l’annonce de l’avionneur, présent en Irlande du Nord depuis l'acquisition de Short Brothers dans les années 1980, survient à un moment particulièrement sensible du débat sur le Brexit au Royaume-Uni. Dans l’heure suivant la diffusion du communiqué de l’avionneur québécois, la plupart des principaux journaux londoniens, du Gardian au Financial Times, ont traité la nouvelle avec l’importance que mérite une telle annonce pour le pays.

Ce faisant, ils n’ont pas non plus manqué de rappeler les prises de positions récentes de Bombardier sur la question du Brexit. Ces derniers temps, la direction de l’entreprise avait, à plusieurs reprises, mis en garde la population des «conséquences sérieuses» que pourraient entraîner son retrait de l’Union européenne (UE). 

Brexit en cause?

En aucun moment, ce jeudi matin, le pdg de Bombardier, Alain Bellemare, n’a fait mention d’incertitudes entourant le Brexit pour justifier sa décision de se départir de ses activités irlandaises. En réponse aux questions des analystes, il a plutôt confirmé que ces activités irlandaises étaient profitables pour l’avionneur, mais que l’unité d'activité (Aérostructure) à laquelle appartiennent les installations de Belfast ne faisaient plus partie des priorités de l’entreprise.

Qu’à cela ne tienne, la décision de l’avionneur promet de nourrir l’inquiétude de la population de cette province au sujet de son avenir économique, a soutenu jeudi le Financial Times. C’est qu’un autre grand employeur de l’endroit, le chantier maritime Harland & Wolff, est également à vendre. La construction de son dernier navire date de 2003… et l'entretprise se contente depuis de services d’entretien aux navires existants.

Cherchant à éviter que la province ne sombre dans plus de déprime, le bureau de la première ministre Theresa May a cherché à se faire rassurant, soutenant qu’il s’agissait d’une décision «stratégique» pour Bombardier et que la vente de ses actifs ne signifiait pas la fin de ses opérations pour autant. «L’entreprise a un carnet de commande bien garni et ne s’attend pas à des mises à pied dans l’avenir», a indiqué son porte-parole.

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