American Airlines sous la protection des tribunaux

Publié le 29/11/2011 à 08:45, mis à jour le 29/11/2011 à 16:32

American Airlines sous la protection des tribunaux

Publié le 29/11/2011 à 08:45, mis à jour le 29/11/2011 à 16:32

Par AFP

Photo : Bloomberg

La compagnie aérienne American Airlines a déposé le bilan mardi pour accélérer une restructuration devenue indispensable alors que ses pertes s'accumulaient et sa compétitivité s'amenuisait.

La faillite de la compagnie de Fort Worth, près de Dallas au Texas (sud des Etats-Unis), était "devenue souhaitable", estime Richard Aboulafia, du cabinet de conseil spécialisé Teal Group.

Pour la maison de courtage Sterne Agee, c'est une décision "stratégique" et "logique vu la récente envolée des prix du carburant, l'exode récent de voyageurs d'affaires vers les compagnies rivales et le retard dans les négociations salariales avec les syndicats".

Vu qu'AMR, la maison mère du transporteur, "n'était jamais passée par le dépôt de bilan contrairement à ses rivales, elle était coincée par des accords salariaux qui lui donnaient un désavantage compétitif important", renchérit M. Aboulafia.

"Nous devons nous attaquer à notre structure de coûts, y compris salariaux", devenue "intenable", a admis Thomas Horton, jusqu'ici directeur financier d'American et qui sera chargé d'en piloter le redressement après l'éviction du PDG Gerard Arpey, également annoncée mardi.

Au troisième trimestre, AMR, très endettée, avait enregistré une perte plus accusée que prévu de 162 millions de dollars. C'était son quatrième trimestre consécutif "dans le rouge".

Ses liquidités de plus de 4 milliards de liquidités devraient toutefois lui permettre de poursuivre ses activités normalement pendant sa restructuration.

Ses pilotes refusaient jusque là de nouveaux sacrifices financiers, estimant en avoir assez fait lors d'une précédente crise, en 2003, lorsque le groupe était encore le numéro un mondial du secteur.

Le principal syndicat de pilotes de la compagnie, l'APA, a qualifié la faillite d'AMR de nouvelle "sombre", et a averti ses membres de "changements importants (à venir) dans les activités de la compagnie et dans (leur) contrat".

Le syndicat TWU, qui représente la majorité des employés de la compagnie, a prévenu que les négociations avec la direction seraient "longues et féroces".

A l'aéroport de Dallas, principal "hub" d'AMR, Travis, un bagagiste, jugeait le moment de cette faillite particulièrement inopportun: "c'est la saison des vacances de Noël, American vient de commander 400 nouveaux avions et maintenant ils font faillite?".

Shelly, hôtesse de l'air, déplorait "une tactique pour obtenir de nouvelles concessions".

Outre les coûts salariaux, American devrait réduire la voilure en termes de flotte et de réseau. M. Horton avait déjà indiqué le mois dernier que la compagnie baisserait ses capacités d'environ 3% d'ici la fin de l'année.

Le groupe n'a cependant rien dit du devenir de la commande géante de 460 moyens courriers (260 Airbus A320 et 200 Boeing 737) annoncée en juillet. Il mentionne simplement que ses fournisseurs seront payés "entièrement et à l'heure dite" grâce son abondante trésorerie.

"Cela ne devrait pas remettre en cause les commandes passées dans la mesure où la compagnie a besoin de renouveler sa flotte et à ce titre, les (moyen-courriers) A320neo lui permettraient d'économiser 15% de carburant", a assuré à l'AFP une source proche d'Airbus.

Depuis le début de la crise fin 2008, les compagnies rivales d'American Airlines ont renforcé leur rentabilité et leur réseau en fusionnant, à l'instar de Delta et Northwest ou d'United et Continental, ce qu'AMR ne pouvait faire vu la lourdeur de ses coûts. AMR pourrait envisager à son tour un rapprochement, avec US Airways notamment.

En Bourse, l'action d'AMR était tombée à 34 cents en matinée, en chute de 79%, et la capitalisation du groupe ne valait plus que 120 millions de dollars. Sans surprise, les agences Standard and Poor's et Moody's ont abaissé leurs notes d'AMR à "D", signifiant le défaut de paiement.

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour à 18:12 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour à 18:32 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.