Aérospatiale: Jean Charest opte pour du lobbying au grand jour

Publié le 13/11/2019 à 06:45

Aérospatiale: Jean Charest opte pour du lobbying au grand jour

Publié le 13/11/2019 à 06:45

Par La Presse Canadienne

En termes de conseils à donner au gouvernement Trudeau, l'ancien premier ministre Jean Charest ne s'y fera pas prendre deux fois.

Accusé il y a quatre ans d'avoir fait du lobbying illégal dans le dossier d'Énergie Est _ accusation pour laquelle il a été blanchi par la commissaire fédérale au lobbying _, M. Charest fera part, mercredi, à Ottawa, de ses recommandations pour la formation du nouveau cabinet devant un parterre de clients et de journalistes à quelques pas du Parlement canadien.

Il prononcera le discours principal du Sommet de l'aérospatiale canadienne à titre de porte-parole de l'industrie, à une semaine de l'assermentation du conseil des ministres du gouvernement Trudeau réélu et minoritaire.

«On est opportunistes, dans le bon sens du mot, c'est-à-dire que le gouvernement sera bientôt formé, il y aura un discours du Trône... c'est ça, la politique», raconte-t-il à l'autre bout du fil, lors d'un entretien avec La Presse canadienne.

Lors de ce discours, M. Charest demandera au premier ministre Justin Trudeau de donner un «rôle accru» à son futur ministre du Commerce international, afin qu'il fasse la promotion de l'industrie à l'étranger et des investissements dans le secteur de l'aéronautique et l'aérospatiale.

M. Charest est d'avis que ce rôle peut être précisé dans la lettre de mandat du ministre.

Il compte aussi suggérer la nomination d'un ministre fédéral responsable de la formation afin de lutter contre la grave pénurie de main-d'oeuvre qui sévit au Québec entre autres. À son avis, Ottawa peut "très bien" jouer un rôle de coordination à ce sujet, tout en respectant les compétences des provinces.

M. Charest dit qu'il n'a pas directement communiqué avec le bureau du premier ministre pour lui faire part de ses suggestions.

Dans les quatre dernières années, c'est le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, qui s'occupait des dossiers liés à l'industrie aérospatiale canadienne.

Sans le viser précisément, M. Charest estime que les différents paliers de gouvernements ont «tenu pour acquis» les secteurs de l'aéronautique et de l'aérospatiale dans les dernières années et qu'ils n'ont pas été «suffisamment à l'affût des changements que nous vivons».

Il croit donc qu'il «faut agir maintenant» et être en amont des changements dans l'industrie. «Il ne faut pas attendre d'avoir soif pour construire le puits!» illustre-t-il.

Un récent rapport de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA) prévenait d'ailleurs qu'une "tempête sans précédent pourrait frapper l'industrie, et ce, très prochainement" si rien n'est fait pour remplacer la main-d'oeuvre qui approche de l'âge de la retraite.

La moitié des activités du secteur aérospatial canadien se trouvent au Québec, mais M. Charest refuse de voir dans son offensive une façon de favoriser la province au détriment d'une autre.

«Il ne faut pas tomber dans le piège de ceux qui voient là-dedans un sujet qui divise, alors que c'est exactement le contraire. Le secteur de l'aérospatiale est très présent en Ontario, très présent dans l'ouest», assure-t-il, en mentionnant l'entreprise Viking, en Colombie-Britannique, qui a fait l'acquisition des fameux Canadair conçus par Bombardier.

Justin Trudeau procédera à l'assermentation de son nouveau conseil des ministres le 20 novembre. Il devrait commencer ses appels aux heureux élus dans les prochains jours. La Chambre des communes est convoquée pour le 5 décembre.

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