Vaccination obligatoire: on est au point de bascule
Le courrier des lecteurs|Publié le 11 janvier 2022(Photo: Mufid Majnun pour Unsplash)
Un texte de Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec
COURRIER DES LECTEURS. Depuis bientôt deux ans, notre société est mise à rude épreuve contre l’ennemi invisible qu’est la COVID-19. Le système de santé comme notre économie est sous pression.
Dépourvu de connaissances sur le virus, d’équipements de protection et de vaccins, on a dû gérer la pandémie au jour le jour. On s’est jeté sur le seul outil à notre disposition : le confinement absolu. Les écoles, les garderies, les frontières et les chantiers de construction ont été arrêtés. Il fallait empêcher le virus de se répandre comme une traînée de poudre dans nos maisons.
Aujourd’hui, on en sait beaucoup plus sur la COVID-19 et ses variants. On a plusieurs vaccins en quantité abondante. Mieux encore, on a l’un des taux de vaccination les plus envieux au monde. On a aussi les médicaments oraux qui seront bientôt disponibles pour désengorger nos hôpitaux. Alors, comment se fait-il qu’on en soit encore à la case départ?
Couvre-feu, fermeture des restaurants, écoles en ligne… Sommes-nous condamnés à vivre en hibernation? L’accalmie l’été, une recrudescence l’hiver. Et le scénario se répète. Les entreprises comme les individus se sont pliés aux exigences de la santé publique. Ils ont payé le prix fort. En plexiglas, en masques, en désinfectant et en perte de personnel. La santé mentale de tous et toutes écope au passage.
L’incertitude dans laquelle nous sommes plongés ne peut plus continuer. On nous promet une nouvelle normalité qui n’arrive jamais et l’imprévisibilité n’est plus tenable.
Bientôt, le personnel de la santé devra faire des choix déchirants et déterminer qui devra être soigné en premier. Rendons-nous à l’évidence : notre système de santé n’a pas les reins suffisamment solides. Il faut en repenser les fondements, et vite.
Peut-être est-il temps de changer de paradigme. Nous demandons au gouvernement d’envisager sérieusement la seule option qui nous reste, celle de la vaccination obligatoire. C’est aller là où personne n’avait envie de se rendre, mais le reste ne suffit plus. Le débat doit être lancé.
Pas plus tard que vendredi dernier, le ministre fédéral de la Santé en est arrivé au même constat. C’est une étape « inévitable ».
Les tests rapides et les mesures de prévention ne viendront pas à bout de cette pandémie. C’est la vaccination de tous, à travers la planète, qui est la véritable solution.
D’autres pays l’ont déjà fait. Pourquoi pas nous?