Investissements privés de près de 5G$ au Québec qui promettent
Événements Les Affaires|Publié le 03 juin 2019Produira-t-on d’ici trois ans du biodiésel fait à base de résidus de coupes forestières ? C’est ce que souhaite vivement l’équipe de BioÉnergie La Tuque (BELT) avec son projet de bioraffinerie. « Nous avons la ressource, l’appui de la communauté atikamekw ainsi qu’un investisseur majeur prêt à embarquer dans ce projet de plus de 1G $», soutient Patrice Mangin, directeur général de Bioénergie La Tuque. M. Mangin était l’un des invités de la toute première conférence Grands projets d’investissements privés au Québec, présentée par les Événements Les Affaires, le 28 mai dernier, à Montréal.
Le conférencier Mangin a souligné que le leader mondial des biocarburants, la Finlandaise Neste, se dit très intéressé à investir dans le projet de La Tuque. « Cet investisseur majeur, qui figure parmi les trois entreprises les plus vertes au monde, financera la bioraffinerie à la condition que le gouvernement du Québec encourage ce type de production comme le fait d’autres états telles la Californie, la Norvège, la Suède, y compris la Colombie-Britannique », a-t-il insisté.
La première phase, soit celle des études de faisabilité, a été complétée en décembre dernier, a poursuivi M. Mangin. BELT, qui prévoit produire plus de 200 millions de litres de biodiésel par année (l’équivalent de 7% de la consommation de diésel annuelle du transport au Québec) en est actuellement à la deuxième phase qui consiste à valider la gestion des risques, le choix des équipements et faire les démonstrations technologiques. Une étape qui va s’échelonner jusqu’en juin 2020.
L’ADM s’offre un investissement de plus de 2,5G$
Le plus grand montant d’investissement privé annoncé au Québec revient à Aéroports de Montréal qui vient d’entamer, à l’Aéroport international Pierre-Elliot Trudeau, un vaste chantier de 2,5G$ qui s’étendra sur les dix prochaines années.
Avec l’arrivée du REM, l’infrastructure aéroportuaire sera dotée d’une nouvelle station souterraine pour accueillir ce mode de transport. Le projet comprend également la construction de nouveaux débarcadères de grande capacité, de nouveaux stationnements étagés et une nouvelle façade du bâtiment principal. « Cet investissement permettra de mieux desservir les passagers qui franchiront le nombre de 20 millions en 2019 », a fait savoir Pierre Loyer, vice-président infrastructures aéroportuaires chez ADM.
M. Loyer a indiqué que la station du REM de l’aéroport, dont les travaux débuteront en août 2019, sera la seule du nouveau réseau dont la construction ne relèvera pas de la Caisse de dépôt et de placements du Québec. « Nous avons demandé à demeurer maître des travaux afin de conserver une flexibilité et la possibilité de s’ajuster pendant ces derniers. » La station REM de l’aéroport sera en fonction en 2023.
Les travaux avancent chez Molson-Coors
Jamais Molson-Coors n’aura investi autant d’argent au Canada, et plus particulièrement au Québec, avec la construction de sa toute nouvelle brasserie et centre de distribution intégré, à Longueuil. C’est ce qu’a souligné Jacques Girouard, vice-président opérations Québec Atlantique chez Molson Coors Canada.
Ce projet majeur, estimé à plus de 500 M$, se traduira par le déménagement de l’entreprise qui occupe actuellement le secteur de la rue Notre-Dame, à Montréal, depuis sa création en 1786. « Ce nouveau site qui compte plus de 6 millions de pi2, soit 5 fois la superficie actuelle du site de Montréal, va nous permettre d’intégrer sous un même toit l’ensemble de nos opérations de fabrication et de distribution. Présentement, nos activités sont réparties dans 11 bâtiments, dont certains comptent 7 étages », a souligné Jacques Girouard.
Les travaux de densification des sols débuteront en juin. L’objectif, a-t-il dit, est de pouvoir fermer le bâtiment d’ici la fin 2019 afin d’entamer le déménagement de certains équipements. La fin complète des travaux est prévue pour 2021. « Il s’agit de la 2e brasserie du genre que nous construisons en ce moment au pays. Molson Coors déménagera ses opérations de Vancouver dans une toute nouvelle usine à Chilliwack d’ici la fin de l’année 2019 », a mentionné M. Girouard.
Une vallée du magnésium au Québec ?
Le Québec pourrait devenir un important producteur de magnésium grâce à la future usine Alliance Magnésium, à Asbestos. Cette entreprise, qui recherche 600 M$ pour boucler son financement, prévoit produire plus de 50 000 tonnes de magnésium sans creuser le moindre trou. « Nous allons revaloriser les montagnes de résidus miniers de l’extraction d’amiante de Mine Jeffrey, à Asbestos, pour produire le magnésium le plus vert sur la planète », a expliqué Joël Fournier, président et fondateur d’Alliance Magnésium.
La première phase qui prévoit la production de 12 000 tonnes par an pour les deux prochaines années a déjà obtenu un financement à la hauteur de 105 M$. « L’ensemble de cette production qui servira de démonstration commerciale a déjà trouvé preneur », a indiqué M. Fournier.
Des constructeurs automobiles seraient d’ailleurs en discussion pour éventuellement s’approvisionner en magnésium québécois lorsque l’usine passera à une production de 50 000 tonnes par année. Un dossier à suivre.