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En 2022, évitez les pièges de la «culture d’entreprise»

Le courrier des lecteurs|Publié le 17 janvier 2022

En 2022, évitez les pièges de la «culture d’entreprise»

(Photo: 123RF)

COURRIER DES LECTEURS. Un texte de Sébastien Vachon, président du conseil d’administration et chef de la direction de Korem Géospatial

En cette période de pénurie de main-d’œuvre, les entrepreneurs et leur équipe doivent redoubler d’ingéniosité afin d’offrir une expérience de travail unique. Le but: attirer et fidéliser les talents grâce à la fameuse «culture d’entreprise». Depuis le début de la pandémie, c’est un vrai buzz entrepreneurial. 

Considérant l’ensemble des promesses de succès lié à son émergence, on peut comprendre l’engouement des dirigeants, tous secteurs d’activités confondus.

Mais attention! Pour plusieurs, ce buzz risque de créer davantage de complications que de bénéfices dans un proche futur. Pour moi, c’est clair: malgré leurs bonnes intentions, certains dirigeants sont assis sur une bombe à retardement à même leur entreprise. Voyons pourquoi ensemble.

Aujourd’hui, la «culture d’entreprise» semble promouvoir principalement une mission d’entreprise intéressante, une ambiance de travail décontractée et flexible, une conciliation famille-travail, le télétravail, des valeurs cool, un boss cool, des bureaux cool et des employés cool. L’objectif: inciter les employés à rester et séduire de nouveaux talents, qui viendront voir si tu ne serais pas le voisin le plus cool présentement. 

Pourquoi autant intérêt autour de ce buzz? Parce que c’est une musique douce et réconfortante aux oreilles d’une majorité d‘entrepreneurs et de plusieurs vice-présidents et directeurs. Elle joue sur une corde très sensible en renforçant leurs plus grandes faiblesses, telles que gérer dans l’émotion, suivre leurs passions les yeux fermés, donner une importance démesurée à ses feelings, se satisfaire de la «règle du pouce», imaginer au lieu de comprendre, la peur de se commettre, se penser cool et innovant et s’entourer de gens qui pensent comme eux.

De plus, pour plusieurs employés, la collaboration au développement d’une culture d’entreprise se présente comme une démarche ludique et «sexy». On parle d’ADN, de cohésion, d’identité forte, de sentiment d’appartenance, de valeurs, d’image, de bonheur et de collégialité. Qui refuserait de participer à un tel projet d’entreprise? 

Le piège est que, présentement, le concept de «culture d’entreprise» propose trop souvent un cadre ludique et une souplesse qui alimentent certains comportements néfastes de ceux qui n’apprécient pas de se faire emmerder par des indicateurs tangibles au niveau des finances, des processus d’affaires, de la gouvernance, de la performance et de l’équité. À leurs yeux, ces derniers sont «beiges» et contraignants. Il est certain que les échappatoires sont plus difficiles à trouver face à des données concrètes, qu’à des paramètres émotifs qui permettent de rejeter l’imputabilité grâce à un «beau nuage de flou».

C’est malheureux et très problématique, car tant que l’ADN de l’entreprise ne reposera pas sur ce riche terreau, aucune «culture d’entreprise» ne pourra prendre racine et assurer une saine croissance.

Depuis toujours, la plus grande force d’une entreprise est sa capacité de prévisibilité. Celle-ci permet d’évoluer en permettant de prendre les bonnes décisions au moment opportun.

Prévisibilité : «Caractère de ce qui est prévisible, c’est-à-dire de ce qui peut être annoncé à l’avance, dont on sait que ça va arriver.»

La «prévisibilité» a horreur des feelings, du rêve, de la peur, de l’espérance et de tous autres comportements émotifs. Pour être en mesure de prévoir, d’éviter les surprises et d’assurer la pérennité, il faut notamment des finances solides, une saine gestion des opérations, un plan de gouvernance, des processus d’affaires clairs, des objectifs corporatifs et individuels atteignables, des descriptions de tâches précises, une équité salariale et des plans de bonis alignés avec les attentes de l’entreprise, des budgets maitrisés par tous les cadres, des plans de formations et des plans de carrière pour chaque employé, etc.    

Sans ces informations, la bombe à retardement sur laquelle vous êtes assis finira par exploser. En effet, il sera difficile de proposer un environnement dans lequel vos employés comprendront pleinement leur rôle. De plus, vous ne pourrez tirer profit de leur plein potentiel sans leur offrir un milieu de vie prévisible à l’égard de leur travail, de celui de leurs collègues et de l’entreprise, de l’évolution de leur carrière, de leur qualité de vie… sur des éléments fondamentaux liés à leur bonheur professionnel. 

Pour 2022, je vous souhaite d’avoir l’intérêt de valoriser la compréhension des chiffres et d’une saine gestion d’entreprise à tous vos employés, notamment en valorisant ceux qui ont déjà ces réflexes, car ce sont vos meilleurs ambassadeurs. Rapidement, vos employés pourront ressentir pleinement leur contribution au succès de l’entreprise et deviendront eux aussi de solides alliés pour consolider et promouvoir votre culture d’entreprise.

