Qu’ont en commun la Bourse et Félix Auger-Aliassime?
Philippe Leblanc|Édition de la mi‑septembre 2023(Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Dans mon livre Avantage Bourse, j’utilise de nombreux exemples du tennis pour expliquer des phénomènes qui touchent les investisseurs boursiers.
Un exemple qui me vient en tête depuis quelques semaines est celui du parcours du jeune joueur de tennis québécois, Félix Auger-Aliassime.
Ceux qui suivent l’évolution de sa carrière savent qu’il a connu une année 2022 extraordinaire, enregistrant 60 victoires et 27 défaites pendant l’année, un taux de réussite de près de 69 %. Son automne a été particulièrement faste, ayant remporté trois tournois consécutifs en octobre 2022, soit Anvers, Bâle et Paris, avant de permettre au Canada de décrocher son premier titre de Coupe Davis (gagnant chacun de ses trois matchs pendant le tournoi) en novembre.
Or, autant 2022 a été une année prospère pour Félix, autant il semble que 2023 sera une année à oublier. En incluant sa récente défaite en première ronde du US Open, à New York, Félix affiche un rapport victoires-défaites négatif de 14-15 à ce jour en 2023. Il a perdu en première ronde des trois derniers tournois du Grand Chelem (US Open, Wimbledon et Roland-Garros).
Dans mon livre, j’ai écrit que «la plupart des joueurs de tennis connaissent des périodes où tout va bien, où ils sont hot, suivies de périodes où rien ne semble fonctionner, de «passages à vide». J’enchaîne en utilisant l’exemple du parcours de Félix Auger-Aliassime depuis qu’il a commencé sa carrière de joueur de tennis professionnel en 2015 jusqu’à la fin de 2021.
Ainsi, de 2015 à aujourd’hui, Félix a disputé un total de 292 matchs. Il en a remporté 174, pour un taux de succès de près de 60 %. En théorie, si l’on pariait sur ses chances de gagner un match au hasard, on devrait avoir à peu près deux chances sur trois d’avoir raison. Mais, selon la période où l’on parierait, la réalité pourrait pourtant être bien différente. En effet, vous aurez noté dans le graphique que Félix a connu quatre périodes de passage à vide entre 2015 et 2023, périodes pendant lesquelles il peinait à remporter le tiers de ses matchs.
«Cette évolution en dents de scie est normale et prévisible. Nous parlons ici d’un humain qui connaît des périodes d’incertitude et de doute et d’autres périodes où il se sent pleinement en confiance pendant lesquelles il joue de manière inspirée. Il faut également tenir compte des aspects physique et mental. Il est tout à fait normal qu’un joueur comme Félix ressente une certaine fatigue après avoir disputé et remporté plusieurs matchs consécutifs, particulièrement à son jeune âge. Enfin, il y a l’aspect de la chance (ou de la malchance): Félix connaîtra inévitablement des périodes pendant lesquelles il profitera de tableaux favorables (le tirage au sort le fera jouer contre des joueurs qu’il est en mesure de vaincre) et d’autres périodes où il jouera de malchance et sera confronté aux meilleurs joueurs du classement ATP.»
J’estime que le parcours de tout investisseur boursier à long terme s’apparente à celui de Félix. Il est impossible de ne pas connaître des passages à vide à l’occasion. Je vous confirme que nous en avons connu de nombreux à Cote 100 au cours des 30 dernières années et plus. Je suis certain que nous en connaîtrons d’autres dans les années à venir.
L’important, selon moi, est la performance à très long terme, pas celle d’un trimestre ou d’une année.
J’ai grandement confiance que Félix traversera cette période difficile et qu’il en ressortira grandi. Comme en investissement, il s’agit pour lui de prendre du recul, de revenir à la base, d’être patient et d’avoir confiance que le travail et la persévérance se traduiront par une nette amélioration de ses résultats au cours des mois à venir. Go Félix !
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