La vaste majorité des patrons font tout en leur pouvoir pour être à la hauteur du privilège de pouvoir mener une équipe, peu importe sa taille. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Dernièrement, j’ai eu la chance d’être invité à l’enregistrement de la deuxième saison de l’émission Corde Raide. Chaque semaine, trois humoristes proposent un numéro sur un sujet qui fait réagir et les trois juges invités se doivent de réagir aux propos tenus.
Le concept est fort intéressant. De la politique au végétarisme, les sujets abordés invitent les humoristes à écrire un numéro qu’ils n’auraient pas nécessairement pensé faire sans cette «obligation».
De l’autre côté, les trois juges invités se doivent d’avoir un bon humour… du moins, je l’espère pour eux! En effet, sans être aussi cinglants que certains «roast» disons que plusieurs propos pouvaient en choquer quelques-uns.
Pour ma part, je suis un grand adepte d’humour. Bien que j’aie mes préférences de styles et mes humoristes chouchous, j’ai beaucoup de respect pour le courage qu’il faut avoir pour se présenter seul sur scène et d’essayer de faire rire une foule.
Le thème de l’émission portait sur les patrons; pas ceux utilisés en couture, mais bien la personne qui dirige un ou plusieurs employés! Avec mes collègues, nous avions le plaisir de commenter le contenu des numéros, surtout les idées préconçues et clichés dirigés vers les patrons.
Avares, cruels, incompétents, injustes… disons que les patrons ont le dos large. Attention, je ne dis pas ici que certains patrons ne sont pas d’affreux personnages, mais faire porter le blâme à tous pour les erreurs de certains est tout simplement ridicule.
Cependant, cet exercice m’a non seulement permis de rire aux éclats, il m’a fait réaliser, une fois de plus, à quel point il est grand temps d’en finir avec tous ces préjugés et surtout avec les patrons… les mauvais bien entendu!
Moi aussi, malheureusement, j’ai déjà vécu quelques expériences d’incompétences patronales en tant qu’employé, mais aussi depuis que je me suis lancé en affaires.
Pour être totalement franc avec vous, ce serait trop facile pour moi de m’élever au-dessus de la mêlée et de m’autoproclamer bon patron. Cependant, je peux vous garantir que je fais tout en mon pouvoir pour être le patron que j’aimerais avoir si j’étais, moi-même, un employé.
De plus, en côtoyant beaucoup de patrons, dans ma propre entreprise ou dans d’autres, je peux vous garantir que la vaste majorité d’entre eux font tout en leur pouvoir pour être à la hauteur du privilège de pouvoir mener une équipe, peu importe sa taille.
Cela étant dit, il reste que le «malaise» du patron et les préjugés qui en résultent sont bel et bien présents dans notre société.
Je ne crois pas nécessairement que ce soit le titre hiérarchique qui dérange plus que le fait que les tâches patronales sont de nature «autoritaires» pour faire respecter des règles, s’assurer de l’atteinte de certains objectifs, et de devoir, entre autres, prendre des décisions difficiles.
Un peu comme notre relation bipolaire envers les arbitres, les forces de l’ordre, les professeurs, ou les entraîneurs, je réalise que c’est l’autorité et le fait d’être possiblement en désaccord ou se sentir «victime» d’une décision ou d’une autre qui dérange autant.
Pensez-y bien. On adore l’arbitre qui punit l’adversaire, le policier qui répond à notre urgence, le professeur qui nous fait découvrir une passion ou l’entraîneur qui nous permet d’atteindre les plus hauts sommets. Ironiquement, on les déteste, assez rapidement, lorsque leurs décisions ne penchent pas en notre faveur.
Le sujet est, et restera, toujours sensible. Une chose est cependant certaine. En tant que patron qui est constamment à l’affût des nouvelles méthodes de gestion et des nouvelles tendances de leadership, le patron du futur se doit d’être une version «5G».
Fini les objectifs exclusivement financiers, misons sur la véritable création de valeur. Fini les structures hiérarchiques autoritaires, misons plutôt sur la formation en interne et la collaboration entre équipes. Osons remettre en question la définition du contrôle de la part d’un gestionnaire et faisons de lui ou d’elle un leader inspirant, présent et à l’écoute. Arrêtons de croire que présentiel est synonyme de productivité et antonyme de télétravail.
Faisons en sorte de profiter du retour à une certaine «vie normale» afin de revoir non seulement nos façons de faire, mais aussi nos préjugés envers les patrons!