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Vaccins: les entreprises doivent mettre la main à la pâte

La Presse Canadienne|Publié le 19 mars 2021

Vaccins: les entreprises doivent mettre la main à la pâte

En début de journée, M. Dubé avait annoncé que toutes les personnes âgées de 65 ans et plus pouvaient maintenant prendre rendez-vous pour se faire vacciner. (Photo: Paul Chiasson pour La Presse canadienne)

Pour être en mesure d’administrer plus de 70 000 doses par jour en période de pointe, Québec se tourne vers les grandes entreprises, qui semblent prêtes à mettre la main à la pâte et participer à l’effort de vaccination contre la COVID-19. 

Il devrait ainsi y avoir entre 20 et 50 pôles mis sur pied entre les mois de mai et juin pour vacciner des travailleurs et leurs familles ainsi que les communautés locales. 

Ce type de collaboration constitue une première, a estimé vendredi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, en lançant son appel à la mobilisation des grandes entreprises. 

« Dans une guerre, d’autres personnes doivent également prendre le relais », a-t-il expliqué en conférence de presse, accompagné du directeur de la campagne de vaccination au Québec, Daniel Paré, au siège social du spécialiste des simulateurs de vol et de la formation CAE, situé dans l’arrondissement montréalais de Saint−Laurent. 

Le rôle du secteur privé sera complémentaire et vise à offrir un peu de répit au réseau de la santé qui demeure fragile, a expliqué M. Dubé. Toutes les personnes âgées de 65 ans et plus peuvent maintenant prendre rendez−vous pour se faire vacciner, mais d’autres catégories d’âge doivent s’ajouter. 

Québec a promis que les Québécois qui le souhaitent pourront obtenir une première dose d’ici le 24 juin. Puisque la cadence de vaccination devra s’accélérer, les entreprises ainsi que les pharmaciens pourront répondre à la demande. 

Une entreprise qui sera sélectionnée devra prendre l’engagement de vacciner entre 15 000 et 20 000 personnes au cours d’une période s’échelonnant entre 10 et 15 semaines. Il y a ainsi 500 000 personnes qui pourraient être vaccinées par le secteur privé.

Les entreprises qui lèveront la main verront Québec offrir les doses, les seringues, les aiguilles et le matériel de protection, mais le privé devra assumer le reste de la facture − comme la rémunération du personnel responsable de vacciner. 

Déjà, CAE a l’intention de mettre sur pied un pôle, à ses frais, dans ses installations. 

« Chaque année, nous vaccinons nos employés contre la grippe, a expliqué son président et chef de la direction, Marc Parent, en point de presse. C’était naturel de le faire pour cette campagne. On a l’expertise, les ressources et les installations. » 

En assurant que l’ordre de priorité de la santé publique serait respecté, il a ajouté que son entreprise serait prête pour la vaccination vers Pâques. 

Au cours d’un entretien téléphonique, M. Parent a dit avoir sollicité de grandes entreprises comme Bombardier, Airbus, Pratt & Whitney Canada et Cascades. Le nom de Rio Tinto a aussi été mentionné en point de presse. 

Pour contribuer à la vaccination, les entreprises devront disposer d’un espace intérieur ou extérieur d’au moins 10 000 pieds carrés, d’un accès pour les personnes à mobilité réduites, d’une connexion Wifi et d’un espace de stationnement « suffisant ». Les compagnies pourraient également épauler les établissements de santé en offrant du personnel vaccinateur et d’autres services, comme la sécurité, la logistique et l’entretien ménager. 

Les soumissions d’entreprises intéressées seront reçues jusqu’à la fin du mois de mars et les sites de vaccination dans le secteur privé devraient être désignés vers le 5 avril. 

Dans un communiqué, la Fédération des chambres de commerce du Québec a dit avoir déjà identifié plus de 750 entreprises à travers la province prêtes à collaborer d’une façon ou d’une autre. 

Pour sa part, la présidente-directrice générale de Manufacturier et exportateurs du Québec, Véronique Proulx, a relaté, au bout du fil, que plusieurs « grands industriels » membres de son organisation étaient prêts à accueillir des pôles de vaccination. 

« Ils ont l’espace et la capacité pour le faire, a-t-elle expliqué. Il faut aussi se rappeler que le secteur manufacturier a été l’un des rares à avoir eu le privilège de poursuivre ses activités pendant les derniers resserrements. De grands industriels veulent redonner et contribuer. » 

Les soumissions d’entreprises intéressées seront reçues jusqu’à la fin du mois de mars et les sites de vaccination dans le secteur privé devraient être désignés au début du mois d’avril.