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Couvre-feu: les citoyens devront prouver qu’ils peuvent sortir

La Presse Canadienne|Publié le 07 janvier 2021

Couvre-feu: les citoyens devront prouver qu’ils peuvent sortir

Sinon, ils s’exposent à recevoir une contravention sur-le-champ, a précisé la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. (Photo: Jacques Boissinot pour La Presse canadienne)

Les Québécois auront la responsabilité de démontrer aux policiers qu’ils ont une bonne raison d’être à l’extérieur de leur résidence durant les heures de couvre-feu. Sinon, ils s’exposent à recevoir une contravention sur-le-champ, a précisé la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui ajoute que les policiers feront preuve de discernement.

La ministre a apporté jeudi en conférence de presse des précisions sur le couvre-feu annoncé la veille pour contrer la propagation de la COVID-19 et sur le mandat donné aux policiers chargés de le faire respecter.

Ce couvre-feu sera en vigueur de 20 h à 5 h à partir de samedi, et cela, jusqu’au 9 février.

Elle estime que cette nouvelle mesure ne changera pas grand-chose dans la vie des gens qui respectent déjà les consignes sanitaires. Pour ceux qui les bafouent, le couvre-feu leur mettra toutefois des bâtons dans les roues.

En faisant la liste des raisons qui permettent aux gens d’être à l’extérieur de chez eux la nuit, elle a réitéré certaines exceptions annoncées par le premier ministre Francois Legault mercredi : les travailleurs essentiels, les employés ayant des heures de travail non traditionnelles, dont les camionneurs, et ceux qui vont au chevet d’un proche malade.

À cela elle a ajouté que le couvre-feu ne devait en aucun cas empêcher une personne de quitter un milieu violent. 

En cas d’interception par un policier, les Québécois peuvent produire une lettre de leur employeur, ce qui facilitera leur vie, et celle des policiers. Une carte d’employé d’un hôpital devrait aussi faire l’affaire, a-t-elle donné en exemple. Un reçu de pharmacie démontrera que l’on y est allé. 

Alors que la confection d’un « document » pour les travailleurs avait été évoquée la veille par le premier ministre, Mme Guilbault a clarifié qu’il n’y aura pas de « sauf-conduit » comme c’est le cas en France. Le gouvernement travaille toutefois sur un modèle de document qui pourrait être fourni aux employeurs.

Le but des policiers ne sera pas de coincer les citoyens à tout prix, a-t-elle ajouté, mais les exceptions prévues ne sont pas une « liste de prétextes » à apprendre par cœur pour contourner les règles.

En ce qui concerne les itinérants, Mme Guilbault a indiqué que le gouvernement souhaitait d’abord leur trouver une place au chaud dans un refuge. Toutefois, « la tolérance sera de mise » envers eux, le but n’étant pas de les ensevelir sous des contraventions.