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Le CN et le CPKC suspendent d’autres livraisons

La Presse Canadienne|Publié le 16 août 2024

Le CN et le CPKC suspendent d’autres livraisons

Les deux compagnies de chemins de fer ont prévenu que 9300 ingénieurs, conducteurs, travailleurs de gare de triage et contrôleurs de la circulation ferroviaire seraient mis en lock-out jeudi à 0 h 01. (Photo: Nathan Denette La Presse Canadienne)

Les deux principales compagnies de chemins de fer du pays interrompent plus de livraisons en prévision d’une éventuelle grève ou d’un lock-out la semaine prochaine qui pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement et les industries. 

Les horaires de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) montrent qu’à partir de vendredi, elle interdit les importations de conteneurs provenant de plusieurs ports, dont New York. 

Le CN et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) commencent également à suspendre les expéditions qui nécessitent des températures plus fraîches, comme celles de viande et de médicaments, pour éviter qu’elles soient bloquées en cas d’arrêt de travail. 

Les deux compagnies de chemins de fer ont prévenu que 9300 ingénieurs, conducteurs, travailleurs de gare de triage et contrôleurs de la circulation ferroviaire seraient mis en lock-out jeudi à 0 h 01, à moins qu’ils ne parviennent à conclure de nouvelles conventions collectives, tandis que le syndicat a également déclaré qu’il était prêt à faire la grève. 

Les deux parties restent à la table des négociations après des semaines d’impasse sur les horaires et les salaires. Les expéditions de chlore pour l’eau potable étaient déjà interrompues dans le cadre de l’arrêt des livraisons progressif qui devrait se poursuivre la semaine prochaine. Jeudi, le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a rejeté une demande du CN visant à imposer un arbitrage exécutoire alors que le temps restant aux négociations s’écoule.

Les acteurs de l’industrie, y compris les producteurs de produits chimiques, sont de plus en plus alarmés par la situation.

«Nous sommes déjà en grève pour le chlore», a déclaré Alan Robinson, vice-président commercial de Chemtrade Logistics. L’entreprise affirme qu’elle fournit du chlore pour 40 % de l’eau potable de l’Ouest canadien, ainsi que pour une grande partie de l’ouest des États-Unis.

Son produit ne peut pas être transporté par camion ou par bateau, a-t-il noté, et les réglementations de sécurité limitent la quantité qui peut être entreposée.

«Vous aurez de l’eau à faire bouillir dans tout le Canada et dans l’ouest des États-Unis», a prévenu Alan Robinson.

La Maison-Blanche et l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA) ont toutes deux contacté l’entreprise établie à Toronto cette semaine pour lui faire part de leurs inquiétudes concernant le traitement des eaux municipales, a-t-il déclaré.

«Il faut compter sept à dix jours une fois qu’elles n’ont plus de livraisons avant qu’elles soient en difficulté», a dit Bob Masterson, président et chef de la direction de l’Association canadienne de l’industrie de la chimie. La plupart des municipalités disposent également de quelques jours supplémentaires d’eau traitée dans leurs réservoirs, a-t-il ajouté.

Les deux compagnies de chemins de fer ont entamé cette semaine un processus détaillé de freinage des flux de marchandises.

Après vendredi, aucun conteneur réfrigéré domestique ne sera autorisé dans les terminaux de la CPKC — de Vancouver à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, en passant par Laredo, au Texas — selon un «calendrier de réduction progressive» obtenu par La Presse Canadienne.

La CPKC a également élargi son interdiction sur les expéditions de matières dangereuses.

Elle a cessé d’accepter les conteneurs chargés de marchandises dangereuses jeudi, selon un avis aux clients.

À compter de samedi, la société rejettera tous les matériaux «sensibles à la sécurité» — les engrais et les explosifs, par exemple — et les articles périssables, comme les aliments périssables. L’embargo s’étendra à l’interdiction des substances toxiques et inhalables en début de semaine.