Bernard Mooney : Le huard et le placement aux États-Unis

Publié le 03/02/2009 à 00:00

Bernard Mooney : Le huard et le placement aux États-Unis

Publié le 03/02/2009 à 00:00

Voilà ce qu’un lecteur me demandait récemment. Et c’est une très bonne question, d’une part parce qu’elle touche plusieurs investisseurs et d’autre part, parce qu’elle est très difficile.

Lorsque vous achetez le titre XZZ aux Etats-Unis à 100$US, il vous faut débourser actuellement 125$ CA. Or, si le dollar canadien s’apprécie soudainement, vous perdrez. Ainsi, pour poursuivre l’exemple précédent, si notre dollar revient à la parité (et que le titre reste à 100$US), votre perte sera de 25$ (20% de votre capital).

C’est la théorie. En pratique, le dollar canadien ne se réveillera pas soudainement à 1$US.

Loin de moi l’idée de me penser capable de prédire les fluctuations du dollar. J’en suis incapable et je vous recommande aussi de reconnaître votre impuissance à cet égard. Ceci dit, on pouvait tout de même dire qu’à 1,07$US, au-dessus de la parité, notre dollar était surévalué. Et à 0,80$US, il n’est plus surévalué.

À long terme, je dirais qu’il vaut aux alentours de 0,85 $US à 0,88$ US (méfiez-vous de la précision en finance comme des coquerelles). Ce qui veut dire qu’actuellement, vous avez une possibilité de perte d’environ 5 à 8 sous.

Si vous faites vos placements dans une perspective à long terme (disons cinq ans), vous avez donc une idée de l’impact annuel sur vos rendements qui pourrait provenir des fluctuations de la devise (maximum de 10% total sur 5 ans, soit 2% par année en moyenne).

L’autre facteur à tenir compte, ce sont les frais cachés des transactions dans d’autres devises. Lorsque vous achetez des actions US, par exemple dans votre compte REER, votre courtier vous charge au moins 2% de frais pour la conversion de devises (commission incluse dans le taux de change et que vous ne voyez pas). Si vous revendez vos actions le lendemain, vous verrez très bien l’impact car un autre 2% sera chargé, ce qui vous fera perdre environ 5%.

C’est pourquoi ce genre de placement a avantage à être à long terme (également, les erreurs de placement sont plus coûteuses).

Enfin, je recommande à tous les investisseurs québécois d’avoir une bonne dose de titres américains en portefeuille, pour des raisons de saine diversification (et de choix car le choix ici de sociétés intéressantes est plus limité). Si vous n’avez aucun titre US, ne vous laissez pas déranger par l’impact possible des devises et achetez progressivement.

Par contre, si vous avez déjà une bonne partie de votre actif aux Etats-Unis, vous pouvez privilégier pour l’instant le Canada car il commence à être un marché plus intéressant.

Ce n’est pas une réponse simple (je vous avais prévenu), mais plusieurs nuances s’imposent.

Qu’en pensez-vous ?



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