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Lock-out décrété pour les 700 contremaîtres dans les ports de la Colombie-Britannique

La Presse Canadienne|Mis à jour le 04 novembre 2024

Lock-out décrété pour les 700 contremaîtres dans les ports de la Colombie-Britannique

Le lock-out entraînera la fermeture des terminaux portuaires exploités par les membres de l’association de Victoria et de Vancouver jusqu’à la frontière avec l’Alaska, au nord. (Photo: Darryl Dyck La Presse Canadienne)

L’association des employeurs des ports de la Colombie-Britannique a annoncé qu’elle décrétera un lock-out pour les quelque 700 contremaîtres dans toute la province après l’adoption de «mesures de grève» de ces syndiqués lundi matin.

Le lock-out entraînera la fermeture des terminaux portuaires exploités par les membres de la «BC Maritime Employers Association» (BCMEA), qui sont situés sur toute la côte de la Colombie-Britannique, de Victoria et Vancouver jusqu’à la frontière avec l’Alaska, au nord.

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L’association patronale a précisé dans un communiqué que le lock-out commencerait au début du quart du soir, à 16h30 lundi, et se poursuivrait jusqu’à nouvel ordre. L’association des employeurs assure que ce lock-out n’affectera pas les activités des céréaliers ou des navires de croisière.

Les employeurs expliquent que la décision difficile» de décréter un lock-out intervient après que la section locale 514 de l’International Longshore and Warehouse Union a amorcé «des mesures de grève à l’échelle de l’industrie» dans les terminaux des membres de l’association.

«Les mesures de grève […] ont déjà commencé à avoir des répercussions sur les activités portuaires de la Colombie-Britannique et le mouvement peut facilement s’intensifier, y compris un retrait complet de la main-d’œuvre sans préavis», ont soutenu les employeurs.

La section locale 514 a soutenu de son côté dans un courriel que les syndiqués «étaient allés travailler» comme d’habitude à 8 h lundi matin, mais qu’une interdiction de faire des heures supplémentaires avait été ordonnée et que les travailleurs «refuseraient de participer aux changements technologiques dans le cadre de leur action syndicale limitée». 

Dans un communiqué publié dimanche, le syndicat soutenait que les employeurs «réagissaient de manière excessive» à ce moyen de pression «limité», qui visait essentiellement à relancer un processus de négociations bloqué depuis près de deux ans.

Le syndicat qualifiait également la menace de lock-out des employeurs comme une «tentative de forcer le gouvernement fédéral à intervenir dans le conflit». 


Offre finale des employeurs

Les deux parties se sont rencontrées pendant quelques jours de négociations en présence d’un médiateur la semaine dernière pour tenter d’éviter un arrêt de travail dans ce conflit qui dure depuis l’expiration de la convention collective en mars 2023.

Le syndicat a publié son avis de grève jeudi dernier en réponse à une «offre finale» présentée par les employeurs la veille ; selon l’association, cette offre prévoit une augmentation salariale de 19,2% sur quatre ans.

«L’offre finale de la BCMEA au syndicat représente notre meilleur effort pour régler le conflit et aller de l’avant avec une entente qui reconnaît les compétences et les efforts de 730 contremaîtres qui travaillent dur, et de leurs familles, tout en garantissant que les ports de la côte ouest restent fiables et stables pour les nombreux clients et partenaires de la chaîne d’approvisionnement qui y font des affaires», a indiqué l’association dans une lettre adressée mercredi au président de la section locale 514, Frank Morena.

L’association a également déclaré que l’offre comprendrait une augmentation de 16% des prestations de retraite, des jours fériés reconnus supplémentaires et un montant forfaitaire moyen de 21 000$ pour les employés admissibles, qui comprend le salaire rétroactif depuis l’expiration de la convention collective. 

«Malgré la décision regrettable de la section locale 514 de déstabiliser la chaîne d’approvisionnement du Canada, l’offre globale de la BCMEA reste ouverte jusqu’à son retrait», a déclaré l’association des employeurs lundi. 

Dans sa réponse dimanche, le syndicat a déclaré que l’offre des employeurs ne répondait pas à l’une des principales préoccupations des travailleurs: une exigence de dotation en personnel qui répond à la mise en œuvre de l’automatisation portuaire dans des installations telles que le terminal à conteneurs Centerm de DP World, à Vancouver. 

La section locale 514 soutient que les employeurs ont «demandé au syndicat d’accepter que les dispositions relatives aux changements technologiques du Code canadien du travail qui s’appliquent à tous les travailleurs syndiqués au niveau fédéral soient supprimées dans un nouveau contrat de travail», une demande que M. Morena a qualifiée de «ridicule». 

«L’idée que notre syndicat renonce à des dispositions du Code canadien du travail qui protègent non seulement la section locale 514 mais tous les travailleurs canadiens est absolument scandaleuse», a estimé dimanche M. Morena dans un communiqué. 

Le leader syndical a également déclaré que les employeurs avaient informé le syndicat que s’il rejetait son offre finale présentée mercredi, ils supprimeraient des sections de la convention collective existante – y compris la rétroactivité sur les salaires ainsi que des améliorations aux avantages sociaux. 

«Je tiens à être très clair avec la BCMEA: notre syndicat ne signera aucune entente qui comprendrait des concessions qui supprimeraient des sections de notre convention collective actuelle pour lesquelles nos membres se sont battus longtemps et durement pendant de nombreuses années», a déclaré M. Morena.

Par Chuck Chiang