Les restaurateurs veulent se mettre quelque chose sous la dent
La Presse Canadienne|Publié le 01 février 2021(Photo: 123RF)
Alors que le gouvernement Legault se prépare vraisemblablement à consentir des assouplissements qui devraient profiter aux commerces non essentiels, les restaurateurs, eux, espèrent pouvoir pouvoir se mettre des mesures de réouverture sous la dent.
« Nous avons des restaurants partout à travers le Québec et je me dis qu’on peut y aller de façon régionale dans le déconfinement et les salles à manger, a expliqué lundi le président et chef de la direction de Groupe Sportscene, Jean Bédard. Je pense à l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Bas-Saint-Laurent. »
Bien conscient de la nécessité de prendre le dessus sur la pandémie de COVID-19, l’homme d’affaires aimerait, dans les régions où la situation pourrait le permettre, voir ses restaurants recommencer à accueillir des clients, même s’il faut commencer avec des règles « plus strictes comme des bulles familiales ».
Québec doit faire le point mardi sur la situation et divers médias ont avancé que l’on pourrait permettre la réouverture des commerces non essentiels fermés depuis le 25 décembre dernier, mais avec une capacité d’accueil restreinte. Des commerces comme des salons de coiffure pourraient également reprendre du service après le 8 février.
À l’heure actuelle, les salles à manger des 42 établissements La Cage — Brasserie sportive sont fermées et M. Bédard veut éviter une relance trop rapide qui serait suivie de nouvelles fermetures forcées.
« Mais on pourrait peut-être y aller graduellement et commencer à penser à nous autres aussi », a-t-il lancé.
Dans la province, de nombreux propriétaires de restaurants et de bar digèrent encore mal la décision du gouvernement Legault de leur imposer des restrictions sévères, même la Santé publique n’avait pas recommandé leur fermeture. Pour certains, c’est un cinquième mois consécutif qui s’amorce sans clients dans les salles à manger, a déploré le vice-président aux affaires publiques de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ), François Meunier, qui représente à la fois des propriétaires indépendants ainsi que des chaînes.
« Si l’on annonce la réouverture de certaines régions avec un retour aux codes de couleur, il faut que le modèle d’avant soit maintenu, a-t-il dit. On accepterait très mal que l’on rouvre les commerces non essentiels et que dans les régions concernées, les salles à manger ne bénéficient pas du même traitement. »
Puisque le premier ministre François Legault a prévenu, la semaine dernière, que les restaurateurs devaient tempérer leurs attentes, au Pastaga, Martin Juneau, qui est également derrière les enseignes Tricot principal et Cul-sec, ne se fait pas d’illusions.
Jusqu’à présent, les programmes visant à amortir les coûts fixes mis de l’avant par Québec, combinés aux revenus générés par les plats pour emporter, lui ont permis de garder la tête hors de l’eau. Il aimerait néanmoins voir un peu plus de transparence de la part des autorités gouvernementales.
« Nous ne sommes jamais informés, a lancé M. Juneau, au cours d’un entretien téléphonique. C’est très difficile de passer d’une capacité de 50 % dans les salles à manger à une fermeture, suivie d’une possibilité de réouverture qui ne se concrétise finalement pas. Donnez-nous une date ou une idée du moment et nous allons faire le reste. On ne peut plus jouer au yo-yo. »
Lorsque le tour des restaurateurs viendra, MM. Bédard, Juneau et Meunier ont tous exprimé le même souhait: que le soutien financier demeure en place un certain temps même si la clientèle a le droit de fréquenter les salles à manger.
À leur avis, tout ne rentrera pas dans l’ordre du jour au lendemain lorsqu’un feu vert sera donné.
« Il faut que le gouvernement travaille avec nous sur une stratégie structurée prévoyant de l’aide directe, a expliqué le porte-parole de l’ARQ. Les frontières sont fermées, il n’y a pas de touristes et de grands événements. »
Au Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), on s’attend à des réouvertures « complètes ou partielles », a indiqué son directeur des relations gouvernementales, Jean-François Belleau.
Celui-ci ignorait toutefois ce qui attendait Montréal ainsi que les centres commerciaux, qui représentent deux points d’interrogation.