Le prix médian d’une maison unifamiliale s’est chiffré à 375 000 $ en janvier au Québec, comparativement à 340 000 $ pour un appartement en copropriété. (Photo: 123RF)
BILLET. Ouf! Ce que les choses peuvent parfois changer en seulement une année dans le monde de l’immobilier! Il y a un an, voulant devancer les hausses de taux d’intérêt, les acheteurs étaient légion et devaient se battre à coup de surenchères pour acquérir la propriété convoitée.
Aujourd’hui, ce sont les effets des hausses de prix et des multiples augmentations des taux d’intérêt annoncées tout au long de 2022 et en janvier qui semblent faire fuir les premiers acheteurs essentiels au dynamisme du marché de l’immobilier résidentiel.
Des chiffres de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) montrent d’ailleurs un recul du nombre de transactions de 33% sur un an entre les mois de janvier 2022 et 2023 dans toute la province, et un bond de 47% des inscriptions en vigueur.
Le prix médian d’une maison unifamiliale s’est chiffré à 375 000 $ en janvier au Québec, comparativement à 340 000 $ pour un appartement en copropriété.
Après avoir discuté avec un courtier de l’entreprise Multi-Prêts Hypothèques, j’ai tenté de savoir quel serait le montant maximal qu’un premier acheteur pouvait obtenir avec un salaire brut de 100 000$, si ce dernier ne possédait aucune dette, avait une bonne cote de crédit (supérieure à 680) et pouvait utiliser un montant de 35 000$ par le régime d’accession à la propriété (RAP) comme mise de fonds pour l’achat d’une maison unifamiliale ou d’un appartement en copropriété.
On m’a répondu que selon les meilleurs taux fixes actuellement en vigueur (4,59% pour un prêt de cinq ans) et en tenant compte des normes de qualification des acheteurs, le montant maximal était approximativement de 440 000 $. Moins le montant du RAP, on arrive avec un prêt de 405 000 $, auquel il faut ajouter une assurance de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) équivalant à 4% du prêt, soit 16 200 $. À la fin, le prêt serait donc de 421 200 $ et devrait être remboursé par des paiements mensuels de 2352$.
On parle bien sûr d’un endettement maximal. Tout nouvel acheteur se retrouvant dans cette situation vivrait pour rembourser son prêt hypothécaire, sans oublier qu’il lui faudrait aussi payer les taxes municipales et scolaires, le chauffage et l’électricité, les assurances, les frais de copropriété…
Bien sûr, les couples peuvent jumeler leurs salaires pour obtenir des prêts plus importants et le CELI peut aussi être mis à contribution.
Dans une économie où l’inflation progresse plus rapidement que le revenu disponible, il est facile de comprendre pourquoi les premiers acheteurs sont moins nombreux sur le marché en ce moment qu’il y a un an.
Au-delà des maisons unifamiliales et des appartements en copropriété, l’immobilier est aussi composé de propriétés à revenus et de résidences secondaires destinées à la location à court terme. L’immobilier peut-il encore constituer un investissement valable? Pour savoir quel est le portrait de la situation dans ces secteurs, rendez-vous à la page 12.