(Photo: Élections Canada)
BLOGUE INVITÉ. Comme beaucoup d’entre vous, je suis avec un certain découragement la campagne électorale fédérale présentement en cours. Politologue de formation, je suis en amour avec l’univers politique depuis mon plus jeune âge. Tristement, plus je vieillis, plus je réalise que l’on s’éloigne de la politique telle je rêvais de découvrir en étudiant le sujet à l’Université de Montréal.
Plus jeune, j’étais passionné des grands discours à la John F. Kennedy, René Lévesque ou du Général De Gaulle, je rêvais de grands projets révolutionnaires comme la création d’Hydro-Québec, le métro de Montréal ou la conquête de l’espace. En choisissant d’étudier dans le domaine, je croyais fermement que s’impliquer en politique était la meilleure manière de faire avancer notre société.
Très rapidement, j’ai réalisé que la politique telle que je l’imaginais n’existait plus. Finies les grandes idées, finie la collaboration entre individus, fini le rêve qui devient réalité. Aujourd’hui, ironiquement tout comme sur instagram ou Facebook, le contenu n’a plus sa place, vive le contenant.
Pourquoi prendre le temps de répondre aux journalistes et aux questions des citoyens quand il suffit de prendre un selfie avec un bébé pour que l’on vous trouve proche du peuple? Pourquoi se creuser les méninges afin d’arriver avec de nouvelles idées quand il suffit de promettre mer et monde sans aucune obligation de résultats? Pourquoi travailler fort au quotidien afin de gagner ses élections quand, dans beaucoup trop de comtés, la réelection est assurée?
Mes mots semblent lourds, mais mes attentes le sont encore plus. Depuis mes 18 ans, je prends mon droit de vote extrêmement au sérieux et malheureusement, trop souvent, je vote par défaut plutôt que par conviction.
Ne pas mettre tous les politiciens dans le même panier
Attention, je ne veux pas mettre tout le monde dans le même panier. Je connais personnellement plusieurs politiciens et politiciennes, tous partis confondus, qui travaillent d’arrache-pied au quotidien. Horaires surchargés, déplacements constants, évènements à droite et à gauche font partie de leur réalité et je ne peux que leur lever mon chapeau pour le sacrifice qu’ils font pour leurs concitoyens.
Ce qui me dérange, ce ne sont pas les individus, mais plutôt la manière de faire. Nous vivons une période tellement politisée et polarisée que les échanges et opinions divergents ne sont tout simplement plus acceptés. Comme dirait Georges W. Bush, soit vous être l’axe du bien, soit vous êtes l’axe du mal.
Pour moi, un débat politique n’est pas l’endroit pour détruire le plan de son adversaire, c’est plutôt la chance unique de faire valoir pourquoi on est le mieux placé pour gagner et diriger le pays. Je ne veux pas voir des enfants se disputer comme dans une cour d’école, je veux voir des leaders nous convaincre qu’ensemble, on peut aller encore plus loin !
Certes les politiciens ont une partie du blâme à prendre sur leurs épaules, mais les électeurs aussi. Nous vivons dans une société tellement «confortable» que des millions d’entre nous décident, le jour du vote, de ne tout simplement pas s’exprimer. Devrait-on leur rappeler que, dans certains pays, des milliers d’être humains risquent leur vie chaque année pour avoir la chance de voter?
C’est bien beau de signer des pactes sur le web et de manifester dans les rues, mais n’oubliez jamais que le réel changement ne peut se faire qu’aux urnes.