Matin, midi, soir et nuit, il est très difficile de composer avec le fameux «petit hamster» qui tourne en permanence dans la tête. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Surtout connue comme étant le principe sociologique faisant référence à la charge des tâches ménagères que portent, principalement les femmes, dans la gestion quotidienne du foyer, le sujet a fait couler beaucoup d’encre depuis la publication il y a quelques années du livre «Fallait demander» d’Emma, une ingénieure, bédéiste et blogueuse française.
En effet, le fait de devoir gérer, organiser et planifier la majorité des tâches de la maison impose une «double journée» qui, à la longue, épuise toute personne vivant cette situation. Bien qu’au Québec, la distribution des tâches au sein d’un couple ait grandement évolué au fil des années, l’équilibre est encore loin d’être atteint.
La charge mentale est insidieuse du fait qu’elle ne quitte jamais l’esprit. Certes, le fait d’exécuter les tâches représente en soi un poids, la véritable charge est cependant d’y penser sans arrêt, tout au long de la journée, menant inévitablement à une fatigue mentale et physique.
Plus je lisais sur le sujet, plus je faisais de parallèles avec le quotidien d’entrepreneur. Bien qu’il soit impossible de comparer la charge mentale de l’un ou de l’autre, je ne pouvais que constater les similitudes!
Y penser, toujours y penser! Pour la grande majorité d’entrepreneurs, la gestion de leur entreprise occupe leur esprit 24h/24h. Matin, midi, soir et nuit, il est très difficile de composer avec le fameux «petit hamster» qui tourne en permanence dans la tête.
Que l’entreprise soit à ses débuts, en pleine croissance ou au beau milieu d’une pandémie, on se pose tous des milliers de questions sur ce que l’on aurait dû faire de différent, sur ce que l’on devrait faire prochainement ou toutes autres questions du genre. Partenaires, clients, employés, distributeurs, banquiers et j’en passe… combien de nuits ai-je passées à penser à l’un ou à l’autre, professionnellement!
Personnellement, cette charge mentale est un des plus grands défis auxquels je fais face depuis mes débuts en affaires. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’adore mon entreprise et surtout à quel point j’ai toujours mille et une idées folles. D’un côté, mon esprit créatif m’aide grandement au quotidien. De l’autre, je vous avoue bien humblement que je n’ai toujours pas trouvé la manière de gérer cette charge mentale.
Depuis quelques années, j’essaie de développer de nouvelles habitudes pour avoir une approche beaucoup plus saine envers le travail. Que ce soit de faire des promenades en «retournant» mes appels, de recommencer à m’entraîner ou d’alterner de position de travail grâce à un bureau ajustable, je suis en constante recherche de techniques, conseils et autres qui pourraient m’aider à trouver un parfait équilibre entre ma vie d’entrepreneur et celle de mari, papa, fils et ami.
En se lançant en affaires, on accepte les conditions de l’emploi. Cependant, pour tout vous dire, jamais je n’aurai cru pouvoir être parfois aussi «fatigué du cerveau»!
Malheureusement, depuis plus d’un an, les multiples incertitudes liées à la pandémie ont augmenté la charge mentale de dizaines de milliers d’entrepreneurs. Les nuits blanches sont plus nombreuses, certaines mauvaises habitudes de vie ont repris leur place et les inquiétudes de toutes sortes hantent nos esprits.
Ma vision de l’entrepreneur a grandement évolué au fil des dernières années. Le cliché de l’entrepreneur-héros qui ne compte pas ses heures, qui travaille 7 jours sur 7 ou qui, certains jours, ne mange pas par manque de temps est absolument ridicule à mes yeux.
Après une quinzaine d’années en affaires et surtout avec un bagage d’expérience qui commence à être bien rempli, j’arrive àcomprendre mon esprit, sa manière de fonctionner et surtout les techniques afin de pouvoir modérer la charge mentale qui parfois pèse lourd. Aujourd’hui, l’entrepreneur-héros est celui ou celle qui comprend que sa propre santé, physique, psychologique, spirituelle ou autre, est réellement la pierre angulaire de son succès et que sans un certain équilibre, l’atteinte de ses objectifs sera très difficile.