À peu près tout le monde au Québec salue la révolution engendrée par la commission Parent. Pourtant, depuis, plus rien ne bouge dans le système d’éducation. (Photo: 123RF)
CHRONIQUE. Le ministre Bernard Drainville avait à peine déposé son projet de loi sur la réforme du système d’éducation que certains s’activaient déjà à le mettre en pièces. Ce n’est pas une surprise, tellement grande est la résistance au changement dans le domaine de l’éducation.
À peu près tout le monde salue la révolution engendrée dans le système d’éducation par la commission Parent, mais plus rien ne semble bouger, comme si on l’avait réformé une fois pour toutes. Certes, on a multiplié les recherches, publié des dizaines de rapports, dont la plupart ont été tablettés, et fait quelques réformettes, mais rien n’a vraiment changé.
Comme le fonctionnement du ministère est très bureaucratisé, que les immuables conventions collectives du secteur complexifient à l’extrême les relations entre les gestionnaires et les enseignants et que l’on continue à gérer de la même façon, on obtient inéluctablement les mêmes résultats:une réussite scolaire qui n’est pas à la hauteur, surtout chez les garçons, des jeunes enseignants qui quittent la profession en abondance, des pénuries de personnel que l’on n’arrive pas à résorber et des programmes que l’on est incapables de moderniser.
Taux alarmant
Le Québec a eu le plus faible taux de diplomation au secondaire du Canada pour la période de 2013 à 2017. Les taux de diplomation des élèves de l’Ontario étaient alors de sept à neuf points de pourcentage supérieurs à ceux du Québec. Autre constat alarmant, un élève du Québec sur quatre n’a pas obtenu son diplôme d’études secondaires dans les temps prévus en 2017, soit 28% de plus que l’Ontario. Ces données sont tirées du livre Réflexions d’un directeur d’école. Pour injecter une dose de persévérance scolaire au Québec, écrit par un pédagogue d’expérience, David Bowles, actuellement directeur général du collège Charles-Lemoyne.
Ce livre renferme 55 recommandations que le ministre de l’Éducation et tous les décideurs du système devraient lire. La mise en place de plusieurs d’entre elles ferait une différence énorme sur la motivation des élèves. L’auteur propose notamment la mise en place d’un dossier numérique de suivi de chaque élève tout au long de son parcours, plus de tutorat, des passerelles entre le secondaire professionnel et les formations techniques collégiales, des accommodements dans les cours pour les élèves à risque, ainsi qu’une meilleure valorisation des enseignants.
De façon incompréhensible, les partisans du statu quo s’en prennent à la création d’un institut national d’excellence en éducation (INEE), sur le modèle de l’INESSS en santé et services sociaux. La mission de l’INEE sera de déterminer et de diffuser des pratiques qui ont fait leurs preuves et de conseiller le ministre, notamment sur la formation continue des enseignants. Puisque chaque centre de services scolaire (CSS) a déjà son protecteur des élèves et qu’un programme de formation continue sera institué pour les enseignants, le ministre a raison de renoncer à un ordre professionnel pour ces derniers.
La mise en place de l’INEE est une occasion pour les partenaires d’avoir une discussion franche sur les grands enjeux de l’éducation, dont la réussite éducative et la modernisation des programmes. De grâce, mettons de côté les chasses gardées et les idéologies et plaçons l’élève au coeur des échanges.
Le ministre a raison de vouloir plus de données probantes de la part des CSS, ce qui est essentiel pour bien connaître l’état des lieux. Il faut aussi une vigie sur ce qui se fait ailleurs, pour se comparer et s’améliorer.
Tout en exigeant plus de redditions de compte de la part des directions générales des CSS, les pouvoirs accrus que s’arroge le ministre accroîtront sa propre responsabilité. En nommant lui-même les directeurs généraux des CSS, un pouvoir qui incombe aux administrateurs, il désavoue à la fois ces derniers et la réforme de son prédécesseur.
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J’aime
Le ministre veut aussi pouvoir infirmer des décisions des CSS et même les mettre en tutelle. On comprend que de telles décisions peuvent se justifier dans des circonstances vraiment exceptionnelles, mais la réforme de la gouvernance qui est proposée est empreinte de mépris à l’endroit des gestionnaires et des administrateurs en place. Cette approche autoritariste est à repenser. Qui voudra demeurer ou devenir administrateur d’un CSS dans un tel contexte ? J’aime Le Canada cherche à se joindre à la composante non nucléaire du pacte de sécurité militaire AUKUS, qui réunit l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis et qui vise à contrer les pressions accrues de la Chine envers Taïwan et dans la région indo-pacifique. Le Canada a été ignoré lorsque cette alliance a été formée en septembre 2021 parce que ses dépenses militaires ne représentent que 1,4 % de son PIB, en regard du 2% souhaité pour les pays de l’OTAN. Le Japon se préoccupe lui aussi davantage de l’instabilité créée par l’intimidation grandissante de la Chine envers plusieurs pays et la guerre horrible que la Russie livre à l’Ukraine.
Je n’aime pas
Alors qu’un nombre de plus en plus élevé d’immigrants francophones choisissent le Canada anglais plutôt que le Québec parce que le processus y est beaucoup plus rapide, trois programmes spéciaux de recrutement (transformation alimentaire, préposés aux bénéficiaires, technologies de l’information) donnent des résultats mitigés. Pendant ce temps, quelque 300 000 travailleurs temporaires ne parlant pas français viennent combler les besoins de main-d’oeuvre. Alors que la politique d’immigration du Québec se révèle défaillante à plusieurs égards, François Legault détourne l’attention en demandant plus de pouvoir en immigration à Ottawa.