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Coronavirus: près de 3 milliards de personnes en confinement

AFP|Publié le 25 mars 2020

Coronavirus: près de 3 milliards de personnes en confinement

(Photo: 123RF)

L’Espagne a annoncé mercredi compter plus de morts du nouveau coronavirus que la Chine, d’où est partie la pandémie qui place désormais près du tiers de l’humanité, dont 1,3 milliard d’Indiens, sous des mesures de confinement aux lourdes conséquences économiques et sociales.

Au total, ce sont près de trois milliards de personnes qui sont sommées de rester chez elles. L’Espagne dénombrait mercredi 3 434 décès dus à la pandémie de COVID-19, après avoir enregistré 738 décès en une seule journée. L’Italie – plus de 6 800 décès – conserve la tête du sinistre bilan mondial, la Chine où la maladie a fortement ralenti sa progression déplorant 3 281 morts. Au total plus de 19 000 personnes ont perdu la vie dans la monde à cause de ce virus.

Rejoignant la listes des dirigeants et célébrités atteints, le prince Charles, héritier de la couronne britannique, a été testé positif au nouveau coronavirus mais «reste en bonne santé» selon un communiqué officiel. Le parlement britannique doit fermer ses portes mercredi pour un mois par mesure de précaution.

Le président russe Vladimir Poutine doit quant à lui s’adresser mercredi à la nation «du fait de la situation pas simple qui a été provoquée par le coronavirus», a annoncé le Kremlin.

Les places boursières en Asie et en Europe ont néanmoins repris quelques couleurs après l’annonce d’un accord entre la Maison Blanche et le Sénat américain destiné à mobiliser 2 000 milliards de dollars.

Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a salué «le plus vaste plan de sauvetage de l’Histoire américaine».

Quelques heures auparavant, le président américain Donald Trump avait dit miser sur une levée «rapide» des restrictions, d’ici mi-avril pour une partie du pays.

Cet optimisme est loin d’être partagé par les autres leaders de la planète.

L’Inde, le deuxième pays le plus peuplé du monde derrière la Chine, a justement ordonné à son tour le confinement de ses 1,3 milliard d’habitants à partir de mercredi.

«Souvenez-vous que même un seul pas hors de chez vous peut ramener la grave maladie du coronavirus dans votre foyer», a averti le Premier ministre, Narendra Modi, dont le pays recense 519 cas de COVID-19, dont 10 morts.

 

Difficile de s’approvisionner

Dans les rues vides de New Delhi, le pépiement des oiseaux a remplacé l’habituelle cacophonie de klaxons et de cris. À Bombay, un marchand de légumes, Rafiq Ansari, s’inquiète en expliquant qu’il est «de plus en plus difficile de s’approvisionner». «Nous allons être confrontés à des pénuries».

Mardi, après des semaines de tergiversations, les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ont finalement été reportés à 2021. Et faute de matches, pas de recettes: de nombreux clubs européens de football font face à des difficultés de trésorie jugées «intenables» par le président du club écossais d’Aberdeen, Dave Cormack.

Dans le camp de migrants de Moria, sur l’île grecque de Lesbos, le plus important d’Europe, la pandémie fait craindre une «bombe sanitaire».

«On nous a dit de ne pas sortir de nos tentes et de ne pas nous rassembler en groupes, mais c’est impossible à Moria», explique un migrant Somalien, Ibrahim Mohament Hussein.

Aux États-Unis, les ventes d’armes s’envolent, beaucoup craignant que la maladie ne provoque des émeutes. Mais au Kenya les exportations de roses vers l’Europe s’effondrent, menaçant de ruiner un secteur prometteur.

«C’est tellement triste. C’est comme jeter de l’argent au sol», se lamente Sarah, une employée horticole kényane devant des brassées de fleurs splendides envoyées à la décharge.

Dans les pays européens les plus touchés des hôpitaux sont au bord de l’effondrement, les personnels de santé exténués et exposés à la contagion par manque de masques et de matériel adapté.

«Beaucoup de collègues pleurent parce que des gens meurent seuls sans avoir revu leur famille et nous avons à peine le temps de leur tenir compagnie», raconte Guillen del Barrio, infirmier dans un hôpital de Madrid saturé de malades.

Dans la capitale espagnole, une patinoire a été transformée en morgue géante. Les halls d’exposition de la Foire de Madrid ont été reconvertis en hôpital de campagne de 1 500 lits.

 

Pire qu’une guerre

En Italie, le bilan quotidien reste cauchemardesque: encore 743 morts mardi. C’est «pire qu’une guerre», constate Orlando Gualdi, le maire de Vertova, près de Bergame (nord), un village où le virus a fait plus de morts que le second conflit mondial.

En Afrique, en Amérique latine et en Europe, couvre-feux, confinements, fermetures de commerces et restrictions de déplacements se généralisent pour tenter d’endiguer une maladie contre laquelle aucun vaccin ni aucun traitement avéré n’existent à ce jour.

Quelque 2,9 milliards de personnes sont désormais appelées à se cloîtrer chez elles, selon un comptage réalisé à partir d’une base de données de l’AFP, sur une population mondiale, évaluée par l’ONU à 7,8 milliards de personnes en 2020.

D’après un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles, plus de 19 246 personnes ont perdu la vie à cause de ce virus et plus de 420 000 cas d’infection ont été diagnostiqués dans 181 pays et territoires.

En Chine toutefois, les restrictions drastiques imposées depuis plusieurs mois dans la province du Hubei, épicentre de la pandémie, ont été levées mercredi -sauf dans la capitale régionale Wuhan- provoquant des embouteillages et une ruée sur les trains et autocars. Aucun cas de contamination locale n’a été détecté en 24 heures dans le pays.