BLOGUE INVITÉ. Pour poursuivre ma définition de la productivité que je vous ai présentée le 19 octobre dernier, en m’inspirant toujours de Fourastié, je la définis comme étant le rapport entre l’amélioration « sans fin » de la production d’un bien ou d’un service et les moyens, composés de 50 % de hard (ressources financières, fiches techniques de fabrication, diplôme du personnel, etc.) et de 50 % de soft, qui sont nécessaires à sa réalisation. Cette productivité « sans fin » mesure l’efficacité avec laquelle elle utilise les deux moyens dont elle dispose pour fabriquer un produit ou un service.
Si un profit résulte de l’exercice, cela devient la preuve d’une productivité efficace, qu’on doit par ailleurs toujours améliorer. À noter que dans mon équation, la profitabilité se terre dans l’importance du « sans fin », ce type de continuité étant fondamentalement dépendant du respect des cinq caractéristiques du soft : la qualité de la relation avec le supérieur immédiat, l’exclusion des joueurs de type « C » et des « D », la stabilité de la main-d’œuvre, le fait d’être légèrement en surplus d’effectifs, ainsi que la croissance à long terme. Sinon, cette productivité n’est que ponctuelle et donc non profitable à long terme.
Aussi, ma définition de la productivité se vit et se concrétise par une augmentation « sans fin » du volume, ainsi que par une amélioration « sans fin » de la qualité du travail réalisé avec le même nombre de personnes. Lorsque cette amélioration « sans fin » de la productivité crée la possibilité de diminuer le nombre de personnes tout en poursuivant son amélioration, cette diminution doit s’effectuer uniquement par attrition naturelle et être discutée avec les membres du personnel.
Sans quoi, le trésor de guerre, soit les cinq attributs du soft essentiels à l’amélioration sans fin de la productivité, se trouve dévasté et affecte pour longtemps la concordance de vocation. De ne pas sauvegarder ces caractéristiques, dans une perspective du « sans fin », correspond à scier la branche sur laquelle vous êtes assis.
En résumé, mon désir de vous présenter une modernisation de la définition de la productivité repose sur la constatation que la productivité peut être plus productive en y incluant la notion du « sans fin », qui exclut donc la possibilité de réduire le nombre d’humains. Par ailleurs, la modernisation de cette définition doit inclure les enjeux écologiques, tout en s’assurant d’une circularité des matières premières utilisées ainsi qu’une diminution constante des gaz à effet de serre.
La productivité ne s’achète pas
Croire, comme beaucoup de dirigeants, que la productivité découle principalement de la technique (le hard), c’est croire que la productivité s’achète. Cela est totalement erroné et utopique. Un équipement s’achète — pas la productivité. Si la productivité s’achetait, il y a longtemps que les organisations auraient mis la main dessus.
Ainsi, lorsqu’un président d’organisation ou un économiste prétend dans son équation que la productivité s’achète, c’est parce qu’il confond équipement et productivité et qu’il n’a jamais observé la différence de qualité et de quantité d’opérations entre un travailleur qui aime ce qu’il fait (une des composantes importantes du soft) et un autre qui n’aime pas ce qu’il fait en opérant, par exemple, le même équipement. La différence est marquante.
Deux diplômés universitaires en génie mécanique ayant obtenu exactement les mêmes notes aux mêmes cours produiront des résultats significativement différents lors de la réalisation d’un même projet si l’un est passionné par le sujet et l’autre non. Deux opérateurs travaillant sur la même ensacheuse de contenants de lait, ayant été engagés en même temps et ayant suivi la même formation professionnelle, afficheront un écart de productivité important si l’un d’eux aime ce qu’il fait et l’autre non.
Comment calculer l’effet multiplicateur du soft sur la valeur économique de la productivité ? Je n’ai pas la réponse à cette question, mais cet effet est assurément important. De plus, un travailleur qui aime ce qu’il fait possède une capacité d’amélioration illimitée, alors qu’un nouvel équipement commencera à se dégrader dès les premières heures de son fonctionnement.
De plus, entre le moment où une organisation décide d’acheter un équipement et le moment où elle l’installe, l’équipement n’est déjà plus la toute dernière version conçue par le fournisseur. Ces quelques raisons appuient l’idée que la productivité est autant du soft que du hard. Elle est une compétence, mais le soft fait toute la différence entre gagner ou perdre en matière de productivité sur le long terme.
Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, toutes les organisations du monde peuvent se procurer tous les types d’équipement possibles et peuvent avoir accès à tout ce qui constitue le hard. Toutefois, il est encore très rare de trouver des organisations dans lesquelles la plupart des postes sont occupés par des personnes qui aiment ce qu’elles font et en concordance avec leur supérieur immédiat.
Le développement des processus de recrutement, de sélection et de rétention de la main-d’œuvre, qui permettent d’identifier, d’embaucher et de garder des personnes qui aimeront faire ce qu’on leur confie comme travail, obtient rarement autant d’attention que la sélection, l’achat, l’installation et la maintenance d’un nouvel équipement. Quoique les défis de pénurie de main-d’œuvre actuelle tendent à inverser cette réalité.
Mon blogue a donc comme objectif de vous présenter la face cachée de la productivité — soit le soft — qui, une fois découverte, multiplie la valeur de la productivité et fait prendre conscience de la très grande importance des ressources humaines dans une organisation en cette matière. La suite dans un mois.
