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COVID-19: l’identité numérique en renfort

Francis Nadeau|Publié le 16 mars 2020

COVID-19: l’identité numérique en renfort

(Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. À la suite de l’excellente émission Découverte du 15 mars dernier sur la COVID-19, j’ai décidé de réfléchir un peu comment une identité numérique pourrait venir en renfort à une situation de la sorte.

L’identité numérique est une composition de plusieurs sources d’informations. La finalité, soit l’assemblage de ces sources d’informations, permet de définir une identité numérique unique utilisable à un moment précis. Celle-ci, en aucun cas, ne devrait être sous l’emprise d’entreprises privées, ni permettre au gouvernement une surveillance de masse.

La mise en place et la gouvernance de cette identité numérique pourraient toutefois être développées par les entités de confiance qui sécurisent les citoyens.

Dans le cas de la pandémie du COVID-19, une situation hors de l’ordinaire, qu’est-ce qu’une identité numérique gouvernementale bien développée pourrait permettre?

 

Modèle position GPS

Si une application de traçabilité sécuritairement développée avec un code source ouvert nous permettait de consentir à partager notre géolocalisation au gouvernement, je le ferais; les joueurs tels que Google l’ont déjà. Une application de la sorte pourrait m’aider à savoir si j’ai été en contact avec des individus infectés.

 

Anonymisation des données

Par exemple, selon ce modèle, je deviendrais l’utilisateur «iug9084g» qui consent à partager son information GPS à l’application citoyenne du gouvernement pour contrer la propagation de la COVID-19.

Pour une période de temps, l’application emmagasine les trajets de plusieurs personnes.

Au jour J, un quelconque individu, dont l’identité est «fikja598f», est déclaré contaminé et avise l’application. Tous les gens ayant été à proximité de 1 mètre/temps d’interaction avec «fikja598f» pourraient recevoir une notification avec un niveau de sévérité.

Plusieurs applications de rencontres fonctionnent déjà ainsi. Il pourrait s’agir d’une méthode intéressante pour contenir la chaîne de propagation.

 

Communication directe au citoyen

L’identité numérique reliée à un portefeuille applicatif (dépôt des attestations d’identité) doit être construite sur les normes technologiques adéquates et interopérables. Dans un article ultérieur, je pourrai revenir sur ce volet.

L’identification des citoyens de façon unique crée un canal de distribution numérique unique. Pour chacun d’eux, ce système pourrait être utilisé pour transmettre des informations clés.

L’identité numérique permet au gouvernement de communiquer directement à ses citoyens. Dans le même sens que d’envoyer des lettres par la poste pour chaque adresse, le gouvernement aurait la possibilité d’envoyer en temps réel des instructions ou des informations à chaque identité reliée au registre d’identité numérique gouvernementale.

Une méthode intéressante pour conserver un lien adéquat avec chaque citoyen.

 

Modèle remise d’argent

En plus de pouvoir informer ses utilisateurs, le gouvernement, en utilisant les mêmes processus, pourrait aussi envoyer de l’argent électronique à chacun des citoyens. Ce système prévisionnel, pour qu’il soit viable, devrait également s’agencer à une logique d’infrastructure pour que les citoyens puissent dépenser leur argent.

Par exemple, Hydro-Québec, des services gouvernementaux et des entreprises de télécommunications pourraient accepter ce moyen de paiement. En d’autres mots, cela permettrait de créer un environnement de valeur à cette monnaie numérique québécoise.

Par exemple, le citoyen «iug9084g» pourrait recevoir 450$ de monnaie numérique pour l’aider à payer son électricité et certaines factures.

À l’inverse, un système qui permettrait d’envoyer des dollars ne permettrait pas de s’assurer que l’argent soit dépensé dans des services essentiels/du gouvernement.

Pour le volet économique, les services du gouvernement reliés à l’infrastructure de paiement seraient ceux qui définiraient le coût réel.

Il s’agit là d’une méthode intéressante pour faciliter la distribution de valeur auprès de chaque citoyen.

 

Déflexion de cas

Dans un autre ordre d’idée, la déflexion de cas ne nécessite pas l’identité numérique.

Comme c’est le cas aux États-Unis, on désire ici mettre en place une application pour pré-filtrer les cas. À cette phase, ceux qui n’ont pas de symptômes ou qui sont inquiets seront donc rassurés et sortis du processus. Ce système en amont réduira les demandes à la phase 2, soient celles qui sont envoyées aux lignes téléphoniques.

Afin de minimiser le nombre de tests, assurer de conserver un système de santé fonctionnel pour les autres problèmes en parallèle et principalement désengorger les lignes d’appels, des systèmes comme ceux de Coveo pourraient être déployés en amont des lignes téléphoniques.

Ce type d’application permettrait, d’afficher l’information la plus utile/pertinente par type de citoyen et viendrait réduire le nombre de cas qui se rendraient à la phase 2 (téléphoner) ou à la phase 3, soit celle d’aller directement dans un établissement de soins de santé. En autres mots, faire de la déflexion de cas.

Une méthode intéressante pour alléger la pression sur le système de santé.

 

En définitive, la technologie est un outil qui nous permet de réfléchir aux meilleures façons d’optimiser davantage les processus en situation d’urgence.

Je tenais à partager certaines réflexions avec vous. Par le fait même, je salue tous les efforts et dures décisions du gouvernement.

Les gens du domaine de la santé, comme le premier ministre François Legault le dit: «vous êtes nos anges gardiens». Merci!