Projet Windfall : Osisko perce le plus long trou de forage au pay
Événements Les Affaires|Publié le 17 mai 2019En phase avancée d’exploration, le projet aurifère du lac Windfall en Abitibi a le potentiel de devenir un gisement de classe mondiale, selon Mathieu Savard, vice-président Exploration pour le Québec chez Minière Osisko. « C’est un projet gigantesque d’une superficie de quelque 3500 kilomètres carrés. Nous terminerons bientôt un programme de 800 000 mètres de forage qui nous a permis de faire de belles découvertes. C’est très excitant ! » Une visite des installations de Minière Osisko est au programme de la mission commerciale Objectif Nord des Événements Les Affaires, qui aura lieu du 23 au 26 septembre prochains. Osisko a commencé en mai le forage « Deep Discovery 1 ». De quoi s’agit-il ? Mathieu Savard : C’est le trou de forage d’exploration le plus profond jamais réalisé au Canada. On vise à atteindre une profondeur de 3500 mètres alors que le record est de 3444 mètres. Il faudra environ six mois pour le terminer.
Pourquoi aller à une telle profondeur ?
M.S. : On veut vérifier le modèle géologique selon lequel le gîte du lac Windfall, à 115 kilomètres de Lebel-sur-Quévillon, est associé à une intrusion qui aurait pu générer des fluides aurifères. De fait, chaque fois qu’on fait du forage pour étendre le gisement, on trouve de l’or. On ne voit pas la fin de ce dépôt. Notre projet d’exploration est le plus actif au Canada depuis les trois dernières années et peut-être même au monde.
Que voulez-vous dire ?
M.S. : La mesure d’un projet d’exploration, c’est le nombre de foreuses en activité. Présentement, on en a 19 alors qu’un projet d’exploration moyen en compte 2 ou 3. En 2017, on a même eu 24 foreuses. C’est sans précédent ! Quelque 460 travailleurs s’affairent en rotation sur le site. Par ailleurs, on analyse la possibilité de recourir à des techniques sismiques pour mieux évaluer le gisement en profondeur. Ce type de technologie est utilisé couramment pour l’exploration pétrolière, mais beaucoup plus rarement pour l’exploration minérale.
Combien d’or comptez-vous produire ?
M.S. : Selon l’étude économique préliminaire, publiée l’été dernier, l’usine de traitement du minerai qui sera construite à Lebel-sur-Quévillon produira environ 218 000 onces d’or par année. Le taux de rendement après impôts sera de 33 % avec une valeur actualisée nette de 413 millions de dollars. La durée de vie de la mine a été estimée à 8 ans, mais on a défini depuis d’autres zones d’exploration qui renferment de l’or. Tous ces chiffres sont donc conservateurs. Cet automne, le programme de forage en cours permettra de faire une mise à jour des ressources minérales. Cela nous permettra ensuite d’effectuer une étude de faisabilité quelque part en 2020.
Qu’est-ce que les participants à la mission Objectif Nord pourront voir lors de leur visite en septembre ?
M.S. : On espère vraiment leur montrer notre fameux trou de forage de 3500 mètres qui nécessite l’utilisation d’une foreuse particulière. La visite de notre site leur permettra également d’avoir un aperçu de ce qu’implique un projet d’une telle ampleur sur les plans de la logistique, du contrôle de la qualité et de l’innovation. On veut aussi leur parler de nos partenariats avec les communautés autochtones. Et bien sûr, on abordera les occasions d’affaires que notre projet peut générer pour les entreprises de services et d’équipements.