Pour poursuivre ma définition de la productivité que je vous ai présentée le 19 octobre dernier, en m’inspirant toujours de Fourastié, je la définis comme étant le rapport entre l’amélioration « sans fin » de la production d’un bien ou d’un service et les moyens, composés de 50 % de hard (ressources financières, fiches techniques de fabrication, diplôme du personnel, etc.) et de 50 % de soft, qui sont nécessaires à sa réalisation. Cette productivité « sans fin » mesure l’efficacité avec laquelle elle utilise les deux moyens dont elle dispose pour fabriquer un produit ou un service.
Si un profit résulte de l’exercice, cela devient la preuve d’une productivité efficace, qu’on doit par ailleurs toujours améliorer. À noter que dans mon équation, la profitabilité se terre dans l’importance du « sans fin », ce type de continuité étant fondamentalement dépendant du respect des cinq caractéristiques du soft : la qualité de la relation avec le supérieur immédiat, l’exclusion des joueurs « C » et des « D », la stabilité de la main-d’œuvre, le fait d’être légèrement en surplus d’effectifs, ainsi que la croissance à long terme. Sinon, cette productivité n’est que ponctuelle et donc non profitable à long terme.
Aussi, ma définition de la productivité se vit et se concrétise par une augmentation « sans fin » du volume ainsi qu’une amélioration « sans fin » de la qualité du travail réalisé avec le même nombre de personnes. Lorsque cette amélioration sans fin de la productivité crée la possibilité de diminuer le nombre de personnes tout en poursuivant son amélioration, cette diminution s’effectue uniquement par attrition naturelle, celle-ci discutée entre la direction et les employés et devant être acceptée par ces derniers.
Sans quoi, le trésor de guerre, soit les cinq attributs du soft essentiels à l’amélioration sans fin de la productivité, se trouve dévasté et affecte pour longtemps la concordance de vocation. De ne pas sauvegarder ces caractéristiques, dans une perspective du « sans fin », correspond à scier la branche sur laquelle vous êtes assis.
En résumé, mon désir de vous présenter une modernisation de la définition de la productivité repose sur la constatation que la productivité peut être plus productive en y incluant la notion du « sans fin », qui exclut donc la possibilité de réduire le nombre d’humains. Par ailleurs, la modernisation de cette définition doit inclure les enjeux écologiques, tout en s’assurant d’une circularité des matières premières utilisées ainsi qu’une diminution constante des gaz à effet de serre.
Croire, comme beaucoup de dirigeants, que la productivité découle principalement de la technique (le hard), c’est croire que la productivité s’achète. Cela est totalement erroné et utopique. Un équipement s’achète — pas la productivité. Si la productivité s’achetait, il y a longtemps que les organisations auraient mis la main dessus. Ainsi, lorsqu’un président d’organisation ou un économiste prétend dans son équation que la productivité s’achète, c’est, premièrement, qu’il confond équipement et productivité et, deuxièmement, qu’il n’a jamais observé la différence de qualité et de quantité d’opérations entre un travailleur qui aime ce qu’il fait (une des composantes importantes du soft) et un autre qui n’aime pas ce qu’il fait en opérant, par exemple, le même équipement. La différence est marquante.
Deux diplômés universitaires en génie mécanique ayant obtenu exactement les mêmes notes aux mêmes cours produiront des résultats significativement différents lors de la réalisation d’un même projet si l’un est passionné par le sujet et l’autre non. Deux opérateurs travaillant sur la même ensacheuse de contenants de lait, ayant été engagés en même temps et ayant suivi la même formation professionnelle, afficheront un écart de productivité important si l’un d’eux aime ce qu’il fait et l’autre non.
Comment calculer l’effet multiplicateur du soft sur la valeur économique de la productivité ? Je n’ai pas la réponse à cette question, mais cet effet est assurément important. De plus, un travailleur qui aime ce qu’il fait possède une capacité d’amélioration illimitée, alors qu’un nouvel équipement commencera à se dégrader dès les premières heures de son fonctionnement.
De plus, entre le moment où une organisation décide d’acheter un équipement et le moment où elle l’installe, l’équipement n’est déjà plus la toute dernière version conçue par le fournisseur. Ces quelques raisons appuient l’idée que la productivité est autant du soft que du hard. Elle est une compétence, mais le soft fait toute la différence entre gagner ou perdre en matière de productivité sur le long terme.
Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, toutes les organisations du monde peuvent se procurer tous les types d’équipement possibles et peuvent avoir accès à tout ce qui constitue le hard. Mais il est encore très rare de constater dans une majorité d’organisations que la plupart des postes sont occupés par des personnes qui aiment ce qu’elles font et en concordance de vocation avec leur supérieur immédiat.
Le développement des processus de recrutement, de sélection et de rétention de la main-d’œuvre, qui permettent d’identifier, d’embaucher et de garder des personnes qui aimeront faire ce qu’on leur confie comme travail, obtient rarement autant d’attention que la sélection, l’achat, l’installation et la maintenance d’un nouvel équipement. Quoique les défis de pénurie de main-d’œuvre actuelle tendent à inverser cette réalité.
Mon blogue a donc comme objectif de vous présenter la face cachée de la productivité — soit le soft — qui, une fois découverte, multiplie la valeur de la productivité et fait prendre conscience de la très grande importance des ressources humaines dans une organisation en cette matière. Le titre « RH Exposant productivité » est une expression permettant de comprendre que la productivité à long terme est indissociable de l’humain. La suite dans un mois.