Et si la pandémie n’était qu’un avant-goût pour nos dirigeants?
Le courrier des lecteurs|Publié le 01 mars 2021La crise écologique et sociale entame déjà son « second acte ». (Photo: Getty Images)
Rédigé par Paul Allard, MBA, PDG d’impak, Agence de notation d’impact écologique et sociale
COURRIER DES LECTEURS. En cette semaine où nous soulignons les 12 premiers mois de cette pandémie mondiale, ne serait-il pas important de revoir les événements et la manière dont nos États ont réagi face à ceux-ci ? Et si cette pandémie n’était qu’une avant-première d’une crise mondiale encore plus grave et beaucoup plus longue : celle de la crise écologique et sociale. Comment pouvons-nous collectivement mieux appréhender ce qui nous attend ? Quelles leçons nos États peuvent-ils en tirer ?
Premier acte : le déni
Tout a commencé par quelques reportages épars, au sujet d’une menace lointaine, celui d’un nouveau virus. Seuls quelques épidémiologistes s’en préoccupaient et tiraient la sonnette d’alarme. Comme le font toujours les scientifiques, sans qu’on ne s’en préoccupe réellement. Avec raison non ? Le H1N1 n’était que fumé sans feu après tout ! Et surtout, ici chez nous, ça ne nous touche pas.
Pas un mot de nos dirigeants sur le sujet. En somme, la vie continue.
Second acte : un lent réveil
Voilà qu’un premier cas débarque « chez nous ». Hmm… Quoi penser ?
De plus en plus de voix de spécialistes se font entendre, ils s’inquiètent, données scientifiques à l’appui. Leurs voix en sourdine nous disent que nous ne sommes pas prêts, que le ravage des coupes a gravement fragilisé le système de santé.
Les États se réveillent. Ils réagissent : rien à craindre, les risques sont minimes, le masque est inutile, nous surveillons la situation de près. Tout est maîtrisé.
Troisième acte : le tsunami
BAM ! Voilà que tout s’emballe. Le tsunami déferle sans crier gare !
Le nombre de cas journaliers explose, les hospitalisations augmentent d’heure en heure, le nombre de morts est en croissance exponentielle. Les hôpitaux ne fournissent pas, les CHSLD déjà en piètre état deviennent l’épicentre de la contagion. Le système est en débandade.
Les États réagissent — enfin — avec un coup de canon cette fois : ARRÊT D’URGENCE, tout est mis en pause obligatoire. Il faut cesser la propagation. Ils sont maintenant sur le pied de guerre. Cellules de crise, communications journalières. Le message est le même : il faut y mettre tous les moyens, coûte que coûte. On va s’en sortit. Ça va bien aller.
Quatrième acte : une solution
Alors que tous les pays tentent d’aplatir sa courbe tant bien que mal, l’urgence est de trouver un vaccin et vite ! On y met les moyens, et dans une mobilisation internationale sans précédent, toute la machine pharmaceutique mondiale dirige immédiatement tous ses efforts dans la même direction.
En 9 mois à peine, plusieurs vaccins sont développés. Quelle formidable prouesse scientifique !
Les États préparent la vaccination à grande échelle. Dans leurs pays. On se bat maintenant pour obtenir les premières livraisons. La vaccination semble donner des résultats probants là où elle est déployée.
Cinquième acte : les variants !
Alors que la population est à bout de nerfs, voilà qu’apparaissent les « variants ». Eh oui.
Les États sont à bout de souffle eux aussi. L’inconnu se profile de nouveau à l’horizon. Quel sort nous réserve l’avenir ?
Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?
D’après l’écrasante majorité des scientifiques de la planète, l’histoire de cette pandémie n’est malheureusement qu’un petit échantillon de ce qui nous attend si les États continuent à ne rien faire de sérieux face à la crise écologique et sociale qui entame déjà son « second acte ».
Et soyons clairs, les conséquences d’un changement climatique comprennent aussi la fonte du pergélisol, l’émergence de nouveaux virus, la montée des eaux, les sècheresses, les famines, la fuite massive de populations, etc.
Soit nous choisissons collectivement d’anticiper et d’atténuer les conséquences de ces bouleversements annoncés, en mobilisant immédiatement les États pour que ceux-ci mettent tout en œuvre pour faire face à ceux-ci ;
Soit nous continuons à vivre dans le déni, sans aucune préparation, jusqu’à l’arrivée du prochain tsunami destructeur.
Le prochain épisode
Le suspense est à son comble. Quel sera le dénouement de ce « sociodrame » mondial ? Pour le savoir, il faudra attendre le prochain épisode… que nous écrirons ensemble.