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COVID-19: la France reconfine un tiers de sa population

AFP|Publié le 19 mars 2021

COVID-19: la France reconfine un tiers de sa population

Plus de 20 millions de Français seront ainsi reconfinés pour un mois à partir de vendredi. Les écoles et commerces essentiels (dont les librairies) resteront ouverts. (Photo: 123RF)

Plusieurs pays européens reprennent vendredi les vaccinations avec l’AstraZeneca, tandis que la France reconfine un tiers de sa population et que l’Allemagne annonce une augmentation «exponentielle» des cas de COVID-19.

Le gouvernement français a annoncé jeudi soir un troisième confinement en un an, plus souple que les précédents, évoquant une «troisième vague» dans le pays qui approche la barre des 100 000 morts.

Plus de 20 millions de Français seront ainsi reconfinés pour un mois à partir de vendredi. Les écoles et commerces essentiels (dont les librairies) resteront ouverts.

L’épidémie accélère nettement dans le pays, où plus de 38 000 contaminations ont été enregistrées en 24 heures.

L’Allemagne de son côté est confrontée à une augmentation «très clairement exponentielle» des infections à la COVID-19, liée en particulier à la diffusion du variant britannique, a déclaré vendredi le vice-président de l’institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI), qui craint pour les semaines qui viennent «un nombre très élevé de cas, de nombreux cas graves et de décès, et des hôpitaux débordés».

Pour lutter contre le virus, l’Allemagne et la France, tout comme l’Italie, ou encore la Bulgarie et la Slovénie, reprennent vendredi la vaccination avec l’Astra-Zeneca, et d’autres pays s’y remettront la semaine prochaine, notamment l’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas.

Comme une quinzaine d’autres pays, la France avait suspendu par précaution l’utilisation du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19 après le signalement d’effets secondaires graves tels que des troubles de la coagulation et la formation de caillots.

En revanche, le Danemark a annoncé vendredi que, comme ses voisins la Norvège et la Suède, il attendrait avant de reprendre les vaccinations.

Ses autorités de santé examinent actuellement dix cas, dont un mortel, dans lesquels des caillots sanguins ou des symptômes de caillots sanguins sont survenus après la vaccination, sur plus de 140.000 personnes ayant reçu une première dose.

La Norvège, où 120 000 doses ont été administrées, a dénombré six cas d’effets secondaires graves, dont deux mortels.

 

«Sûr et efficace»

Mais jeudi, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a jugé «sûr et efficace» le vaccin suédo-britannique, dans un avis très attendu puisque l’Union européenne, en pleine pénurie, compte sur des millions de doses de ce vaccin.

Le régulateur européen, basé à Amsterdam, a «conclu que le vaccin n’était pas associé à une augmentation du risque global d’événements thromboemboliques ou de caillots sanguins», a également déclaré la directrice exécutive de l’EMA, Emer Cooke, lors d’une visioconférence.

Un avis du Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale (GACVS) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est également attendu vendredi à propos de ce vaccin.

De son côté, la Russie a annoncé avoir conclu un accord avec l’Inde pour y faire produire au moins 200 millions de doses de son vaccin Spoutnik-V, déjà homologué sans 52 pays.

Plusieurs responsables régionaux allemands avaient exhorté jeudi les autorités européennes à accélérer l’examen du Spoutnik V et à anticiper son déploiement dans l’UE.

Aux États-Unis, le rythme de vaccination a accéléré de manière spectaculaire au cours des dernières semaines, avec actuellement 2,4 millions de doses administrées par jour en moyenne.

Le président américain Joe Biden a annoncé que les États-Unis franchiraient vendredi, avec plus d’un mois d’avance, son objectif de 100 millions d’injections durant les 100 premiers jours de son mandat.

De l’autre côté de l’Atlantique, le Royaume-Uni a annoncé une réduction de ses approvisionnements en vaccins en avril, susceptible de ralentir sa campagne de vaccination, l’une des plus avancées au monde.

Selon les médias britanniques, le problème d’approvisionnement est dû à un retard de livraison de cinq millions de doses produites en Inde par le Serum Institute pour AstraZeneca.

La Commission européenne a de son côté annoncé qu’elle allait activer une procédure contractuelle pour résoudre le conflit avec AstraZeneca, dont les livraisons sont nettement inférieures aux chiffres prévus.

 

402,3 millions de doses

Malgré ces déconvenues, la vaccination a continué d’accélérer. Au moins 402,3 millions de doses ont été administrées dans le monde, dont un quart aux États-Unis, selon un comptage de l’AFP arrêté jeudi à 12H30.

La situation épidémique reste néanmoins «particulièrement» inquiétante dans les Balkans et en Europe centrale, avait alerté jeudi l’OMS, à l’heure où le nombre de cas en Europe augmente pour la troisième semaine consécutive.

«Le nombre de personnes qui meurent de la COVID-19 en Europe est plus élevé aujourd’hui qu’il ne l’était à la même époque l’année dernière», a souligné le directeur Europe de l’OMS, Hans Kluge.

La pandémie a fait au moins 2,68 millions de morts dans le monde, selon un bilan établi jeudi par l’AFP, et nombre de pays sont engagés dans une course contre la montre avec le virus.