(Photo: 123RF)
Un texte de Kévyn Gagné, CRIA, M. Sc., directeur des ressources humaines, Franklin Empire
COURRIER DES LECTEURS. En mai 1957, le Québec était différent, très différent du Québec d’aujourd’hui.
Dans les années 1960 et 1970, l’école primaire Saint-Georges à Sainte-Anne-de-Bellevue et le pensionnat secondaire Saint-Georges étaient blancs et catholiques. La réalité n’était point différente dans les années 1970 et 1980 dans les collègues privés québécois, surtout au Collège Marguerite-Bourgeoys.
Les classes étaient constituées d’élève blanc francophone du même âge, des mêmes origines, de la même ethnie et de la même langue. Chaque école avait un hyperactif non diagnostiqué et on ne s’en faisait pas trop. Les élèves et étudiants de chaque école avaient décidé d’identifier une personne différente afin de lui attribuer l’étiquette d’homosexuel.
Les femmes et les mères étaient au foyer.
Les familles nucléaires étaient l’unique structure familiale.
Il n’y avait ni gai ni lesbienne ni transgenre ni de pronom iel
Les grèves étaient rares jusqu’à l’adoption du Code du travail en 1964.
Le Québec dans lequel François Legault est né et a grandi n’a rien à voir avec le Québec d’aujourd’hui.
Sauf de rares cas d’exception, à l’époque où François Legault avait 8 ans ou 14 ans, eh bien, les jeunes de 8 ans n’avaient pas d’idées suicidaires. Les jeunes de 11 ans n’avaient pas des troubles de personnalités. Les jeunes de 12 ans travaillaient dans les champs plutôt que de travailler leur image corporelle sur Tik Tok. Les jeunes de l’époque n’étaient pas les champions de la consommation de médicaments et ne consommaient pas du Fentanyl à l’âge de 13 ans, et les meurtres commis par les jeunes de 15 ans étaient beaucoup moins fréquents.
Dans quel monde vivez-vous?
M. Legault, lorsque vous dites que vous vous souciez du sort de nos enfants, de quels enfants parlez-vous? Des enfants se trouvant dans la même situation économique et privilégiée que vos petits-enfants fréquentant le réseau privé n’étant ni en grève ni en aussi piteux état que le réseau public?
Lors de vos sorties médiatiques quotidiennes, en plus de ne pas savoir à qui vous vous adressez, nous ne savons pas ce que vous faites…vous ne parlez ni au nom de mes enfants, ni au nom des 43 000 enfants actuellement en grève, ni au nom des 900 000 élèves et 200 000 étudiants impactés par les mesures de confinement lors de la COVID, ni au nom des parents, ni au nom des professeurs, ni au nom du personnel de soutien, ni au nom des parents ni au nom des 600 000 syndiqués dans la rue, ni au nom de l’électorat, et considérant que vous négocierez (comme ce fut le cas lors de toutes les dernières négociations) avec les employés de la DPJ en dernier, vous ne parlez pas non plus au nom des enfants de la DPJ.
Donc, au nom qui parlez-vous?
Vous n’avez plus la légitimité de gouverner, et encore moins la légitimité de prendre des décisions pour la génération actuelle que vous sacrifiez. Dire que vous êtes un menteur serait inutile puisque vous le savez. Toutefois, vous entendre dire que vous avez de la considération pour nos enfants et que vous vous souciez d’eux et de leur éducation alors qu’ils s’abrutissent à la maison est un oxymoron.
Les enfants sont le dernier de vos soucis
Que dirait l’enfant bourgeois qui sommeille en vous? Est-ce que le petit François grandissant dans un pensionnat privé serait fier de ses décisions d’adulte et de la façon dont il sacrifie toute une génération impuissante et sans droit de vote?
Le 20 mars 2017, en visite dans une école de Longueuil, devant le Kodak, vous disiez à quel point « c’est important pour la classe politique de demeurer connectée sur la réalité que vivent les familles au Québec. »
Le 17 septembre 2018, en pleine campagne électorale, vous nous endormiez en nous disant vouloir « offrir à nos enfants les plus belles écoles au monde. Une école sur deux tombe en ruine au Québec. Il est là, le bilan libéral des 15 dernières années, sous nos yeux. Chaque jour, les parents qui entrent dans ces écoles-là sont à même de constater l’échec des libéraux. Le 1er octobre prochain, il faut sanctionner le gouvernement libéral pour la mauvaise gestion de nos écoles ».
LE 28 novembre 2018, en Chambre à l’Assemblée nationale, vous étiez aux bords des larmes en déclarant que « des enfants ont été laissés à l’abandon. Des enfants avec des difficultés d’apprentissage ont été laissés à eux-mêmes. Et le Québec a pris un sérieux retard en matière de réussite scolaire. L’heure du redressement national en éducation a donc sonné ».
Le 11 avril 2022, vous déclariez être « d’accord que beaucoup d’écoles, en particulier à Montréal, offrent des conditions inacceptables. On parle de 50 % des écoles qui ne sont pas aux normes ».
Le 22 février 2023, vous tentiez de justifier le non-respect de votre engagement électoral d’ouvrir 2600 classes de maternelle 4 ans d’ici 2025-2026 en nous disant « qu’à l’impossible, nul n’est tenu ».
Le 31 août 2022, vous nous disiez « On va donner à nos enfants et à nos enseignants de belles écoles! L’avenir du Québec passe par l’éducation. Si la CAQ est réélue, on va continuer de faire de l’éducation LA priorité au Québec! ».
Depuis que vous êtes au pouvoir, rien n’a changé et votre bilan pour nos enfants est peu reluisant.
N’étant plus en mesure de blâmer le lègue des libéraux et n’étant pas capable d’avoir un bilan positif à la suite de vos nombreux reculs sur l’investissement fait pour nos enfants, eh bien, nos enfants sont dans la rue.
Ce n’est pas que vous n’aimez pas les enfants, c’est juste que vous ne vous en souciez pas si ce ne sont pas les vôtres.
Je déverse mon fiel sur vous et pour cause puisque vous êtes le responsable et le seul à avoir les clés du conflit actuel. Vous êtes peut-être bon être les chiffres, mais vous êtes toutefois nul avec les humains. Constatant le peu de considération que vous avez pour vos employés, on ne peut que douter de votre sincérité envers nos enfants que vous chérissez tant. Si vous n’êtes pas menteur, vous n’êtes pas sincère pour autant. Nous ne pouvons donc que douter de vous.