Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires
  • Accueil
  • |
  • L’effet libérateur des masques qui tombent

L’effet libérateur des masques qui tombent

Anne Marcotte|Publié le 20 août 2020

L’effet libérateur des masques qui tombent

(Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. «Je n’ai plus de patience pour certaines choses, non pas parce que je suis devenue arrogante, mais tout simplement parce que je suis arrivée à un point dans ma vie où je ne veux pas perdre plus de temps avec ce qui me blesse ou me déplaît. » – Meryl Streep.

Ça fait un bon bout de temps qu’une prise de conscience similaire me travaille intérieurement. En fait, j’ai de moins en moins de patience et de tolérance pour le cynisme, l’effronterie, l’impudence, l’insolence et l’immoralité. À l’heure où la pandémie actuelle nous impose le port d’un masque, dévoiler le plein visage de mes états d’âme actuels me procure un certain effet libérateur. Du coup, en voici quelques-uns.

 

Les «botcheux»… pas capable!

Ces personnes ont le pouvoir de bien faire leur travail mais, consciemment, elles le négligent grossièrement. Pire, certaines vont même jusqu’à tenir un comportement intimidant si on a le malheur de leur souligner, même d’un ton poli avec des preuves à l’appui, les problèmes occasionnés par la non-qualité et la négligence de leur exécution.

Mais malgré tout, il ne faut pas éprouver de la colère contre ce genre d’individu. Il faut plutôt apprendre à ressentir de la compassion parce que les «botcheux» obtiennent rarement le succès.

 

Nager avec les canards… non merci!

On ne le dira jamais assez, l’attitude détermine l’altitude. Ce puissant adage a fait maintes fois ses preuves et il est non seulement crédible, mais aussi considéré vrai par la majorité. Et pourtant, même s’il s’agit de l’un des facteurs les plus déterminants dans une réussite professionnelle ou personnelle, plusieurs personnes décident consciemment d’en faire fi, même celles à qui on donne de l’aide.

J’ai toujours fait l’erreur de répliquer vivement aux gens qui m’avaient exposée à leur attitude déplacée et non méritée. «Aide-toi et le ciel t’aidera…», leur ai-je souvent lancé avec ferveur et conviction. Mais aujourd’hui, je ne m’attends plus à un changement d’attitude de leur part. Avec l’expérience, j’ai compris que c’est leur intérieur qu’ils expriment au travers leur comportement inadéquat et souvent irrespectueux. Bref, ils sont tout simplement eux-mêmes et espérer les voir changer est une perte de temps.

Comme le dit si bien l’homme d’affaires et auteur T. Harv Eker, l’énergie est contagieuse, alors si tu veux voler avec les aigles, tu devras arrêter de nager avec les canards.

 

Le grosse vie après… une faillite?

Les échecs peuvent faire partie de tout cheminement entrepreneurial et je suis loin de condamner cela, bien au contraire. Mais si tu ne faisais même plus tes remises gouvernementales pendant que tu laissais miroiter publiquement que tu étais à la tête d’un succès d’affaires, on s’entend qu’il y avait déjà un sérieux problème.

Et ce dernier s’intensifie encore plus lorsqu’après la faillite, tu affiches, sans gêne et à répétition sur tes réseaux sociaux, ta vie de rêve avec tes propriétés et biens de luxe, tes voyages et tes nombreux partys.

Chose certaine, selon moi, c’est le monde à l’envers. Et je ne pense pas que tu vas réussir à me convaincre du contraire dans un bouquin qui racontera bientôt ton histoire dans une librairie près de chez moi.

 

Ni Trump… ni Hillary!

La décision de Hillary Clinton de rester auprès de son mari, alors qu’il avait d’abord nié puis avoué avoir eu une liaison avec Monica Lewinsky, a été pour moi très décevante. La vie de la jeune stagiaire de la Maison-Blanche a été injustement définie et hypothéquée par le comportement immoral du Président.

Considérant ce fait, je me suis toujours demandé comment Hillary avait pu se proposer comme étant la politicienne qui allait représenter les femmes et les jeunes filles?

Le soir de sa défaite contre Donald Trump, j’ai eu mal à l’âme lorsque dans son discours, elle a mentionné avoir un important message pour les petites filles qui la regardaient. «Ne doutez jamais que vous êtes importantes, puissantes et que vous êtes dignes d’avoir toutes les chances du monde de poursuivre et de réaliser votre rêve…», avait-elle dit, accompagnée de son mari.

 

LibArté… avec un grand A?

Ils descendent dans la rue pour manifester contre les mesures sanitaires imposées par le gouvernement en raison de la pandémie actuelle. Ce sont des adeptes des théories du complot et croient, entre autres, que le virus de la COVID-19 a été créé en laboratoire.

Ils se rassemblent au nom de la liberté et plusieurs d’entre eux ne sont même pas capables de prononcer le mot correctement lorsqu’ils le crient en propageant, en plus, des milliers de gouttelettes. Avec leurs pancartes souvent remplies de fautes, ils répandent des affirmations dangereuses, ils appellent à la résistance et tentent d’en entraîner d’autres avec leur malhonnêteté intellectuelle. Par ici les câlins, les accolades, les poignées de mains et les bisous ridiculisant ainsi, et sans gêne, les mesures de distanciation sociale.

Ces marginaux et véritables dangers publics croient faire partie d’une certaine élite qui possède des connaissances plus poussées que les scientifiques. Et curieusement, s’ils attrapent le virus à la suite de leurs actions irresponsables, je suis convaincue que malgré toutes les revendications qu’ils ont pu faire dans leurs manifestations, ils n’argumenteront même pas la teneur des soins qui leur seront fournis par les professionnels de la santé. C’est ce que j’appelle… «Deux poids, deux mesures».

 

Ça ne change pas le monde sauf que…

J’ai encore beaucoup d’états d’âme pour lesquels j’aurais envie de laisser tomber les masques. Je crois que j’en ai autant que le nombre impressionnant d’honneurs que Meryl Streep a reçus tout au long de sa glorieuse carrière. Mais j’arrête ici pour le moment.

C’est certain que si les gens essayaient d’être les meilleurs dans le domaine de travail qu’ils ont choisi, il y aurait moins de «botcheux». Si tout le monde fournissait plus d’efforts, on retrouverait assurément moins de canards boiteux. Peut-être aussi que s’il y avait plus de bottines qui suivent les babines, les choses seraient plus cohérentes et moins à l’envers.

Peut-être que tout ça ne changerait pas le monde, sauf que…