Bon succès et surtout, soyez persévérants et pensez à long terme!

 

En cette période de pénurie de main-d’œuvre, les entrepreneurs et leur équipe doivent redoubler d’ingéniosité afin d’offrir une expérience de travail unique. Le but : attirer et fidéliser les talents grâce à la fameuse « culture d’entreprise ». Depuis le début de la pandémie, c’est un vrai buzz entrepreneurial. 
Considérant l’ensemble des promesses de succès lié à son émergence, on peut comprendre l’engouement des dirigeants, tous secteurs d’activités confondus.
Mais attention! Pour plusieurs, ce buzz risque de créer davantage de complications que de bénéfices dans un proche futur. Pour moi, c’est clair : malgré leurs bonnes intentions, certains dirigeants sont assis sur une bombe à retardement à même leur entreprise. Voyons pourquoi ensemble.
Aujourd’hui, la « culture d’entreprise » semble promouvoir principalement une mission d’entreprise intéressante, une ambiance de travail décontractée et flexible, une conciliation famille-travail, le télétravail, des valeurs cool, un boss cool, des bureaux cool et des employés cool. L’objectif : inciter les employés à rester et séduire de nouveaux talents, qui viendront voir si tu ne serais pas le voisin le plus cool présentement. 
Pourquoi autant intérêt autour de ce buzz? Parce que c’est une musique douce et réconfortante aux oreilles d’une majorité d‘entrepreneurs et de plusieurs vice-présidents et directeurs. Elle joue sur une corde très sensible en renforçant leurs plus grandes faiblesses, telles que gérer dans l’émotion, suivre leurs passions les yeux fermés, donner une importance démesurée à ses feelings, se satisfaire de la « règle du pouce », imaginer au lieu de comprendre, la peur de se commettre, se penser cool et innovant et s’entourer de gens qui pensent comme eux.
De plus, pour plusieurs employés, la collaboration au développement d’une culture d’entreprise se présente comme une démarche ludique et « sexy ». On parle d’ADN, de cohésion, d’identité forte, de sentiment d’appartenance, de valeurs, d’image, de bonheur et de collégialité. Qui refuserait de participer à un tel projet corporatif? 
Le piège est que, présentement, le concept de « culture d’entreprise » propose trop souvent un cadre ludique et une souplesse qui alimentent certains comportements néfastes de ceux qui n’apprécient pas de se faire emmerder par des indicateurs tangibles au niveau des finances, des processus d’affaires, de la gouvernance, de la performance et de l’équité. À leurs yeux, ces derniers sont « beiges » et contraignants. Il est certain que les échappatoires sont plus difficiles à trouver face à des données concrètes, qu’à des paramètres émotifs qui permettent de rejeter l’imputabilité grâce à un « beau nuage de flou ».
C’est malheureux et très problématique, car tant que l’ADN de l’entreprise ne reposera pas sur ce riche terreau, aucune « culture d’entreprise » ne pourra prendre racine et assurer une saine croissance.
Depuis toujours la plus grande force d’une entreprise est sa capacité de prévisibilité. Celle-ci permet d’évoluer en permettant de prendre les bonnes décisions au moment opportun.
Prévisibilité : « Caractère de ce qui est prévisible, c’est-à-dire de ce qui peut être annoncé à l’avance, dont on sait que ça va arriver. »
La « prévisibilité » a horreur des feelings, du rêve, de la peur, de l’espérance et de tous autres comportements émotifs. Pour être en mesure de prévoir, d’éviter les surprises et d’assurer la pérennité, il faut notamment des finances solides, une saine gestion des opérations, un plan de gouvernance, des processus d’affaires clairs, des objectifs corporatifs et individuels atteignables, des descriptions de tâches précises, une équité salariale et des plans de bonis alignés avec les attentes de l’entreprise, des budgets maitrisés par tous les cadres, des plans de formations et des plans de carrière pour chaque employés, etc.    
 
Sans ces informations, la bombe à retardement sur laquelle vous êtes assis finira par exploser. En effet, il sera difficile de proposer un environnement dans lequel vos employés comprendront pleinement leur rôle. De plus, vous ne pourrez bénéficier de leur plein potentiel sans leur offrir un milieu de vie prévisible à l’égard de leur travail, de celui de leurs collègues et de l’entreprise, de l’évolution de leur carrière, de leur qualité de vie… Au final, sur des éléments fondamentaux liés à leur bonheur professionnel. 
Pour 2022, je vous souhaite d’avoir l’intérêt de valoriser la compréhension des chiffres et d’une saine gestion corporative à tous vos employés, notamment en valorisant ceux qui ont déjà ces réflexes, car ce sont vos meilleurs ambassadeurs. Rapidement, vos employés pourront ressentir pleinement leur contribution au succès de l’entreprise et deviendront eux aussi de solides alliés pour consolider et promouvoir votre culture d’entreprise.
Bon succès et surtout, soyez persévérants et pensez à long terme!