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Nicolas Duvernois

Chronique d'un entrepreneur

Nicolas Duvernois

Expert(e) invité(e)

Le retard, frein à l’enrichissement!

Nicolas Duvernois|Publié le 04 juillet 2023

Le retard, frein à l’enrichissement!

La «gestion retardataire» nous appauvrit collectivement. (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. C’est dans une de ses chansons que Manu Militari m’a donné l’idée de cette chronique. En effet, dans «l’Attente», il cite un vieux proverbe qui va comme suit : «Eux y’ont peut-être des montres, mais nous on a le temps.»

Pour ceux en retard, je vous annonce que le temps est le nouvel eldorado des temps modernes. Amazon, Uber et les autres ne valent pas des milliards en raison, pour l’un, de la vente de produits disponibles depuis bien longtemps dans des dizaines de milliers de magasins ou pour l’autre de vous emmener du point A vers le point B, pratique ayant vue le jour vers la fin du 19e siècle.

Non, ils valent des milliards pour les données qu’ils accumulent au passage, mais surtout en raison du gain de temps que leurs services offrent à des milliards de consommateurs aux quatre coins de la planète.

En analysant le tout de plus près on réalise que le temps est crucial dans toutes les industries ainsi que dans toutes les sphères de nos vies. C’est fou de réaliser à quel point les 24 heures d’une journée sont interdépendantes l’une de l’autre, et ce, malgré les fuseaux horaires qui viennent rajouter une couche de complexité.

On ne le réalise pas toujours, mais lorsqu’un avion décolle de Montréal à 18h en direction de Paris où il est déjà minuit, il faut s’assurer que tout est prêt pour l’atterrissage prévu aux alentours de 6h30 heure locale, donc minuit trente, heure de Montréal !

Chaque seconde, chaque minute, chaque heure est d’une importance capitale. Vous en doutez ? Demandez au nageur Milorad Cavic qui a vu la médaille d’or filer entre ses doigts lors de la finale du 100 mètres papillon lors des Jeux olympiques de Pékin, devancer par un centième de seconde par nul autre que Michael Phelps.

Le temps n’est pas uniquement important en affaires ou dans le sport, il l’est également dans la gestion gouvernementale. En effet, qu’ont en commun le vieillissement de la population, la pénurie de main-d’œuvre, les milliards de dépenses en «surplus» pour des équipements médicaux de première ligne commandés en toute urgence au début de la pandémie ou la crise du logement ? Le retard.

Eh oui, le temps, plutôt le retard sur le temps, est la pierre angulaire de la majorité des problèmes que nous traversons présentement.

Car ces problèmes sont, mis à part de très rares exceptions, des surprises que personne n’avait vu venir. C’est en 2004, à la suite de l’épidémie de SRAS qu’un comité ministériel avait souligné l’importance de bâtir une réserve d’urgence d’équipements médicaux de première ligne, soit 16 ans avant le début de la Covid-19. C’est au moins depuis les années 80 que plusieurs experts sonnent l’alarme sur le tsunami démographique qui était à craindre (que nous vivons en ce moment) sur les impacts dans la société et sur le marché du travail du vieillissement de la population, la baisse du taux de natalité et le nombre insuffisant d’immigrants.

Retard, retard, retard ! Le constat est clair comme de l’eau de roche ! La «gestion retardataire» nous appauvrit collectivement.

Pousser la neige avec sa pelle en peu plus loin afin de dégager notre entrée ne règle pas le problème, il ne fait que le déplacer. Bien que je comprenne à quel point l’appareil gouvernemental est une machine complexe, je crains qu’en étant toujours en retard, nous n’arriverons jamais à reprendre le dessus sur toutes les problématiques que nous traversons depuis plusieurs années.

Jacques Brel, un autre chanteur que j’affectionne disait ceci. «Il y a deux sortes de temps : il y a le temps qui attend et le temps qui espère». Je conclurais donc cette chronique en espérant qu’on réalise tous à quel point le temps est important !