(Photo: 123RF)
ENTRE LES LIGNES. Au cours des derniers mois, nous avons apporté un changement à notre manière de gérer nos portefeuilles sous gestion. Dans le passé, nous avions adopté la stratégie de laisser le niveau d’encaisse augmenter graduellement lorsque nous trouvions moins d’occasions d’achat, ce qui signifiait probablement que les marchés boursiers devenaient «chers».
Par exemple, au début de 2020, nous avions l’équivalent de deux positions en encaisse dans nos portefeuilles, ce qui équivalait à un peu plus de 8 %. Cela nous a bien servis puisque les marchés ont chuté dans les mois suivants en raison de la pandémie de COVID-19, ce qui nous a permis de déployer la quasi-totalité de notre encaisse en quelques semaines.
Contraire pour l’investisseur à long terme
À bien y réfléchir, cependant, je crois qu’une telle méthode est contraire à la philosophie d’investissement d’un investisseur à long terme. Garder un niveau d’encaisse élevé équivaut ni plus ni moins à tenter de faire du market timing ou à essayer d’anticiper les mouvements à court terme du marché boursier. À long terme, je crois qu’une telle méthode est contre-productive.
Un autre facteur est que l’encaisse n’est pas un bon placement à long terme. En ce moment, l’encaisse ne procure aucun intérêt (ou un taux d’intérêt minime) à l’investisseur. Celui qui conserve de 5 % à 10 % de son portefeuille en encaisse en permanence ou pendant plusieurs années amoindrit inexorablement ses rendements. En outre, un investissement en encaisse ne permet pas de surpasser le taux d’inflation à long terme, surtout ces temps-ci. En comparaison, malgré leur volatilité à court terme, les marchés boursiers offrent des rendements fort attrayants aux investisseurs à long terme.
Il y aura toujours des occasions
De plus, quel que soit le niveau d’évaluation des marchés boursiers, je crois qu’il existera toujours des occasions d’acheter des titres de sociétés de qualité à prix raisonnable. Lorsque les marchés semblent chers, les occasions se font plus rares, mais elles existent toujours. En ce sens, depuis le début de 2021, nous avons acquis deux nouveaux titres dans nos portefeuilles, alors même que les marchés boursiers atteignaient des niveaux record.
Cela dit, s’il est impossible et illusoire de tenter de prédire les corrections boursières, tout investisseur doit savoir qu’elles sont récurrentes et qu’elles continueront sans doute de se produire dans les années à venir.
Lorsqu’elles surviendront, il ne voudrait pas être dans l’incapacité d’en profiter — il lui faudra des sources de liquidité accessibles rapidement.
C’est pourquoi nous conserverons généralement un minimum d’encaisse correspondant à environ 2 % du portefeuille. Cette encaisse sera également utile pour pallier les besoins ponctuels de liquidités de la part de nos investisseurs.
Par ailleurs, nous visons des portefeuilles composés à peu près également de titres «défensifs»et de titres «de croissance». Ces titres «défensifs» tels que Metro (MRU, 65,31 $) ou Berkshire Hathaway (BRK.B, 285,11 $) résistent habituellement mieux aux éventuelles corrections boursières. Si une occasion se présentait, nous serions ainsi en mesure de vendre une partie ou la totalité de ces titres pour acheter un autre titre qui nous paraîtrait plus attrayant. De fait, au cours de la dernière année, nous avons majoré certains de nos investissements dans quelques-uns de nos titres les plus défensifs dans l’optique de rediriger leurs surpondérations vers d’éventuelles occasions.
Enfin, pour mettre une telle stratégie en place, il importe aussi de s’assurer que les titres «défensifs» sont également très liquides (qu’on puisse les vendre rapidement).
Le constat que mon équipe et moi avons fait au cours de la dernière année épouse selon moi les principes de l’investisseur boursier à long terme: rester présent en Bourse en tout temps, tout en se tenant toujours prêt à tirer profit de ses inévitables corrections.