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COVID-19: Ottawa dévoilera ses prévisions vendredi

La Presse Canadienne|Publié le 20 novembre 2020

COVID-19: Ottawa dévoilera ses prévisions vendredi

Le Canada serait en voie d’atteindre plus de 10 000 nouveaux cas par jour d’ici le début de décembre. (Photo: Getty Images)

Les nouvelles projections fédérales sur la propagation de la COVID-19 au Canada devraient prédire une augmentation spectaculaire du nombre de nouveaux cas au cours des prochaines semaines si les Canadiens ne limitent pas strictement leurs contacts avec des personnes extérieures à leur ménage.

L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam, a déjà prévenu que le Canada était en voie d’atteindre plus de 10 000 nouveaux cas par jour d’ici le début de décembre si la tendance actuelle se maintient.

C’est plus du double du nombre actuel de nouveaux cas quotidiens, qui met déjà à rude épreuve le système de santé dans certaines régions.

La nouvelle modélisation du gouvernement fédéral sera rendue publique vendredi matin.

Des sources qui ont pris connaissance des données indiquent que les projections prévoient également un scénario bien pire — jusqu’à 60 000 cas par jour — si les Canadiens augmentent le nombre de leurs contacts à l’approche de temps des Fêtes.

Ces sources se sont exprimées sous le couvert de l’anonymat, car elles n’étaient pas autorisées à parler publiquement de la modélisation avant sa présentation officielle.

Le premier ministre Justin Trudeau a donné aux chefs de l’opposition à Ottawa un aperçu préalable des chiffres jeudi lors d’une séance d’information confidentielle avec la docteure Tam et son adjoint, le docteur Howard Njoo.

Le bureau du premier ministre a indiqué que le but de la séance d’information était d’exhorter les chefs de l’opposition à mettre de côté la partisanerie et à se joindre à un effort commun pour inciter les Canadiens à limiter strictement leurs contacts avec les personnes qui ne vivent pas dans le même foyer qu’eux.

Cela n’a pas empêché le chef conservateur Erin O’Toole de blâmer le gouvernement Trudeau pour l’aggravation de la situation.

« Ce qui m’a frappé, c’est que 11 mois après le début de la propagation de la COVID-19, après que des milliers de vies et des millions d’emplois ont été perdus et que des centaines de milliards de dollars se sont ajoutés à la dette nationale, nous, en tant que pays, sommes dans une situation pire qu’au début de la pandémie », a déclaré M. O’Toole dans un communiqué publié après la rencontre.

Il a réclamé « un véritable plan pour tester, retracer et isoler ceux qui sont infectés » et a estimé que « fermer à nouveau tout le pays n’est tout simplement pas une solution ».

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, a déclaré à CBC que les projections étaient « troublantes » et montraient que « si nous n’agissons pas maintenant, nous pourrions perdre beaucoup plus de vies ». 

La leader du Parti vert, Annamie Paul, a estimé que les projections « donnaient à réfléchir » et montraient la nécessité d’établir une stratégie nationale coordonnée pour freiner la propagation de la COVID-19.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, n’a pas assisté à la séance d’information. Il a envoyé son leader parlementaire, Alain Therrien, à sa place.

Réduire les contacts de 25 %

La docteure Tam a affirmé que les Canadiens devaient réduire leur taux actuel de contacts avec les autres d’au moins 25 % afin d’aplatir la courbe.

La semaine dernière, le docteur Njoo et elle ont expliqué ce qui pourrait arriver si le pays atteignait les 10 000 cas ou plus par jour.

Au niveau actuel d’un peu moins de 5000 cas par jour, des procédures médicales de routine sont annulées, les unités de soins intensifs ont presque atteint leur pleine capacité et les travailleurs de la santé sont épuisés, a-t-elle souligné.

« Vous pouvez donc imaginer que si nous arrivons à ce niveau (de 10 000), la pression sur le système de santé sera énorme », a-t-elle déclaré en conférence de presse à Ottawa vendredi dernier.

Le docteur Njoo a rappelé ce qui s’est passé dans le nord de l’Italie et à New York au printemps dernier, lorsque leurs systèmes de santé ont été débordés par le grand nombre de malades de la COVID-19.

« Les médecins devaient prendre des décisions de vie ou de mort, décider qui pourrait bénéficier d’un respirateur et qui n’en aurait pas. Qui voudrait se retrouver dans une telle situation ? »